Disparaître

Chapitre 7

     Je n'en reviens toujours pas ! Ce n'est absolument pas possible. Pourquoi a-t-il fallut qu'il vienne ici parmi tous les États-Unis ? De toute manière je n'ai jamais pensé à trouver mon âme sœur et encore moins dans ma situation. Et puis qu'est-ce que ça change ? Rien du tout.

Est-ce pour ça qu'aujourd'hui je n'étais pas bien ? Je ne pense pas, il est ici depuis un petit moment déjà et puis je n'avais jamais encore croisé son regard.

Bon, ce n'est pas le moment d'y penser, il y a d'autres choses plus importantes. Je suis en retard pour aller chercher Enzo. Je me mets donc à courir. J'y parviens après quelques minutes et je le vois attendre avec la maîtresse.

- Je vous pris de bien vouloir m'excuser, j'ai eu un petit soucis.

- Ce n'est pas grave mais la prochaine fois essayez de passer un petit coup de fil. Mais vous allez bien ? Vous parraîssez... Disons fatiguée.

- Oui ça va, nous vous inquiétez pas merci.

Je prends la main d'Enzo et nous nous mettons en route. Je me sens épiée comme à l'allée et il y a quelques temps. Je ne sais pas si ce n'est qu'une impression mais il va vraiment falloir enlever ce doute.

Je ne veux pas que l'on court le moindre risque quitte à partir et changer de ville en quelques temps. S'il y a le moindre risque, tout est fait pour que nous puissions partir rapidement.

Je décide d'accélérer le pas et de faire quelques petits détours tout en essayant de me rappeler comment masquer nos odeurs. Mais cela fait tellement longtemps que j'arrive à les cacher partiellement et rien que cela me fatigue énormément.

Nous finissons par arriver après ce qui me parait une éternité. J'avoue que mon cœur bat à tout rompre, cela ne s'était pas produit depuis un moment. J'ouvre la porte et tout d'un coup, pour la seconde fois de la journée, je me sens tombée.

- Et bah c'est dans vos habitudes il faut croire. Me dit-il en me rattrapant.

- Vous ? Que faites-vous ici ? C'est vous qui m'avez suivi ?

- Je ne vous ai pas suivi. Pourquoi pensez-vous cela ?

- Pour rien.

Je me redresse et entre suivi d'Enzo et l'autre. Je ne sais même pas son prénom.

- Enzo va faire tes devoirs dans ta chambre, d'accord ?

- D'accord.

- Au fait, je ne connais pas votre nom. Je lui demande sans le regarder.

- Walker.

- Ok. Moi c'est Elena. Alors comment ce fait-il que vous soyez ici ?

- Disons que j'ai senti que vous n'alliez pas bien.

- Je ne vois pas trop en quoi cela vous regarde. D'autant plus que c'est vous même qui avez décidé qu'on devait faire chacun sa vie de son côté et je suis plutôt d'accord.

- Vous savez autant que moi que ce n'est plus vraiment possible.

- Je ne suis pas tout à fait d'accord. On est pas ensemble et personne n'a accepté l'autre.

- Ce n'est pas aussi simple.

- Ah bon ?

- Alors comme ça vous pensez être suivi ?

- Si je n'ai pas répondu tout à l'heure c'est que je n'avais pas envie de répondre et ça ne vous regarde pas.

- On sait tous les deux que même si le lien n'est pas accepté, s'il arrive quoi que ce soit à l'un de nous, nous serons affecté et disons que je souhaite vivre assez longtemps.

- Si vous souhaitez vire assez longtemps comme vous dites, vous seriez dans une meute et non un loup solitaire.

- Raison de plus.

- Je ne pense pas que ce soit possible.

- Pourquoi donc ?

- C'est compliqué.

- C'est compliqué quand on veut que ce soit compliqué.

- Si vous le dites.

- Bon, nous voulons chacun garder notre mode de vie et notre indépendance. Mais nous pouvons rester suffisamment proche, donc rester dans la même ville, pour faire en sorte que le lien nous atteigne le minimum. On sait tous les deux que c'est ce qu'il y a de mieux à faire.

- Je ne suis pas tellement de ton avis. Ça fait des années que je me débrouille seule et sans l'intervention de personne. Je vis ma vie comme je le souhaite. Et de toute manière je ne sais pas si je vais rester encore longtemps.

- Que veux-tu dire ?

- Ça veut dire ce que ça veut dire.

Je ne sais pas ce qu'il a à vouloir les détails de ma vie mais ça m'énerve vraiment. C'est vrai que l'on est âme-sœur mais on est pas assez proche pour que ça nous fasse tellement quelque chose. Et puis avec tout ce que j'ai vécu et surtout ce jour là. Je sais parfaitement que je ne suis pas prête et le serai sans doute jamais.

De toute façon nous voulons être seul tous les deux. Nous sommes des solitaires. Enfin, moi ça n'a pas été vraiment mon choix. De plus, j'ai un mauvais pressentiment et je sens que je ne vais pas tarder à devoir partir.

- Bon, tu devrais te reposer.

- J'ai un tas de choses à faire. Je n'ai pas le temps de me reposer.

- Va te reposer. T'en as besoin. Je vais m'occuper du reste.

- Autoritaire à ce que je vois. Mais ça ne marche pas sur moi. Et j'ai horreur de ça. De plus, ça m'étonnerai que tu fasses mes devoirs et je ne comprends pas pourquoi tu fais tout ça.

- Je le fais car je ressens ce que tu as et c'est gênant. Quant à tes devoirs, tu peux faire ça plus tard. Tu ne vas pas à l'école et ça ne servira sans doute à rien.

- C'est ton point de vu.

Je vais dans la chambre d'Enzo sans même lui jeter en coup d'œil. Je sais déjà qu'il ne partira pas mais il a l'air bien entêté. Je vérifie les devoirs d'Enzo le temps qu'il se douche. Ensuite je le laisse jouer un peu. Il est vraiment formidable, il n'a même pas posé une seule question à propos de Walker.

Je retourne dans le salon pour faire mes devoirs et remarque qu'il cuisine. Je me demande si c'est mangeable et qu'est-ce qu'il est en train de préparer. A peine j'ai commencé à lire mon cours que je m'endors profondément.