Chapitre 12

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Après ce petit instant avec monsieur, je décide de remonter dans la chambre. Il faut dire qu'il n'y a pas grand chose à faire de plus ici. Je m'allonge sur le dos et me mets à réfléchir. Je me demande pourquoi le sort s'acharne autant sur moi et quel avenir m'est réservé.

Le temps défile mais mon ventre  continu à faire des siennes. J'ai bien envie de rester au lit jusque demain juste pour ne pas voir sa tête mais j'ai vraiment envie de manger. Je prends mon courage et me lève. Je cherche Enzo pour qu'il mange avec moi. Je ne le trouve pas et vais donc dans le petit salon. Je le vois à table, sage comme une image. Je m'appuie dans l'encadrement de la porte et l'observe. Il faut vraiment que je prenne le temps de lui expliquer un minimum la situation. Le pauvre, il ne doit rien comprendre.

Je suis coupée dans ma réflexion par Walker qui fait son entrée dans la pièce. Je m'avance vers Enzo et lui fait un bisou sur le front.

- Ça va ? Tu aimes bien le repas ? Je demande.

- Oui. Me répond-il calmement. Il doit être un peu tendu par la présence de Walker.

- Tiens ! Tu daignes enfin te montrer. Prononce Walker.

Je ne prends même pas la peine de répondre et reste froid avec lui. La seule chose que je lui donne, c'est un regard des plus froid. Enfin bref, je suis venue dans le but de manger. Je vais à la cuisine et regarde ce qu'il y a. Je remarque qu'il reste un peu du repas préparer par monsieur. C'est vrai qu'il me donne envie. Comme pour répondre à ma pensée, mon ventre se met à faire du bruit. Je me sers donc et vais m'installer à table, le plus loin de Walker.

- Elena ? Demande Enzo.

- Oui mon cœur ?

- Quand est-ce qu'on rentre chez nous ? Et puis on devait pas aller quelque part ? C'est ici ce quelque part ?

Alors là je ne sais pas quoi répondre. C'est délicat de dire les choses à un enfant. Même s'il est assez grand pour comprendre, ça reste un enfant et non un adulte. Je ne peux pas lui parler comme à des personnes matures.

- Euh ... Tu vois, il y a eu un petit soucis comme tu as sans doute pu le remarquer. Nous allons donc rester quelques temps ici. Le temps que ça aille mieux. Je sais que ce n'est pas facile de toujours changer d'endroit mais ça va aller. D'accord ?

J'ai essayé de rester forte et de ne pas montrer mes émotions. Pour seul réponse il hoche la tête.

- Si sa vie est difficile tu ne peux t'en prendre qu'à toi. Qui emmènerait son enfant partout. Dit Walker sans aucune émotion. 

Nous ne sommes pas proche, mais ces mots me blessent. Comment peut-il me juger sans même me connaître ou connaître notre histoire. Il ne connait rien de nous.

- Ce n'est pas ma maman ! Et puis laisse là tranquille. Me défend Enzo.

- Merci Enzo, mais ce n'est rien.

Sur ce, je me lève pour débarrasser et ne pas avoir à rester plus longtemps dans cette pièce pesante en présence de cet homme qui me fait mal alors que ce n'est pas censé être le cas.
Je mets la vaisselle dans l'évier et souffle un bon coup. Cette journée ne s'est pas du tout déroulée comme prévu.

Je me remémore la scène en boucle et je me dis que ça ne peut pas durer comme ça. Je sais que la réflexion d'Enzo lui a fait se poser des questions. Je l'ai vu sur son visage. Mais je n'ai pas envie, même tout bonnement pas la force, d'entrer dans une conversation avec lui. Surtout si c'est pour être juger comme il vient de le faire.

Je l'entends approcher mais garder une certaine distance entre nous. Il semble perturber. On sait tous les deux que le lien qui nous lie menace de nous rapprocher à chaque fois que nous nous rapprochons ou exprimons nos sentiments. Mais il semble tout de même vouloir en savoir plus cette fois.

- Si tu n'es pas sa mère comme il le dit, quel est votre lien ? Je ne pense pas que vous êtes frère et sœur. Et puis pourquoi t'encombrer avec un gosse de son âge dans ta situation alors qu'elle semble compliquée ?

- Mais tu t'entends parler ! Tu ne connais rien de nous et tu oses faire des réflexions comme celle-ci ! Et puis tu sais quoi, laisse tomber. Je ne te dirais rien. Et puis des fois, vaut mieux oublié le passé. Faisons comme il a été convenu même si je n'étais pas d'accord, donc s'en est pas vraiment un, mais on cohabite ensemble chacun de son côté. Juste une condition Enzo continuera d'aller à l'école. A son âge c'est important et puis c'est la seule chose de stable qu'il a dans cette vie.

Je le vois rester neutre et ne rien répondre. De toute façon je ne veux rien entendre venant de lui. Je me retourne et termine la vaisselle. Il n'y a pas grand chose, je termine assez vite. Une fois fini, je le vois toujours présent au même endroit en train de m'analyser. Je quitte le plus vite possible cette pièce et récupère Enzo pour le préparer à aller au lit, il commence à se faire tard.

Je m'occupe d'Enzo assez rapidement. C'est vrai que je n'ai qu'une envie c'est que cette journée se termine au plus vite. Je lui dit d'aller dans la chambre, que je vais bientôt le rejoindre. Je me douche à mon tour et pars me coucher au côté d'Enzo une fois que j'ai finis. Je préfère dormir avec lui cette nuit. En ne sais jamais. Je suis peut être parano mais avec la vie que je mène, des fois vaut mieux l'être que de ne pas se faire de film et regretter plus tard.

DisparaîtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant