25. « La fois où j'ai manqué de sang-froid »partie 12

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Merde, merde, merde. Qu'est-ce que je fais? Je m'approche de lui. Sa blessure saigne énormément. On dirait que quelqu'un lui a couper le ventre comme lorsque l'on veut couper de la nourriture. Avec beaucoup de force et peu de précision. Je regarde les passants contourner Dorian comme si il n'était pas entrain de se vider de son sang. Malgré le son des autos qui passe je peux entendre ma propre respiration saccadée, comme si une bulle m'entourait.
Mes mains tremblent. Je m'approche de sa bouche et je sens son souffle.
Il est faible, mais il est là. Je laisse sortir un soupir de soulagement.
Dieu merci, il est vivant.
Tout à coup, comme une réalisation soudaine de ce qui se passe, la panique me reprend.

Je crie aux passants d'appeler de l'aide, mais personnes ne me regarde. Ils m'ignorent. Je peux les voir nous lancer des petits regards dédaigneux puis continuer leur chemin. Je me retiens de les insulter. Ça ne changera rien et je n'encouragerais personne à venir nous aider.
Je peux entendre les claxonnenents des voitures et les clapotis de l'eau qui commence doucement à tomber sur les vitrines des magasins. La pluie devient de plus en plus forte. Je me rappelle soudain que j'ai vu dans un film qu'il faut compresser la blessure. Pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôt ?
J'essaye d'arracher le bout de mon chandail sans succès. Mes mains tremblent et elles ne sont pas assez forte pour arracher un bout de tissu.
Comment font-ils dans les films merde ?
Je laisse échapper un grognement de colère et je rumine contre mon incapacité à l'aider. Si Dorian meurt, la dernière chose qu'il va se rappeler va être notre chicane et il est hors de question qu'il meurt en pensant que je suis en colère contre lui.

Après quelques minutes de réflexion, je décide finalement d'ôter mon chandail complètement. De toute façon personne ne semblent nous remarquer et sur le moment je n'ai pas de meilleure idée.
Je serre mon t-shirt autour de sa blessure, comme j'ai vu dans les films, et je prend Dorian dans mes bras pour le réchauffer. La température a chuté et je suis trempée. Malgré la pluie qui devient de plus en plus forte, je n'ose pas bouger de peur de démarrer une hémorragie.

Ne voyant pas d'autres options dans l'immédiat, je continue de crier dans l'espoir que quelqu'un m'aide, mais la rue semble s'être vidée. Je regarde avec colère la vitrine du café derrière moi. À ma plus grande surprise, le café n'est désormais plus là et un mur de brique le remplace. Qu'est-ce qui ce passe bon sang? Si j'avais un putain de téléphone je pourrais appeler quelqu'un. N'importe qui.
Il nous faut de l'aide et je n'ose pas partir et laisser Dorian seul ici. Mes cheveux reviennent sans cesse dans mon visage et je regrette de ne pas les avoir coupés plus court.
J'entend des bruits de pas derrière moi. Je me retourne doucement ne voulant pas placer trop d'espoir dans un individu qui pourrait faire comme tout les autres et simplement continuer son chemin.
Après tout, les autres passants ne semblaient pas voir la blessure de Dorian. Je vois la silhouette s'approcher et je vois Apollon. Une vague de soulagement m'envahi. Lui, il va pouvoir m'aider. C'est un dieu non? Il va pouvoir sauver Dorian. Je me penche vers lui. Sa respiration devient plus faible et il est gelé. Je le serre dans mes bras tout en prenant conscience que je suis toute aussi froide que lui. Mon chandail noué autour de sa taille est désormais taché de sang.

« Aile. », dit Apollon tout en se penchant vers moi.

Il port un manteau long noir et ses cheveux semblent toujours aussi parfait malgré la tempête. Il me touche la joue et sa paume semble brûlante contre celle-ci. Il se détache de moi et regarde la scène. Je réalise alors que je n'ai pas de chandail. J'aurais pu être gênée dans d'autre circonstances mais ce n'est pas le moment.

«  Apollon ! Vite Dorian a besoin d'aide. Je..je »

J'essaye de trouver les mots pour lui expliquer ce qui c'est passé mais rien ne sort. Je me fâche contre mon incapacité à expliquer la situation.
Pourquoi ne suis-je pas capable d'avoir autant de sang froid que lui ?
Il semble comprendre tout de même mon empressement en voyant la blessure de Dorian. Son visage semble exprimer une légère panique avant de redevenir complètement neutre. Quoique ce n'était peut-être que la lumière qui avait créé une ombre. Il s'approche de nous et je sens un coup de vent nous emporter. Je me cramponne à Dorian pour ne pas que son corps atterisse durement arrivé à destination et que sa blessure ne devinne plus grave.

Mon corps frappe durement le sol et celui de Dorian m'arrive dessus de plein fouet. Mon souffle se coupe. Je tousse comme une grand-mère, durant quelques minutes, avant de pouvoir regarder autour de moi.
Ouaip, nous sommes au Panthéon. Ce lieu n'a pas changer depuis ma dernière visite. Toujours aussi beau et pourtant froid comme si il n'avait été décoré que pour faire la première page d'un magasine. J'entend Apollon appeller des servantes pour qu'elles apportent Dorian à l'infirmerie. Lorsqu'elle s'approche j'hésite à leur laisser. Elles me sourient et essaient d'avoir l'air rassurante mais je peux voir la panique sur leir visage en voyant la blessure de Dorian. Qu'est-ce qui me prend ? Elles vont le soigner. Elles le prennent doucement et s'en vont. Je regarde impuissante ses inconnues partir avec Dorian. J'aurais aimé pouvoir les suivre, mais je suis trop gelée pour bouger mes membres inférieurs. Alors je reste assise sur le plancher en fixant la porte qu'elles ont laissés ouverte.

« J'ai préparé une chambre pour toi. », me dit Apollon tout en faisant un signe de main à une jeune femme pour qu'elle vienne dans notre direction.

Combien de femmes travaillent ici ? Elles semblent être partout. De plus, qui voudrait travailler ici ? Les dieux sont arrogants et il n'est pas difficile de trouver meilleur compagnie dans le bar le plus miteux de n'importe quelle ville. Je réalise qu'Apollon attend une réponse en le voyant me fixer.

« Hum, merci. », dis-je tout en réfléchissant à ce qu'il m'a dit.

Je n'ai pas le droit d'être ici et personne n'a le droit de venir ici sauf les dieux. Alors quelqu'un peut-il m'expliquer où il a trouvé une chambre d'ami? Après quelques secondes de débat intérieur, je décide de lui poser la question.

- Je pensais que personne n'avait le droit de venir ici sauf les dieux ? Pourquoi prendre la peine d'avoir une chambre de plus?, je lui demande tout en essayant de me relever.

C'est sans espoir. Je retombe sur mes fesses dès que je suis debout. Apollon hausse un sourcil en voyant mes misérables tentatives. Ne pouvant pas faire grand chose je l'observe. Avec la lumière qui rentre par la fenêtre, Apollon semble briller et il ressemble plus que jamais à un dieu. Il est vraiment beau. Je rumine contre moi-même. Qu'est-ce qui me prend ? Je n'ai pas oublié ce qui s'est passé la dernière fois. Il me semble qu'il a été assez clair.
Je sens alors des bras m'entourer et en moins de deux je suis collé contre le torse d'Apollon. Comme une princesse je ne peux m'empêcher de penser. Je lève la tête, mais je me cogne durement contre son menton. Ce qui je ne vais pas le cacher brise complètement le moment. Je m'insulte intérieurement.
Il ne semble pas l'avoir sentit ou bien il a décidé de ne pas réagir. Je préfère la première option.
Il tourne un coin et il avance vers une chambre. Ma chambre me repris-je. Une jeune fille attend déjà sur le côté de mon lit. Mon regard s'arrête sur quelque chose que je ne pensais plus jamais revoir. Mes souliers! Il les a gardés. Je relève la tête, plus doucement cette fois, et je l'embrasse sur la joue vu mon incapacité à me lever et à lui donner un câlin. Sa machoire tressaute et un petit sourire se forme sur son visage avant de laisser place à son visage neutre. Ça m'importe peu. J'ai retrouvé mes souliers! Il me laisse tomber sur le lit. Je m'emmitoufle dans les couvertes chaudes jusqu'au menton.

« Cette femme va t'aider durant ton séjour ici. », dit-il tout en me regardant me retourner sans arrêt pour être sûre d'avoir des couvertes en-dessous des pieds.

Il se retourne et se dirige vers le corridor. Je le regarde partir. Il s'arrête devant la porte et rajoute,

« Nous avons déjà eu une invitée il y a des siècles de ça. Une jeune femme. » ,puis il quitte finalement la chambre me laissant seule avec la femme.




*****
Aile est de retour au Panthéon et la blessure de Dorian semble être grave. Les médecins vont-ils réussir à le soigner? Et qui est cette femme que les dieux on reçu comme invitée ? Dites-moi ce que vous en pensez dans les commentaires et n'oublier pas de voter si vous avez aimé.

La guerre des dieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant