1. Et si on commençait par le début ?

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Je m'appelle Aile. Je sais, c'est plutôt fade comme introduction, mais je sentais qu'il fallait que je le dise. Vu que tout le monde a mieux à faire que d'entendre parler de mon physique je pense que nous pouvons nous arrêter à mon nom.
Je suis l'assistante du Dieu grec Hermès. J'imagine que tous le monde, en ce moment, se dit: Woua, quel job de rêve, de quoi se plaint-elle?
Ou pas.
Soyons sérieux un moment, je ne vous connais pas. Je ne sais pas ce que vous pensez. Sincèrement la plupart du temps je ne sais même pas ce que je pense moi-même.
Alors plutôt que de prendre en compte ce que vous pensez, je vais tout de suite vous dire la vérité sur mon travail. C'est de la merde.
Hermès, qui en passant est mon père. Maintenant que j'y penses, peut-être que j'aurais pu rentrer cette information dans l'intro. Bah, il est trop tard désormais et vaut mieux tard que jamais non ? Où étais-je rendue ?

Ah, oui. Hermès est un trou de cul imbécile.

Bon, maintenant que l'information est passée, nous pouvons passer aux choses vraiment importantes.
Je travaille donc pour mon père qui est le Dieu messager. Ce qui est plutôt ironique selon moi parce qu'il ne fait même pas passer ses propres messages. C'est donc à moi de retrouver les jeunes filles avec lesquelles il a couché, puis, leurs annoncées qu'elles ne le reverront plus jamais. Ce qui est plutôt une bonne chose si on me demande mon avis.

Qui voudrait passer le reste de ses jours avec un homme qui parle de lui-même avec des étoiles dans les yeux comme s'il était la huitième merveille du monde ?
Pas moi. Tristement, mon avis est très rarement demandé et habituellement elles assument que je suis la fille avec laquelle il la remplace. Premièrement, beurk.

Deuxièmement, il ne les remplace pas avec une seule fille et c'est plutôt mignon qu'elles assument ça. Parce que, soyons sérieux pour une minute, le dieu couche avec tellement de femmes en une soirée que je n'ai pas assez de doigts pour toutes les compter.
Ce qui fait donc que mes journées sont plutôt occupées. Je me souviens que lorsque j'étais plus jeune ma mère me disait toujours de me concentrer sur les points positifs d'une situation. En même temps, elle n'est peut-être pas un exemple à suivre puisqu'elle a couché avec Hermès, est tombé enceinte de lui, m'a élevé seule sans le dieu dans le décor et lorsqu'il est revenu elle m'a laissé partir avec lui sans même essayer de me défendre.

« Alors ma grande, qu'est-ce que ça fait d'avoir 17 ans ? », me demande ma mère en léchant sur le bout de ses doigts la fin du bol de crémage.

J'hausse les épaules.

« Pas grand-chose. Pour être honnête, j'espérais que mes seins poussent pendant la nuit pour ne plus avoir l'air d'une enfant de 13 ans. », j'avoue en haussant les épaules.

Elle laisse échapper un gloussement avant d'aller porter le bol vers l'évier pour le laver.

« Tes amis devraient arriver bientôt. », m'assure-t-elle en regardant par la fenêtre qui éclaire la cuisine d'une lumière grisâtre.

J'espérais vraiment qu'il fasse beau pour le jour de mes 17 ans. Le temps pluvieux donne l'impression que quelque chose de mal va arriver.

J'entend un raclement de gorge derrière-moi. Si ma mère est devant moi, alors qui est derrière moi? Je me retourne rapidement pour faire face à l'inconnu qui se trouve être un homme dans la vingtaine avancée. Je ne peux m'empêcher de fixer son habillement. Qui porte une robe blanche en plein milieu du mois d'Octobre? Je lève la tête et aperçois des sortes de membranes dans son dos.

Est-ce que c'est... des ailes?

Oh mon dieu. Qui vient de rentrer chez moi? Je me retourne pour faire face à ma mère qui regarde l'homme un instant avant de me regarder désolée.

Qu'est-ce qu'il y a? pourquoi est-ce qu'elle ne panique pas ?

« Maman? », je l'interroge doucement en essayant de garder un œil sur l'homme qui est apparu dans ma cuisine.

« Aile. », commence-t-elle d'un ton doux.

Oh mon dieu. Est-ce qu'elle m'a vendue à l'homme ? Est-ce que je vais être prise dans un Trafic d'humains ? Je regarde ma mère terrifiée. Tout d'un coup, j'espère vraiment que mes amis arrivent plus tôt.

« Je te présente ton père. »

Je la regarde sans comprendre. De quoi parle-t-elle? Pendant des années elle n'a rien voulu m'avouer sur lui et là elle m'annonce que cet homme est mon géniteur comme on annonce à un enfant qu'il a eu une mauvaise note ? Je ne pense pas non.

« De quoi est-ce que tu parles? », je crie pour essayer de la faire sortir de sa léthargie. Je me retourne vers l'homme furieuse.

« Vous n'avez rien à faire ici. Sortez tout de suite ou j'appelle la police. », je le menace en ne le voyant pas bouger.

Il ne fait que me sourire un peu.

« Chère enfant, je suis venue t'annoncer que c'est toi que j'ai choisie pour être mon assistante pour les prochains cent ans. »

Quoi? Je le regarde sans comprendre. De quoi parle-t-il? Je lance un coup d'œil à ma mère qui a maintenant un teint malade. Peut-être qu'elle ne dit rien parce qu'il est fou et elle ne veut pas le contrarier ? Je devrais peut-être rentrer dans son jeu le temps que mes amis arrivent. Par la suite, nous serons plus nombreux et nous pourrons le faire sortir.

« Oh. », je commence incertaine. « Hum, quelle joie! », je m'exclame d'un ton faussement enjoué.

Il semble pourtant être trompé par mon maigre talent parce qu'il sourit un peu plus.

« Je savais bien que cela te ferait plaisir. Qui ne serait pas heureux de travailler pour Hermès le Dieu messager? », demande-t-il d'un ton enjoué.

Moi. Je regarde la porte en espérant que quelqu'un la traverse à tout moment.

« Nous n'avons guère de temps à perdre. », annonce-t-il. « Tu dois commencer à travailler dès maintenant. Prend ma main. », m'ordonne-t-il en me la tendant.

Je regarde celle-ci incertaine. Est-ce que je vais vraiment prendre la main d'un inconnu qui est rentré chez moi par infraction et qui se prend pour un Dieu ?

Je lance un regard alarmé à ma mère qui ne fait que murmurer un petit je t'aime avant que l'homme n'empoigne mon bras et que ma vision ne se brouille.

Et me voici donc, aujourd'hui, pris dans une petite maison miteuse qui n'a sans doute pas été habité par quelqu'un qui est capable de faire le ménage depuis des siècles. Et j'ai des ailes. Je tiens à dire que les ailes, c'est plaisant les trois premières journées. Par la suite, ce n'est qu'un souvenir constant du fait que ma vie ne m'appartient plus pour les 100 années à venir. Et j'imagine qu'à la fin, je vais sans doute mourir de vieillesse comme la méchante mère de Raiponce. Réduite en cendre après avoir passé la majorité de sa vie à travailler pour un imbécile. Quelle charmante perspective.

Je m'empare de la lettre sur la table qui m'indique toutes les informations pour retrouver la jeune fille à qui je dois aller annoncer la terrible nouvelle. Puis, je déploie mes ailes en grimaçant lorsque je sens les plumes frottées sur les plaies fraîchement ouvertes. Quelle journée de merde.

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C'est le premier chapitre alors pas très passionnant.
Mais c'est pour comprendre un peu le contexte. Alors, continuer la lecture l'action arrive😏

La guerre des dieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant