15. J'ai hâte de raconter cette histoire à mes petits-enfants.

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Il me tend la main et me hisse jusqu'au pont du bateau. Je le remercie.

« Tu es dans mon équipe? », me demande-t-il en regardant l'île et ses habitants avec un sourire narquois.

« Oui. », dis-je en regardant les habitants se préparer à lancer des sortes de gros bâtons. « Ce sera toi et moi contre le monde on dirait bien. » , je finis par dire en riant un peu de la profondeur de mes paroles.

« Toi et mon contre le monde. », commence t'il. « J'aime bien. Peut-être qu'on devrait se faire des tatouages assortis avec ça. » ,dit-il l'air pensif comme s'il envisageait réellement cette possibilité.

« Quelle idée géniale ! », je répond. « J'opte pour la moitié d'un coeur et tu as l'autre. » , j'affirme sarcastiquement. « Aller démarre. »,dis-je en lui frappant gentiment l'épaule en souriant.

Il fait mine de souffrir de mon coup et part le bateau. Je vois l'île rapetisser derrière moi. Tout contre fait, peut-être que je ne suis pas seule dans ce merdier.

J'arrive dans le bateau-maison de Dorian. Mine de rien, le confort de son divan n'a vraiment rien à envier au lit de terre. Maintenant que je me souviens de ce qui c'est passé sur le bateau, j'ai de la misère à fermer l'oeil. De toute façon, je ne compte pas m'assoupir. Mes yeux louchent sur les céréales qui sont placés sur le comptoir de la cuisine.
Je le regarde avec des yeux de chien battu en espérant qu'il comprenne le message.
En le voyant regarder par la fenêtre et m'ignorer complètement je décide d'aller me servir moi-même. Bon, habituellement, puisque ce n'est pas chez moi j'aurais dû demander mais j'ai trop faim et de toute façon après avoir frôlé la mort ensemble je considère que  j'ai gagné le droit de me servir.

Je veux  prendre un bol mais les armoires sont trop haute. Je suis pourtant grande mais puisqu'il est un demi-dieu il est plus grand que la moyenne. Une autre caractéristique que je n'ai pas hérité de mon père.
Je sautille donc en espérant qu'il ne se retourne pas pour me voir dans un mes essais pour prendre un bol. Je me retourne pour m'assurer qu'il est toujours à sa place lorsque je fonce dans un torse, il a changé de place finalement.

« Tu veux de l'aide ? » ,dit-il d'un ton moqueur.

« Non tout va bien je vais y arriver toute seule. » ,j'affirme.

« Aller, laisse moi le faire. Ça va me prendre quelques secondes. » ,finit-il par dire en comparant ma grandeur à la hauteur des armoires.

Je ne suis pas si petite que ça ! Et je peux y arriver seule. Je suis capable de tout faire toute seule. Je n'ai besoin de personne.
En tout cas, c'est ce que ma mère me répétait sans arrêt lorsque je lui demandais pourquoi elle n'était jamais là. Après un moment de silence, elle finissait toujours par répéter inlassablement le même discours.
"Tu n'a besoin de personne. Tu dois apprendre à te débrouiller. Dans la vie tu sera seule un jour ou l'autre. Et cette journée là tu me remerciera."
Lorsque j'étais encore petite je ne comprenais pas le sens de ces phrases et elles ne m'aidaient pas à mieux dormir le soir. Combien de fois m'étais-je couché sur le divan face à la porte d'entrée en attendant que ma mère revienne de son travail?
Je m'endormais toujours avant et le matin je me réveillais dans mon lit avec un petit post-it où il était écrit un " Je t'aime" collé sur ma porte de chambre. Elle était un peu comme Hermès en fin de compte. Pas souvent présente. Mais je l'adorais. Elle avait fait son possible pour élever son enfant seule sans l'aide de personne et contrairement à mon père elle essayait vraiment de m'offrir la plus belle qualité de vie possible. Je regarde Dorian. Je suis capable de prendre ce bol de céréale. Le débat semble vraiment stupide mais c'est important pour moi d'être capable de m'arranger seule.

-Non tout va bien" , répétais-je en espérant qu'il arrête d'insister.

Il secoue la tête désespéré et va s'écraser sur le divan. Bon, il est temps de recommencer. Après plusieur tentative infructueuses, je me décide à ravaler ma fierté et à lui demander de l'aide. Mais en revoyant son air moqueur je décide de ne pas manger.

Il va m'en reparler pendant des jours sinon et il est hors de question que ça arrive. Mon ventre cri famine, mais je l'ignore et je vais m'étendre devant le divan puisque Monsieur a décidé de squatter ma place.
Je me réveille en sursaut après avoir rêvé d'une scène de torture. Il se réveille et sans dire un mot il va me chercher une couverte et m'apporte un bol de céréale. Il me tapote la tête doucement et se rendort. Je n'ai pas encore décidé si le tapotement est mignon ou vexant mais en voyant le bol de céréales je décide d'abandonner le débat et de dévorer mon repas.

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J'ai du republier le chapitre 14 et 15 parce qu'il y a eu un bug et ils étaient inversés. Merci de me l'avoir dit et vraiment désolé de l'inconvénient😁.
Que pensez-vous de la relation de Dorian et Aile ?

La guerre des dieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant