Chapitre XVIII

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                       Chapitre XVIII

- Heather - 

Harry ressera son étreinte sur moi, me serrant de toutes ses forces, comme il ne l'avait plus jamais fait depuis... depuis trop longtemps. En fait, je savais depuis quand précisément. Depuis le 25 décembre 2010. Je ne voulais pas replonger dans tous ces souvenirs. Tous ces souvenirs heureux où il était question de mon jumeau et moi-même. J'étais déjà beaucoup trop émotive à cet instant pour l'être d'avantage. Mes larmes coulaient toujours abondamment, et j'avais une conscience aigu de tous les regards des garçons posés sur moi. Dans la continuité de mon instant de faiblesse, je m'écartais légèrement du torse de mon frère et les yeux remplis de larmes, je le regardais droit dans les yeux. Puis le regard abattu, je laissais ma véritable expression se peindre sur mon visage. Une expression douloureuse, où toute la souffrance que j'avais encaissé depuis trois ans, se reflétaient. Enfin. Puis...j'éclatai. 

 - Pourquoi? M'enquis-je d'une voix rauque en raison des sanglots qui m'empêchaient de parler convenablement. Les larmes de mon frère s'espacèrent légèrement alors qu'il tentait de comprendre ma question. Cette question qui avait bien plus qu'un sens. Et ça, il allait bientôt le découvrir. 

 - Pourquoi m'as-tu laissé tomber quand j'avais besoin de toi? Pourquoi avoir trahis ta promesse? Pourquoi as-tu toujours refusé de voir la vérité?Pourquoi m'as-tu tourné le dos? Pourquoi avoir ignoré mes signaux de détresses? Pourquoi as-tu préféré te comporter comme un inconnu avec moi? Pourquoi ai-je depuis trois ans la douloureuse impression que tu n'es plus mon frère jumeau...? Tu ne te rends pas compte de tout ce que je vis depuis que tu es partit pour X-Factor... Ma vie est devenue un véritable gâchis, sombre, douloureuse,... Même ma propre mère me regrette depuis que tu as auditionné pour ce foutu télé-crochet! Pourtant... je suis super contente que tu es réalisé ton rêve... Seulement, je ne m'imaginais pas que pour que tu réalises ton rêve il me faudrait souffrir par ta faute. Pourquoi crois-tu que tu ne me voyais jamais lorsque tu revenais à Holmes Chapel? Même pour les fêtes je n'étais jamais là. Et pourtant je sais que tu ne demandais jamais où j'étais...Parce qu' en réalité, digne de ma nouvelle vie, j'étais toujours là, cachée dans l'ombre. Personne ne s'est jamais rendu compte que j'étais là. Et je ne l'ai jamais dis à Gemma... mais j'étais toujours là. Attendant. Espérant. Une chose qui n'est jamais arrivée en trois années consécutives. Que tu veuilles me voir...

Pleurant comme jamais plus je n'avais pleuré, je baissais les yeux. Avançai ma main près de mon visage et je la posais d'abord sur mes lèvres, puis sur mes joues. Quand arrivée sur mes joues, je sentis cette eau salée sur mes doigts, je tressaillis. J'attendais un geste, une parole. N'importe quoi de la part d'Harry. Mais le seul son qui provînt jusqu'à moi fût celui de sa respiration laborieuse. Rien d'autre. D'un geste rageur je séchais mes larmes et je relevai des yeux blessés, exprimant toute ma colère et ma douleur confondus. Je les relevais vers le visage d'Harry.

- Putain...Je sais même pas pourquoi je t'ai dit tout ça! De toute façon comme toujours tu t'en fiches comme de l'an quarante! M'époumonai-je en faisant abstraction du nœud qui s'était formé dans ma gorge.

Je regardai une dernière fois mon frère. Plus précisément, son expression. Il pleurait. Jamais je ne l'avais vu dans cet état, pourtant il n'avait eu aucunes réactions. Ce n'est pas les larmes qui m'aideront à comprendre. Pour le reste, je voyais dans ses yeux qu'il souffrait, extrêmement. Cela me fit un pincement au cœur de le voir dans ce piteuse état mais je me repris vite et me rappelais que j'avais été moi-même dans un état bien pire que celui-là. J'avais été en dépression. Pourtant, la seule personne qui l'avait compris, ce n'était pas celle comme on aurait tendance à le croire. Non, ce n'était pas ma mère. C'est Gemma la seule personne qui a vu et compris que j'étais en dépression mais qu'en plus, elle n'était pas à ignorer. En effet cette dépression n'était pas des moindres. Ma mère disait même que je mentais et que Gemma rentrait juste dans mon jeu pour me soutenir. Mais je savais que ma mère s'était rendue compte que j'étais réellement en dépression. Pourtant, elle ne s'était pas excusée, elle ne me parlait jamais de celle-ci. Mais quand elle me voyait prendre mon traitement, dans ses yeux je voyais la douleur, la culpabilité, la colère contre elle-même. Mais à chaque fois je pensais "C'est trop tard Anne". Et comme avec ma mère, en regardant Harry, j'eus la même pensée. Bien qu' au fond, je sais que si Harry se donne vraiment la peine, je pourrais aisément finir par lui pardonner. De toute manière cela a toujours été ainsi entre nous. Du plus loin que je m'en souvienne, à chaque fois que nous ne voulions plus nous adresser la parole, on finissait toujours par revenir l'un vers l'autre, nous confondant tout deux en excuses. Qui soit dit en passant, étaient complètement idiotes certaines fois. Un dernier regard, puis je tournai les talons. Mes valises en main, je me dirigeai vers les chambres. Je sentais que je tremblais pourtant je fis mine d'ignorer ces derniers alors que j'avais pourtant qu'une envie : m'effondrer sur le sol, me rouler en boule et pleurer tout mon soul de larmes jusqu'à l'épuisement émotionnelle. Mais jamais je ne redeviendrais la fille faible que j'ai un jour été. Je me devais de rester forte, comme celle que j'étais devenue, forgée par toutes la douleurs que j'encaissées depuis trois ans.

Je marchais toujours en direction des chambres lorsque la voix de mon jumeau m'arrêta dans mon ascension. Elle tremblait tout autant que moi, me faisant par là comprendre que nous étions tout les deux proche de nous effondrer. Comme dernière chance, je m'arrêtais et l'écoutais. Je lui offrais la possibilité de me parler. De se justifier. De m'expliquer. Mais encore une fois, il me déçu...

- Heather... Tout ce que tu viens de me dire, de me poser comme questions... ce sont ta vision des choses. Pas la mienne. Tu crois tout ça, mais au fond de toi tu sais que je n'ai pas changé, que je suis toujours le même et que je ne me suis aucunement comporté comme tu le disais dans tes questions.

Je fermais fermement mes paupières, je comptais silencieusement jusque cinq, avant de lâcher mes valises, me tournais et enfin, ouvrir grand les yeux. Je vis dans le regard de mon frère qu' il essayait seulement de se convaincre que c'est moi qui délirait complètement, il pensait que c'était impossible que tout ça soit vrai. Pourtant il ne se rendait pas compte que c'était on ne peux plus vrai. Et que c'était que du superflu, qu' il avait fait plus que ces choses. Mais l'épisode auquel je pensais à cet instant était trop douloureux, trop personnel pour que j'en parle devant les autres. Bien que Liam soit déjà au courant. En pensant à ça, je tournai discrètement un œil vers ce dernier. Il avait une lueur inquiéte dans ses pupilles chocolatées. Quand il vit que je l'observais, il se renfrogna, tandis que je détournai mon regard de lui, pour le reporter de nouveau sur Harry.

- Harry, tu peux essayer de te convaincre que tu n'as pas fait tout ça. Fait comme tu veux. Mais après il ne faudra pas que tu viennes me trouver pour me demander quand je vais me décider à te pardonner. Quoi que non tu ne me demandera pas ça, tu me demandera quand est-ce que je me déciderai à te parler de nouveau correctement. Et moi tu sais ce que je te répondrais? Hein? As-tu seulement une idée de ce que je te répondrais Harold?!

Je sentais aisément les larmes poindrent alors je ne fus même pas étonnée lorsqu'elles coulèrent librement le long de mes joues. Je ne fis rien pour les arrêter ou pour les cacher. Je gardais tout simplement mon regard ancré dans celui de mon frère jumeau qui me faisait toujours autant souffrir. Harry avança une main vers moi, mais je me reculai vivement avant qu' il ne puisse me toucher. Bien que je brûlée de de nouveau sentir la chaleur de ses contacts. Parce qu' il est mon jumeau et que c'est difficile de rester loin de son jumeau. Même après trois ans "d'entraînement". Je vis au regard d'Harry que je l'avais blessé par mon rejet, mais je m'en fichais. Je répétais plutôt ma question.

- Que crois-tu que je te répondrais? Hurlai-je presque.

Harry sursauta alors qu' il darda sur moi un regard figé. Il disait me connaître par cœur, qu' entre jumeaux on ne pouvait rien se cacher. Et c'était vrai. Avant. Et bien il allait me prouver qu' il n'avait pas changé et comme avant, deviner ce que je répondrais. Pourtant à son regard je vis qu' il ne savait vraiment pas ce que je lui répondrais. J'avais beau le savoir depuis trois ans, j'avais beau être préparée à ça, cela me fit aussi mal que ça me l'avait fait il y a trois ans. Mais je ne le laissais pas paraître. Au lieu de ça, je lui dis ce qui devait lui sauter aux yeux à présent.

- Tu vois. Tu as changé. Il y a trois ans, tu aurais deviné, compris. Pas aujourd'hui. Cela prouve donc ce que je m'évertue à te dire depuis le début.

Je tournai les talons, de nouveau les larmes baignant sur mes joues. Mais je m'arrêtais une seconde fois. Sans me tourner vers lui. Je ne saurais jamais la réaction qu' il eu, mais je lui dit.

- Je te répondrais que je te pardonnerai quand tu auras compris toute la vérité et que tu l'auras enfin acceptée.

Puis sans plus de cérémonie, je trouvais ma chambre et m'y enfermais. Et je pu enfin faire ce dont j'avais besoin depuis un moment. Je m'effondrais.

To be continued...

I hate you, but you love me, and finally I love you.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant