Promise Me

"Merci, encore une fois."

Pdv Taehyung

Je ne me suis pas endormi tout de suite, je faisais semblant mais ça, elle ne le sait pas. J'ai retenu un sourire qui démangeait le coin de mes lèvres lorsqu'elle m'a appelé Oppa. C'était la première fois. Une double première fois à vrai dire. Ce mot n'avait jamais franchit ses lèvres pour me désigner auparavant et jamais aucunes filles ne m'avait surnommé ainsi. Quand j'ai sentis son corps s'allonger sous les draps, j'ai laissé mon sourire apparaître et c'est là, que je me suis endormi véritablement.

A présent, le soleil brille dehors et je suis en train de siroter tranquillement une tasse de café en regardant un dessin animé. Jungkook dort encore, sans doute épuisé par sa soirée de la veille, et Elisa n'a pas émergé de son sommeil non plus. Je suis un peu seul, ça fait du bien. Depuis quelques semaines, je ne suis que rarement en tête à tête avec moi-même. Je n'ai que rarement eu l'occasion de faire un point intérieur sur ma vie. Je me sens bien, pour la première fois depuis des années je ne fais plus semblant de sourire, de rire, je suis véritablement heureux.

Puis quelques souvenirs du passés resurgissent. Je grimace, reposant ma tasse vide en espérant éloigner cet affreux passé de ma mémoire, en vain. Je le revois lever son poing dans ma direction pour le laisser s'abattre contre ma joue. Je frémis, comprenant à présent pourquoi je ne faisais plus de point sur ma vie... C'était pour éviter ce genre de souvenirs désastreux.

-Annyeong.

La voix encore endormie de mon amie m'arrache un léger sursaut. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle se réveille maintenant mais je lui adresse un sourire.

-Salut, bien dormis ?

-Oui, comme un bébé. Et toi ?

-Pareil.

Je me dirige dans la cuisine, Elisa sur mes talons. Elle s'installe sur un tabouret pendant que je sors de quoi lui préparer un bon petit déjeuner.

-Chocolat chaud je suppose ?

-Tu commences à bien me connaître !

Je souris. Elle n'a pas tort, je commence à la connaître de mieux en mieux et ça me convient parfaitement.

Je dépose sa tasse de chocolat chaud sous ses yeux ainsi que de quoi faire des tartines puis je prends place à côté d'elle.

-Je voulais te remercier pour hier soir. Tu m'es venu en aide, tu m'as hébergé chez toi, tu as tout fait pour que j'oublies ce moment terrible et je voulais vraiment te remercier pour tout ça.

-Tu n'as pas besoin de me dire merci, vraiment pas.

-C'est important pour moi, Tae. Tu fais tellement pour moi... Et de mon côté, j'ai l'impression de faire si peu pour toi.

-Ne dis pas n'importe quoi, si tu savais tout ce que tu m'as apporté rien qu'en débarquant dans ma vie.

-Vraiment ?

-Oui... Alors je n'ai pas besoin que tu me dises merci.

Elle sourit mais je sais qu'elle n'en restera pas là. S'il y a bien une chose que j'ai vite apprise à son sujet, c'est qu'elle est assez têtue.

-Mes parents doivent être au travail, Ryan chez sa nounou...Est-ce que tu pourrais me ramener chez moi ?

-Bien sûr, de toute façon je ne comptais pas te laisser rentrer seule.

-Merci, encore une fois.

Sur ces derniers mots, elle termine tranquillement son petit déjeuner et se dirige ensuite vers la salle de bain pour se préparer. Pendant ce temps là, je fais la vaisselle et je vais choisir mes vêtements du jour. Puis, on frappe à la porte. Puisque Jungkook dort encore, je suis obligé d'aller ouvrir. C'est notre voisin : Hoseok.

-Salut Tae, désolé de te déranger aussi tôt mais j'aimerais savoir si tu pouvais me prêter deux œufs... J'en ai besoin pour faire un gâteau à ma nièce.

-Oui, sans problème, entre, je vais te chercher ça !

Il hoche la tête en souriant puis entre. De mon côté, je vais dans la cuisine pour lui chercher les deux œufs dont il a besoin. Hoseok est un vrai père pour sa nièce. A vrai dire, la pauvre petite n'a pas la vie facile. Sa mère, beaucoup trop jeune pour assumer le rôle de mère, a fuit en Italie en laissant la garde de son bébé à son frère aîné. Depuis, Hoseok est la seule véritable famille que possède cette petite.

-Tiens, voilà tes...

Je suis dans l'incapacité de terminer ma phrase. Les œufs tombent de mes mains pour s'écraser sur le sol. Face à moi, mon voisin, au départ venu m'emprunter quelques ingrédients, se trouve actuellement en train de zieuter au travers du verrou de la porte de la salle de bain. Derrière la porte close, la douce voix mélodieuse d'Elisa arrive jusqu'au salon.

-Qu'est-ce que tu fais ?!

Hors de moi, je me jette sur lui et le tire brusquement en arrière. L'eau de la douche se mêle à la voix de mon amie, elle est donc forcément nue et se pervers était en train de regarder au travers du verrou ! Je le plaque contre le mur, mes mains agrippant avec colère le col de son pull.

-Oh oh, calme toi Tae, je ne savais pas que...

-Espèce de gros pervers !

-Mec, calmes toi, je ne savais pas que c'était ta copine !

-La ferme putain ! Tu me dégoûte, casses toi de chez moi et ne viens même plus frapper à cette porte, jamais !

La porte de la chambre de mon colocataire s'ouvre et je suis rapidement tiré en arrière par celui-ci.

-Tae, qu'est-ce qui te prends ?

-Lâche moi Kookie ! Il se trouve que notre cher voisin ici présent était en train de mater Elisa au travers du verrou !

-Calme toi, je vais régler ça, ok ?

De toute façon, je sais que je n'ai pas le choix. Furieux, je prends la direction de ma chambre et claque la porte brusquement. Je peux entendre les murs trembler tant ils sont fins. Foutu appartement étudiant mal isolé !

La seconde d'après, c'est la porte d'entrée qui se referme. Avec son calme olympien, mon meilleur ami a sans doute dû parler à notre pervers de voisin pour lui demander de s'en aller. Je ne pensais vraiment pas que Hoseok était ce genre de personne, je suis déçu de lui. Merde, s'il est en manque, qu'il aille se trouver une fille au lieu de venir mater comme un gros porc de cette façon. Je suis hors de moi, je ne comprends pas ce qui m'arrive.

-Tae ? Je peux entrer ?

C'est elle. J'essais, tant bien que mal, de retrouver mon calme et je vais ouvrir. Je ne doute pas que les traits de mon visage sont encore un peu tiré par la colère mais la voir en face de moi, étonnement, m'apaise en une poignée de seconde.