Dans un monde où les immortels vivent cachés parmi les mortels, Olivia, une jeune étudiante, et Vincent, un immortel au passé tragique, se croisent pour la première fois sur les bancs de l'université. Leurs vies prennent un tournant inattendu lorsqu...
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Je peinais à terminer ma dissertation. Assise seule dans un coin de la bibliothèque, je ne cessais de penser à ce qui venait d'arriver il y a quelques heures à peine. Il s'était passé quelque chose d'étrange et je voulais savoir à tout prix pourquoi ce garçon avait réagi ainsi.
Ma curiosité prenait le dessus sur ma raison qui m'ordonnait d'oublier cette histoire. C'était de l'énergie perdue que je devais dépenser pour finir ce devoir que j'avais à rendre dans trois jours. Pourtant, la Grèce antique était l'un de mes sujets préférés, mais rien ne sortait de ma tête. Je n'avais aucune inspiration.
Seul son visage démoniaque hantait mon esprit. Je repensais à ses yeux qui étaient prêts à percer les miens tel un couteau des plus aiguisés. J'aurais beaucoup aimé savoir à quoi il pensait à ce moment-là. Peut-être que si je le savais, je ne serais pas là comme une idiote à me poser trois milles questions. Sans doute que je serais passée à autre chose depuis bien longtemps et que j'aurais presque fini cette fichue dissertation.
- Bonjour toi.
Je levais la tête au ralenti et apercevais un visage souriant et de belles dents blanches.
- Mikael ? chuchotais-je bruyamment, malgré moi. Qu'est-ce que tu fais ici à cette heure-là ? Tu n'es pas censé avoir cours ?
- Tu confonds avec Valentin. Je commence les cours à huit heures et je termine à la même heure que toi. En revanche, l'après-midi je reprends avant toi, c'est pour ça que je finis tous les lundis plus tôt.
- Ah oui, d'accord. Tu as l'air de connaître mon emploi du temps bien mieux que moi, remarquais-je.
- J'ai une bonne mémoire, c'est pour ça.
Il m'offrait un clin d'œil et s'asseyait juste à côté. Il sortait son ordinateur portable et l'allumait. Il faisait tout ceci dans un calme impressionnant. Ses gestes avaient un certain don pour m'apaiser. Je le regardais faire puis mes yeux venaient croiser les siens. Il me souriait une nouvelle fois et je faisais de même.
- Tu travailles sur quoi ? me demandait-il en jetant un œil sur ma copie.
- J'essaye de faire ma disserte mais je dois dire que je rame un peu beaucoup.
- Ça fait combien de temps que tu y es ?
Je regardais ma montre pour me faire une petite idée du temps que j'avais perdu à penser à autre chose qu'à ma dissertation. Ou devrais-je dire, du temps que j'ai perdu à penser à lui.
- Ça fait plus de quarante-cinq minutes, soupirais-je.
- Tu as mis quarante-cinq minutes pour écrire dix lignes ?
Il en rigolait presque. Je sentais une onde de moquerie dans sa question et comme réponse, je lui tirais la langue. À ce geste, son sourire devenait plus malicieux. On pouvait lire dans ses yeux qu'il avait une idée en tête. C'en était effrayant mais en même temps très intriguant. Puis, brusquement, il laissait tomber sa tête en arrière et soupirait.
