Immortel - "Un souffle de vie"- Tome 1

Chapitre 17 : Un soir de pluie

C'était le dernier soir chez mes grands-parents. Pour fêter mon départ, ils avaient invité le voisinage, Pierre et sa famille. Ces gens étaient vraiment aimables et étrangement, il était plus facile de lier une relation avec eux qu'avec n'importe qui en ville. A croire que les gens d'ici avaient une vision différente de la vie. Une vision plus positive et avec plus d'amour à revendre. J'aimais beaucoup ça et cela me faisait beaucoup de bien.

J'avais réussi à ne pas penser trop souvent à mon agression depuis que j'en avais parlé avec Pierre. Il sera, d'ailleurs, le seul de mes amis à être au courant. Pourquoi cela ? Parce que je ne voulais pas qu'on mette une autre étiquette sur mon front avec écrit dessus : jeune fille agressée. Pierre ne me mettait plus d'étiquettes. Il écoutait et comprenait, c'est tout. Avec ses parents et sa sœur, ils étaient arrivés plus tôt que les autres pour nous aider à mettre en place un chapiteau sur la terrasse, préparer les tables, faire à manger en aidant ma grand-mère et discuter tranquillement.

- J'ai l'impression qu'on va fêter mon anniversaire alors que je vais seulement partir, me confiais-je à Pierre alors que nous étions dans ma chambre le temps que je remplisse ma valise.

- Tu sais, ici, tout est excuse pour faire la fête. Et puis c'est pour te dire qu'on t'apprécie et qu'on veut que tu reviennes, c'est surtout pour ça qu'on fait tout ceci.

- Chez moi c'est différent. Les gens ne sont pas autant...attentionnés envers les autres. On s'occupe plus de ce qui nous regarde de près et le reste on préfère ne pas s'en mêler.

- C'est triste.

- Depuis que je suis là, je me suis rendue compte qu'il y avait énormément de choses négatives à vivre en ville. Mais... Ça reste mon "chez moi" donc c'est tout de même important à mes yeux.

Pierre vint s'asseoir sur mon lit, me regardant plier mes pantalons. Il avait l'air triste et soupirait plusieurs fois.

- Tu vas me manquer Fraser, soufflait-il.

Je m'arrêtais de plier mes vêtements en le considérant un instant puis je venais m'installer à côté de lui.

- Tu es quelqu'un de surprenant, m'avoua-t-il. Je suis vraiment heureux de t'avoir connu.

- Moi aussi, Pierre. Tu vas me manquer.

Il me prit dans ses bras brusquement et me serrait fort. Je me sentais sereine et en sécurité avec lui. C'était un ami génial.

- Dis-moi, on se reverra, n'est-ce pas ? me demanda-t-il une fois s'être détaché de moi.

- Tu te souviens de ce qu'on s'était dit ? Je devais te faire visiter la ville.

Il souriait en secouant la tête.

- Allez viens, les invités ne vont pas tarder à venir, lui dis-je après m'être levée et en lui prenant la main.

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Le lendemain, j'étais totalement prête à partir. Je devais encore prendre mon petit-déjeuner et ensuite il ne me restait qu'à sauter dans l'avion. Je me souvenais encore de la veille et de cette super soirée que j'ai passé. Je n'avais jamais autant ri. J'étais nostalgique de ces dix jours passés avec mes grands-parents et Pierre mais j'avais également envie de rentrer chez moi pour retrouver mes proches.

Quand j'étais entrée dans la cuisine, j'ai pu voir des dizaines de choses sur la table. De quoi nourrir une vingtaine de personnes. Il devait y avoir trois sortes de jus d'orange différents, de nombreuses viennoiseries, du café, du thé et du chocolat chaud. Exactement comme à l'hôtel. Mes grands-parents étaient assis autour de la table, ils n'avaient touché à rien. Ils devaient sans doute m'attendre, c'était très gentil de leur part.