Dans un monde où les immortels vivent cachés parmi les mortels, Olivia, une jeune étudiante, et Vincent, un immortel au passé tragique, se croisent pour la première fois sur les bancs de l'université. Leurs vies prennent un tournant inattendu lorsqu...
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- Le Palais était magnifique, soupirait Vincent en plaçant son bras autour de mon cou.
- C'est vrai que c'était beau. Mais maintenant je crève de faim. Elle était où la pizzeria qu'on avait repérée déjà ?
- À quelques rues d'ici. Je me rappelle du chemin.
Nous marchions dans de belles ruelles main dans la main. Je prenais quelques photos pour me faire quelques souvenirs et surtout pour les montrer à ma mère quand je rentrerai. Il faisait chaud et incroyablement beau. C'était agréable. Je me sentais sereine. Vincent me faisait me sentir sereine. J'oubliais tout grâce à lui. A chaque inquiétude, il trouvait les mots justes. Je me sentais en sécurité. Peut-être que ce sentiment était poussé par le fait que Vincent était immortel mais le meilleur endroit au monde se trouvait dans ses bras.
- Una grande pizza margherita e acqua per favore, m'entrainais-je à dire en italien avant que le serveur arrive.
- Oui, c'est ça, me félicitait Vincent avec un sourire resplendissant.
- L'accent n'est pas terrible mais je suis fière de moi. En tout cas, c'est bien que tu n'aies pas perdu la langue.
- Ça doit être un truc d'immortel. On est du genre à oublier très peu de choses. Sinon, c'est qu'on fait semblant d'avoir oublié.
Je l'observais, me rendant compte de tout ce qu'il avait pu vivre et se souvenir. Je ne pouvais imaginer tout ce qu'il avait pu traverser, que ce soit douloureux ou joyeux. Je ne pouvais imaginer non plus le nombre de vies qu'il avait dû construire encore et encore.
- On ira à la plage après manger ? me demandait-il en me caressant le bras.
J'acquiesçais en hochant la tête.
- Dis-moi, Vincent. Elle était comment ton enfance ? Tu dois t'en rappeler, n'est-ce pas ?
- Mon enfance ? Tu veux que je te parle de mon enfance ?
Il paraissait surpris de ma demande et une lueur s'était allumée dans ses yeux.
- Pourquoi tu veux connaître mon enfance ?
- Parce que je t'aime, lui répondais-je comme si la réponse était évidente.
Il baissa la tête en souriant légèrement puis se mit à jouer avec les fleurs sur la table.
- Eh bien ma mère était une maman poule et mon père était plus froid mais il faisait tout pour que je réussisse. Je l'ai compris un peu trop tard. Avant je prenais cette distance pour de l'indifférence ou un manque d'affection. Il était simplement comme ça. Un homme qui cachait ses émotions. Sa mort m'a beaucoup affecté.
- Comment c'était avec ta mère après le décès de ton père ?
- C'était compliqué au début mais je dirais que c'est normal. Après la guerre, tout était... Enfin, les gens avaient tous besoin de se reconstruire. Ma mère était une personne incroyablement forte et elle a réussi à faire son deuil tout en m'élevant avec le plus de tendresse possible. J'allais à l'école, j'avais des amis et la vie passait comme elle le fait aujourd'hui.
