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Une latte de parquet grinça sous mes pieds. Je grimaçai et restai immobile quelques secondes. Je repris mon excursion, mais malheureusement, un meuble se trouvait là, et, étant dans le noir, je ne le vis pas. Mon orteil s'y cogna violemment, provoquant un grand bruit. Je jurai intérieurement et attendit quelques secondes avant de continuer. L'occupant de la chambre se retourna dans son lit, inspira profondément, puis, à en juger par sa respiration régulière, sembla se rendormir. Je m'approchai encore puis atteinds le lit. Je me glissai sous les draps et me collai à Matt.

- Matt, tu dors ? chuchotai-je à son oreille.

Il poussa un grognement.

- C'est moi qui t'ai réveillé ?

Nouveau grognement, dans lequel cette fois je crus discerner un petit "oui". Comme il me tournait le dos, je ne pouvais pas voir l'expression de son visage.

- Je suis désolée pour tout ce que je t'ai dit l'autre soir, je ne le pensais pas vraiment, tu sais... Je m'en veux, Matt, si tu savais !

Je l'enlaçai. Un instant je crus qu'il allait se dégager de mon étreinte mais il fit le contraire; il se retourna pour être face à moi et me serra très fort contre lui. Je vis que ses joues étaient humides, et je me dis qu'il avait dû être aussi affecté que moi par cette dispute. Matt me chuchota quelques mots à l'oreille. Juste un simple "je t'aime", mais qui me fit très plaisir. J'enfouis mon visage dans son cou et m'endormis dans ses bras.

***


Je retrouvai les autres dans la cuisine.

- Bonjour Axelle, lança Laure.

Matt avait eu raison; dès que je l'avais sortie, elle avait commencé à aller mieux. Désormais, elle semblait presque complètement guérie.

- Salut tout le monde !

Vers le milieu du repas, Laure dit pensivement :

- Je sens que Louis a très peur aujourd'hui...je ne sais pas ce qu'il y a...

Elle se figea en pensant à ce qu'elle venait de dire. Elle baissa les yeux et finit son assiette fébrilement, les mains tremblantes. La fin du repas se passa dans un silence embarrassé. Éric l'interrompit finalement alors que nous débarrassions la table.

- Une « Brigade Anti-Cornelia » nous a contacté. Il faudrait qu'on les rencontre. Par contre je préfèrerais que Victoria n'y aille pas, et je veut que quelqu'un reste avec elle. Laure, tu voudrais bien rester ?

MirlewnaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant