Chapitre 13 : Amiel

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Si vous avez envie de poser des questions aux personnages, allez-y. Ils y répondront dans une FAQ.
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La soirée était plutôt sympa. Je ne referai pas ça de si tôt mais c'était quand même sympa. Surtout la partie sur le balcon. Il y avait une sorte de feeling entre nous. Je me demande bien ce qu'il se passe. C'est un peu brouillon. Je ne sais pas ce que Daegan représente pour moi. Mais en tout cas, je sais qu'il est important pour moi. J'ai peur que si, je creuse plus profondément dans mes sentiments, je puisse tout gâcher.

Nous venons enfin d'arriver à la maison. Les garçons sont en train de se changer à l'étage. Quant à Gaëlle, elle s'est déjà changée. Je lui montre donc la chambre dans laquelle, ils vont dormir. J'ai l'impression qu'il y a quelque chose qui la tourmente.

- Amiel, il faut qu'on parle.

Je n'avais pas tort.

- Okay, Gaëlle.

- Je veux savoir pourquoi tu me dragues à chaque fête et qu'après tu fais comme si de rien était. Si Daegan était amené à le savoir, ça pourrait le détruire.

Et merde ! J'avais oublié cette histoire de « crush ». En revanche, je ne vois pas en quoi cette éventualité pourrait détruire Daegan. Là, tout de suite, je ne sais pas trop quoi lui répondre.

- J'avais oublié cette histoire, murmure-je.

- Charmant, répond-t-elle.

Putain ! Je l'ai vexé. Quel con !

- Ce n'est pas ce que tu crois.

- En général, cette phrase signifie que c'est exactement ce que je crois.

- Mais pas dans ce cas-là.

Je déteste dire aux gens que j'ai un frère jumeau. Pas parce que j'ai honte de lui, loin de là. C'est juste que la plupart des gens s'imaginent que nous sommes les mêmes. Pourtant ce n'est pas le cas. Nous sommes très différent, lui et moi. Alphée est sociable et grossier, je suis la personne la moins sociable du monde et je suis plutôt poli.

- Je t'écoute, dit-elle.

- À ce que j'ai compris, c'est mon frère jumeau, Alphée, qui craque sur toi.

- Tu as un frère jumeau ?

Son visage s'illumine, comme si je venais de lui apprendre la chose la plus importante sur ma vie. C'est exactement ce genre de réaction que j'évitais.

- Oui, dis-je d'une voix traînante.

- Merci, mon dieu. Ça signifie que je ne vais pas briser mon amitié avec Daegan.

Okay, cette partie-là ne fait pas partie de la réaction habituelle. Qu'est-ce que Daegan vient faire là ? Il faut vraiment que j'arrive à être plus vif à son sujet.

- Je n'ai pas tout suivi.

- Je pensais avoir le béguin pour toi mais en fait j'en avais un pour Alphée.

Mais ça ne répond pas à ma question.

- Ça j'ai compris mais c'est l'autre partie de ta phrase qui m'a échappé.

- Tu te rappel lorsque Dae était possessif envers toi parce que tu traînais beaucoup avec nous ?

Bien sûr que je m'en rappel. Il était trop mignon lorsqu'il me l'a avoué.

- Oui, c'était adorable.

- Si je me mettais à sortir avec toi, Dae ne me parlerait sûrement plus jamais et il ne voudrait plus entendre parler de toi.

Maintenant ça à plus de sens pour moi, mais ça reste extrême quand même. Heureusement, je ne sortirai jamais avec Gaëlle, elle a beau être sublime et bourrée de qualités Daegan est beaucoup plus mon genre.

- C'est extrême.

- Quand Dae aime quelqu'un c'est pour de vrai. Il donne 100% de sa personne.

Au moins on se ressemble sur ce point.

- Lui et moi sommes pareils sur ce point-là.

Notre discussion s'écourte à cause de l'arrivé des garçons dans la pièce. Ils sont tous les trois en boxer et t-shirt. Je dois faire un effort considérable pour ne pas loucher sur le boxer de Daegan. La tentation est très forte mais j'essaye tant bien que mal d'y résister.

Daegan et moi laissons Estéban, Chris et Gaëlle dans la chambre de ma sœur. Nous nous dirigeons vers ma chambre, où le matelas gonflable est déjà près. Ma mère a vraiment tout préparé avant de partir bosser. Je ne m'y attendais pas, d'habitude elle nous laisse nous débrouiller. Je pense qu'elle est trop contente que j'ai des amis, qu'elle a décidé de le faire à ma place. Sûrement un truc de maman.

Nous sommes tous les deux fatigués alors nous rejoignons nos lits respectifs.

Ça fait 30 minutes que nous sommes couchés et il m'est impossible de dormir. Le matelas n'arrête pas de faire du bruit parce que Daegan n'arrête pas de bouger. C'est pour ça que je déteste ces matelas. Daegan se met à soupirer avant de bouger une fois de plus.

- Daegan, tu n'as pas fini de bouger ?

- C'est inconfortable.

Malgré le fait que nous soyons dans le noir, je vois sa silhouette assise sur le matelas, le regard dans ma direction.

- Alors viens dormir avec moi mais par pitié, arrête de faire autant de bruit.

Il ne tarde pas à se lever puis à me rejoindre.

- J'attendais que tu le proposes, beau gosse. En plus, j'ai froid.

- Viens, je vais te réchauffer.

- Bonne idée.

Daegan se met sous la couette à quelques centimètres. Il est tellement près de moi que je peux sentir la chaleur de sa peau près de la mienne. Il se colle un peu plus à moi, ce qui me permet de réaliser qu'il ne porte qu'un caleçon. Il a dû enlever son t-shirt lorsque nous étions dans le noir.

- En même temps tu ne portes qu'un caleçon.

- C'est parce que tu es là, d'habitude je dors nu.

Doux jésus. Il n'a pas vraiment dit ça. Je ne peux pas m'empêcher d'avoir l'image en tête. C'est clairement indépendant de ma volonté. Je crois même que mes joues on prit une violente teinte rouge.

- Intéressant.

J'ai l'impression d'être en train de m'étrangler. Je ne sais même pas pourquoi j'ai répondu ça. Là je viens clairement de lui lancer une perche.

- Je te vois rougir même dans le noir, beau gosse.

Cette situation me met mal à l'aise. J'imagine déjà le malaise du réveille de demain parce que je suis dans le même lit que le gars sur lequel je crush. Autant dire que c'est un mauvais délire.

Sur ceux, je me tourne dos à lui pour éviter encore plus de malaise. Je respire un grand coup et essaye de relativiser. Daegan est dans mon lit et il a été adorable avec moi toute la journée. J'ai passé une soirée agréable dans l'ensemble... mon débriefing est interrompu par le bras de Daegan qui enlace ma taille et son visage qui plonge dans mon cou.

- Je crois que je suis accro à ton odeur.

Je ne réponds rien, je suis bien trop fatigué pour dire quelque chose d'intelligent. En revanche mon ventre se tord de joie.

Les dessins dans la margeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant