Chapitre 27 :

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Et puis, quand il dit ça, ça me fait penser à ma mère, à son père et à Moussa. Ma mère n'a peut-être pas lâché mon père du tac-au-tac, elle devait l'aimer, elle aussi. Et le père de Mansour aussi, il les a surement quittés pour une bonne raison. Et puis, si Moussa avait pitié de Mansour, il ne serait jamais allé aussi loin pour lui...

Bintou : - "Mansour...

Mansour : - "Mmh ?

Bintou : - "Ce que tu dis...c'est vrai. J'ai peut-être des sentiments pour toi...MAIS JE N'AI PAS DIS QUEL GENRE, alors calmes-toi !

Mansour : - "Boouhh...

Bintou : - "Arrêtes de faire la gamin...Et...tu devrais parler à ton frère.

Mansour : - "Moussa ? Pourquoi ?

Bintou : - "Je pense qu'il a besoin de savoir que tu l'aimes, que tu tiens à lui...

Mansour : - ...Tu as le don pour gâcher l'ambiance."

Il me délaisse, se lève et commence à débarrasser la table.

Bintou : - "Ecoute, ce que j'essaie de te faire comprendre, c'est qu'il faut arrêter de réfuter tes sentiments pour lui, justement.

Mansour : - "Mes sentiments pour LUI ?!

Bintou : - "Oui ! Toi-même tu l'as dis, "tout être ne dévoue de relation avec autrui sans sentiments...".

Mansour : - "Et ? Je n'en vois pas le rapport entre Moussa et moi !

Bintou : - "Moussa ne t'aurais pas accepté dans sa famille s'il ne t'aimait pas ! Il n'est plus question de pitié, là, mais d'amour ! D'amour fraternel ! Je ne pense pas que Monsieur Ndiaye t'ai toléré par compassion, je conçois plutôt qu'en te voyant, il s'est dit qu'il se devait de t'accepter en tant que frère, et qu'il en était fier. Il se pensait fils unique, et il l'est resté jusqu'à ton arrivée, et en tant que fille unique, je peux t'affirmer que la plus belle chose qui puisse nous arriver, c'est d'avoir un frère ou une sœur, quelqu'un qui puisse nous comprendre et avec qui on pourrait partager tellement de bons moments, de souvenirs, de secrets..., alors je pense que Monsieur Ndiaye n'a ressenti que de la joie en te voyant. Quoi de mieux comme cadeau d'anniversaire qu'un petit frère ?! En plus, il avait perdu sa mère, alors ton arrivée au monde et dans sa vie ne pouvait être vue que comme un cadeau du ciel !!

Mansour : - "Comment tu peux en être aussi sûre ? Tu ne le connais pas !

Bintou : - "Et toi, tu le connais ? As-tu, ne serait-ce qu'une fois, essayé de lui parler et tenté de comprendre ce qu'il ressentait vraiment pour toi ? Il a été le seul à tes côtés, depuis le début. C'est ton père le méchant, dans l'histoire. Mais Moussa, lui, il t'a toujours protégé, t'as toujours aidé, et regardes, là encore, il est en train de faire construire une maison pour vous deux, pour que vous puissiez finalement vivre ensemble, sans problèmes, et sans haine...

Mansour : - "Il...

Bintou : - "Il quoi ? Réfléchit, bon sang ! Tu penses vraiment que s'il s'apitoyait sur ton sort, il prendrait aussi soin de toi ? Non, il aurait cherché à t'abandonner, pour ne plus avoir de fardeau sur le dos, comme que tu peux le penser...

Mansour : - "...

Bintou : - "Réfléchit-y bien, Mansour. Car, c'est en te blessant que tu le blesses, et c'est en le blessant que tu te blesses, car, au fond, tu sais à quel point il compte pour toi et influence tes sentiments..."

Je le laisse debout, devant la table, en pleine réflexion, et ramasse mon assiette de pâtes, encore remplie, pour la déposer dans la cuisine. Je ne regrette pas mes paroles, il méritait de connaitre mon avis et d'être conseillé.

ÉPERDUMENT | Tome 1.☆Terminée☆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant