Chapitre 7 :

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Mansour ne m'a pas adressé la parole du tout durant les deux heures qui ont passées. 
En ce moment, je suis devant le lycée. Je l'attend comme une conne, même s'il est sortit avant moi.
Ok, ce mec m'énerve de temps en temps, mais au fond....il est sympa, et je ne le déteste pas. Je l'ai mal jugé. Mais je ne dis pas que je l'aime non plus ! 

............. "Bintou ?"

Cette voix..ce n'est pas Mansour. Même s'il est le seul à m'appeler de la sorte, ce n'est pas lui.

.........."C'est bien toi, la petite Bintou ?

 Je me retourne.

Monsieur Ndiaye, me regarde avec ses yeux noisettes et un doux sourire sur ses lèvres rosés.

Bintou : - "Monsieur Ndiaye ?

M. Ndiaye : - Ah, c'est donc bien toi la petite nouvelle dakaroise à qui j'ai parlé la dernière fois au téléphone !

Bintou : - Quoi ? Vous ne vous souvenez même pas de moi, alors que ça fait déjà 6 mois que je suis ici ?

M.Ndiaye : - Non, non ! Ce n'est pas ça. Disons que Mansour m'a parlé d'une "Bintou" et que je me suis toujours demandé si c'était toi, ou si je me faisais des idées."

Mansour a parlé de MOI à Monsieur Ndiaye ?? Je me demande bien ce qu'il lui a raconté...ça ne peut être que des conneries...enfin, je suppose.

M. Ndiaye : - "Mais sinon, je vois bien qui tu es, même si tu ne participes pas beaucoup en classe et que tu te fais discrète."

Bintou : - Oui, je...je n'aime pas me faire remarquer...

M. Ndiaye : - Ce n'est pas en restant avec Mansour que tu vas rester dans le secret, ha ha !

Bintou : - C'est vrai..."

Il a raison. Mansour est une vraie turbulence, dans tous les domaines. Mais je l'apprécie vraiment beaucoup, et même si c'est quelqu'un de difficile à cerner, je trouve qu'il a quelque chose en lui qui le rend particulièrement spécial.

..........."Hé !"

Mansour  apparaît soudainement derrière moi.

Bintou : - "Mansour !

Mansour : Qu'est-tu fous là, toi ?

Bintou : - Moi ?

M. Ndiaye : - Je travail ici.

Mansour : - Ce que je veux savoir, c'est pourquoi tu lui parles ?

Bintou : - De quoi ?

M. Ndiaye : - C'est mon élève, je suis en droit de lui parler.

Bintou : - Y a quoi là ?

Mansour : Pas quand je suis là !

M. Ndiaye : - Mansour calmes-toi, ce n'est pas comme si je venais de commette un crime.

Bintou : - Mais de quoi vous parlez, bon sang ?

Mansour : - On s'en va !"

Mansour me traîne avec lui en direction de l'arrêt du bus Dakar Dem Dikk, dans lequel il me force à monter. Moi-même, je ne comprends rien de ce qui vient d'arriver et de ce qui VA m'arriver.

Bintou : - "Euh...Pourquoi tu m'as fait monter dans ce putain de bus, qui va en direction de la ville alors que j'habite à l'opposé ?!?

Mansour : - Fermes ta gueule, toi !"

Après avoir sortit cette courte phrase d'un ton froid, il a eu ce regard narquois au bout des lèvres.

Bintou : - "Pourquoi tu rigoles ?

Mansour : - Je ne rigole pas et je t'ai demandé de te taire.

Bintou : - Non. Tu rigoles.

Mansour : - Arrête de me regarder..."

Il rougit en une fraction de secondes. Même ces oreilles deviennent rouge poivron. C'est tellement mignon que ça me fait sourire aussi.😂😂😂😂😂

Mansour : - "Pourquoi tu rigoles, toi aussi ?

Bintoi : - Parce t'es mignon quand t'es embarrassé.

Mansour : - Je ne suis pas embarrassé, là ! 

Bintou : - Oh, que si ! Tu l'es même beaucoup plus que tu ne le crois !

Mansour: - Fermes-là ! 

Bintou : - Je n'ai pas d'ordres à recevoir de VOUS, Monsieur Mansour Ndiaye ! Hahaha !

Mansour : - Tu l'as cherché !"

Il m'attrape soudainement le visage et me colle un vif baiser. Ensuite, il se retourne vers la vitre, et se cache le visage. Moi, je suis restée cloîtrée, surprise par cet imprévisible baiser. Enfin, seulement jusqu'à ce que je me rendre compte ce qui vient de se passer.

Bintou : - "Mon premier baiser ! Connard !!

Mansour : - Fier !😂😂😂

Bintou : - T'es sérieux, là ! Sale enculé je le préservais pour Monsieur Ndia..."

Je me stoppe subitement avant que je ne prononce le nom entier.

Mansour : - "Tu le gardais pour lui, hein ? Mon frère.

Bintou : - Co...

Mansour : - Je le sais depuis la fois où tu l'as suivie jusqu'à chez moi. Cette fois-là aussi, où tu m'as vu avec lui. Tu étais cachée près de la maison de Babacar, un de mes potes. Et je l'ai aussi compris quand je t'ai vu le regarder avec tant de passion, d'amour, les yeux pétillants, les joues rouges, la voix qui bégaie. Je ne suis pas dupe, tu sais. Je ne  suis pas aussi con que tu ne le penses, Bintou."

Sur ces mots, il se lève de sa place, demande au conducteur de s'arrêter et descends du bus, en me laissant là, toute seule, le corps figé sur place...alors que je ne sais même pas où je vais et que je connais à peine ces rues, ce quartier, Dakar cette belle ville...

  Le bus continuait de rouler, tandis que je m'éloignais de plus en plus de mon quartier.
J'ai tenté à 3 reprises de me lever pour aller demander au conducteur de s'arrêter et récolter quelques informations sur ma "situation géographique", mais mes jambes ne pouvaient pas bouger. Elles tremblaient pour je ne sais quoi, et mon cœur était sur le point de s'arrêter.

J'ai peur, j'ai vraiment peur. Qu'est-ce que je vais faire quand le bus sera à son terminus et que je serais obligé de descendre, sans savoir où ni comment retourner chez moi...La totale loose ! Je n'ai même pas le courage de demander mon chemin à un conducteur de bus, alors imaginez à des inconnus dans la rue.
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ÉPERDUMENT | Tome 1.☆Terminée☆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant