DOMICILE
17 décembre, 14:57
Paris – FranceKELSEY
Les jours passaient et se ressemblaient. Je commençais sérieusement à stresser à l'approche du fameux jour. J'angoissais. Chaque nuit je reproduisais ce même rêve sans cesse. Je fermais à peine l'œil de la nuit. Pour une femme enceinte ce n'est pas ce qu'il y a de meilleur. Bien que nous ayons passé quelques jours ensemble, Chems a dut rentrer chez lui. Pour ne pas éveiller les soupçons. Mon père, cet homme.. Il est tellement vicieux et fourbe. On ne sait malheureusement pas ce qu'il pourrait faire à n'importe quel moment. Avec le temps je pensais qu'il se calmerait et qu'il me laisserait revenir à Bel Air. Mais j'ai bien eu tord de penser cela. En parlant d'un de mes parents, ma mère a décidé de rester à Paris. Madame veut soit à disant être présente pendant ma grossesse. Qu'est ce qu'elle est drôle. Elle me fait presque pitié. Une grande femme comme elle.. Comment elle a pu laisser diriger par un homme comme mon père ? Il me dégoûte. Sérieusement, il a tout gaché. J'avais une bonne relation avec ma mère. On était super proches par super je veux dire que je pouvais tout lui dire. On rigolait ensemble, on se faisait des petites soirées ou encore journées entre nous. On avait réellement cette relation mère/fille. Maintenant ce n'est plus pareil. Et puis je ne parle pas assez de mes frères.. Peut-être un jour qui sait. J'espère juste que mon petit bébé grandira dans un foyer avec de l'amour et de la joie. Mais c'est mal barré.
Abana - Je peux entrer ?
T'es déjà entrée, j'ai envie de dire pensais-je. En temps normal, je lui aurais balancé ça en pleine face mais je me suis tue. Faut dire que son air triste collé au visage m'a freiné dans ma lancée.
Ma mère était entrée dans la chambre et s'asseyait à côté de moi. Prenant ainsi place sur le lit.
Abana - Je te dérange ? Qu'est ce que tu fais ?
- Non. Je réfléchissais.
Abana - Oh je vois. Faut pas trop réfléchir hein. C'est pas bon pour la santé.
- Hum.
Abana - Alors tu as hâte de mettre au monde ton premier enfant ? J'étais toujours pressée à l'approche du jour de l'accouchement. Je me rappelle que toi tu faisais des fières. Mademoiselle ne voulait pas sortir du ventre de maman. Par contre tes frères eux étaient pressés de découvrir le monde extérieur au ventre de leur mère..
Je vous épargne le long monologue de ma mère sur ces grossesses. Le dernier enfant qu'elle a mis au monde fut mon petit-frère Clarence. Bien évidement le dernier de la famille quoi. Depuis là j'avais espéré que ma mère mette au monde une fille. Mais manque de bol, ça ne s'est pas fait. Tout est surement une question de destin. J'étais un peu réticente avec ma mère. Elle me posait énormément de questions. "Comment tu te sens à l'approche de ton accouchement?", "As-tu déjà des prénoms en tête?" Ou encore "As-tu peur?" Bref des questions des plus ennuyantes. Je voyais bien qu'elle était contente d'avoir une discussion. Mais moi ? Indifférente. Comme une pierre. C'est quand je l'ai senti meurtrie que j'ai été touché. Son air enjouée disparu laissant place à une grande tristesse.
Ça allait arrivé d'une minute à l'autre. L'avalanche. Ce qui est sur je peux vous l'assurer. Cette avalanche allait tous les deux nous ramasser.
Abana - Tu me manque tellement ma fille. Si tu savais à quel point je souffre de ton silence. Je sais que je n'ai pas été la mère parfaite depuis un bon moment. Je ne l'ai peut-être jamais été qui sait ?