1. Divorcée et en fuite

1. James

Il était tout pour moi, ma lune, mon soleil, mes étoiles et tout le firmament. Une relation est faite de hauts et de bas, ça je le sais et pourtant je ne peux m'empêcher de me demander ce qui a cloché. Il me donnait la joie de vie, j'espérais être la sienne. Si on pouvait remonter le temps, je n'aurait pas fait le même choix, je n'aurais pas pris la même direction. Peut-être que sur l'autoroute de ma vie, il aurait fallut que je ne prenne pas cette bifurcation ? Mais tout est trop tard maintenant.

Il a tourné la page, il est avec quelqu'un d'autre. Mon cœur se brise dès que je vois l'une de ses photos, que j'entends quelqu'un parlé de lui. Qu'aurait-il pu faire d'autres ? M'attendre ? Me chercher ?

L'espoir fait vivre mais l'attente fait mourir.

J'ai vu une photo de lui dans le journal d'aujourd'hui, un article entier lui était dédié. Il a percé dans son domaine, il est devenu quelqu'un de respectable. Il est devenu plus riche encore, de millionnaire à milliardaire. Ses yeux sombres sont toujours les mêmes, son visage est toujours aussi strict, ses cheveux sont toujours en bataille. Ah, que j'aime ses cheveux ! Il a toujours eu ce charme que beaucoup n'ont pas, et que j'ai toujours aimé.

Il pose avec une jeune femme - qui je suppose - est sa nouvelle compagne. Le bras autour de sa taille, lui toujours sérieux et elle le sourire aux lèvres. Je pense l'avoir déjà vu quelque part, ça doit être l'un des mannequins de Victoria's Secret ou de Dior. Après tout, elle a tout pour l'être.

Tout est dans l'ordre des choses, lui est dans son monde et moi dans le mien. Il est entouré de toute la richesse du monde, et moi de tout l'amour qu'il est possible de recevoir. Il est, et restera, le premier amour de ma vie, le seul homme qui m'a connu sous toutes mes coutures.

- Un chocolat chaud, s'il vous plaît. Avec beaucoup de crème et de la chantilly si possible.

Cette cliente là n'a vraiment pas de temps à perdre. Je me remets au travail et essaie d'essuyer le plus rapidement les tables. Markos a l'air de bien se débrouiller avec les boissons à préparer et surtout : à gérer cette cliente. J'ai toujours aimé cet étudiant, il est efficace.

- Allô ? Oui... Oui... J'attends... Comment ça Émilio ne veut plus ? Je... non !

Je contourne les clients un à un et me poste derrière le comptoir. Je tends aux clients leurs boissons sans oublier de leurs offrir mon plus beau sourire. Je m'attarde sur la dernière cliente, celle qui avait prononcé son prénom. Le prénom de l'homme que j'essaie d'oublier depuis maintenant 4 ans, en vain. Elle me prend le gobelet des mains et sort du café rapidement. Mon regard la suit jusqu'au carrefour avant que d'autres clients me ramène à la réalité.

L'espace d'un instant, j'avais l'espoir qu'elle parlait de lui. Qu'elle allait lui dire que j'étais là et qu'il viendrait me chercher. Mais ce n'est pas un conte de fée.

Nous nous sommes mariés, oui, mais mon conte s'arrête là. Dès qu'il y a divorce, un conte n'est plus un conte de fée. J'aurais voulu que tous ce passe comme dans Cendrillon, mais je n'ai pas d'horrible marâtre et surtout deux méchantes demi-sœurs.

A la fin de mon travail, je me change dans les vestiaires et sort par la porte arrière du café. J'en profite pour sortir les poubelles et referme bien la porte derrière moi.

Un vent froid frappe mon visage et je frissonne. Il a toujours aimé le froid. Il adorais l'hiver et moi l'été. Comment avions-nous pût nous aimer alors que tous nous oppose ? Je ne sais pas mais les 5 années que j'ai passé à ses côtés ont été les plus belles de ma vie. Tous les moments passés avec lui, dans ses bras, sous lui. Même aujourd'hui, il me manque.

Enfin arrivé dans mon quartier, je remarque une Jeep noir garé devant mon immeuble. Qui - dans ce quartier - a les moyens de se payer un bijou pareil? Peut-être que Madame Harrison a enfin gagné au loto.