1. Divorcée et en fuite

25. Voyage

- Préparez vos valises.

Mes amies, qui étaient dans leur appartement, lèvent enfin leurs têtes pour me regarder. L'appartement est un peu plus grand que le mien, sans doute quelques m² de plus. Il est en pire état que le mien et on peut très bien voir des bouteilles d'alcools vide partout.

Le visage de Mag est surpris et elle a les sourcils froncés mais ne lâche pas pour autant les cartes de jeux qui sont dans ses mains. Carla pose une énième carte sur le tas d'autre et ne fait pas trop attention à ce que je viens de dire.

- Pourquoi ? me demande Mag en voyant la carte que venait de poser Carla. Putain de merde !

Carla se trémousse et tend 4 cartes à sa compagne de jeux. Je ne les sens pas très réceptives à ce que je leurs dit. Je prends la brique de jus sur la table à côtés d'elle et me sert un verre. J'avale d'une traite avant de répondre à la question.

- Je vous emmène en voyage quelques part.

Je leurs sourie de toutes mes dents alors que Carla pose ses lèvres sur son verre, les sourcils levés sous la surprise.

- C'est gentil Eliza mais je pense que le mieux c'est que tu gardes cet argent pour ton fils. Et franchement, avec ce qu'on gagne je pense que le plus loin que l'on puisse aller c'est la ville d'à côté. Assied-toi et profite de la soirée sans Jackson.

Son attention retombe sur sa coéquipière.

- Arrête ça toi ! Pose-moi ce verre, t'as assez bu comme ça !

Carla sursaute et avale d'une traite le contenu avant de faire une grimace. Elle a le droit à une claque sur le bras et rigole toute seule. Je sourie en remarquant le regard pleins de colère de Mag.

- Vous poserez vos questions dans l'avion, ok ? Vous savez quoi, on achètera tous là bas. Mag récupère vos passeports et on y va.

Je soulève Carla et Mag avec mes mains et l'une d'elle titube doucement. Mag s'en va, nous laissant seules alors que j'essaie de stabiliser tant bien que mal Carla qui rigole toujours.

- Les voilà.

Mag sort du couloir et lève les 2 passeports dans sa main. Sans rien attendre de plus, on se dirige vers la sortie pour rejoindre mon appartement à l'étage supérieur.

******

- J'appelle un taxi ? me demande Carla qui a réussit à reprendre ses esprits le temps que je fouille mon passeport.

- Pas la peine, voilà notre voiture.

Les filles me regardent comme si j'étais une folle tout droit sortie d'un asile pour fou.

- Eliza ? Je pense que tu perds les pédales, c'est la voiture de quelqu'un d'autres, dit-elle incrédule.

Le chauffeur sort alors du Hummer H3 noir pour nous saluer et mes amies semblent devenus muettes.

- Madame, comment allez-vous ?

- Je vais bien, merci de demander Joshua. Comment va ta famille ?

- Très bien, merci.

Joshua est l'un des nombreux chauffeur d'Emilio. Il est assez grand et a dans les cinquante ans, c'est un homme adorable et très cultivé. Il m'ouvre la porte et je pénètre dans l'habitacle sous le regard médusé de mes amies. Joshua les invite a faire de même et elles s'empressent, toujours sous le choc.

- Eliza... Qu'es-

- J'ai dit : les question dans l'avion. la coupais-je.

Le trajet se fit dans le silence à l'exception de ma courte conversation avec Joshua sur ses petits enfants. Il en avait dorénavant 5 dont le dernier n'avait qu'un an. Sa femme et lui sont très heureux. Son épouse travaille aussi pour Emilio, elle est cuisinière et avec Martha, elles sont les doyennes de la demeure Maxwell.

La voiture s'engage près de l'Elefthérios-Venizélos, l'aéroport international de la ville, et bifurque pour rejoindre directement le tarmac. Au loin, je remarque les forces de l'ordre qui doivent vérifié nos pièces d'identités avant de quitté le sol grec. Après le contrôle, la voiture redémarre et s'arrête un peu plus loin, à côté du jet. La voiture s'arrête à peine que j'ouvre déjà la porte pour sortir. Mes amies sont plus craintives et n'osent pas bouger de la voiture. Je les invite à sortir et elles le font mais je peux bien voir la crainte et la peur sur leurs visages.

- Bonsoir madame, voulez-vous décoller maintenant ? me demande le pilote.

- Oui, les conditions sont favorables pour le décollage ?

- Oui madame, je vous laisse embarquer le temps que je prévienne la tour de contrôle.

Je salue Joshua avant de monter les escaliers pour entrer dans l'avion, mes amies derrière moi. Je prend place sur l'un des canapés et retire doucement mes chaussures.

- Maintenant que nous sommes dans l'avion, je veux des explications. me balance Mag, les mains  sur les hanches.

Carla était déjà postée devant le bar à l'arrière.

- J'ai des connaissances... dit-je simplement en retirant ma deuxième chaussure.

- Tu as des connaissances ? Quel genre ? Parce que si c'est lié à la mafia ou un truc comme ça je descends immédiatement. Je pensais que t'étais fauchée jusqu'au bout des ongles ! Je n'ai pas fuis mon pays pour me retrouver à nouveau dans la merde, compris ?

Elle semble en colère et pas qu'un peu. Je tapote la place à mes côtés pour qu'elle s'assoit et que je lui explique tout en détails.

- Rien à voir avec la mafia, ne t'inquiète pas. Emilio n'est pas mon ancien petit-ami... Je vais mettre du temps à tout t'expliquer mais en gros ... c'est mon mari.

Son corps entier se crispe, elle a envie de dire quelque chose mais je le lui en empêche en levant ma main.

- Et disons que la voiture lui appartient, Joshua est l'un de ses chauffeurs ... Ceci aussi est à lui.

J'écarte les bras pour montrer que je parlais du jet.

- En gros, t'es marié avec un enculé de riche. Et on va où là ?

Elle n'est visiblement pas contente mais je n'ai aucun droit de la blâmer.

- Surprise !

Carla nous a rejoins et je leurs montre l'intérieur du jet : de la cabine de pilotage jusqu'à la dernière pièce. La salle de bain, les deux chambres à couchés, le billard, la salle à manger et la salle de cinéma. Le pilote nous invite a prendre place et nous attacher afin de procéder au décollage. La fatigue que j'ai accumulé retombe soudainement et je m'endors alors que l'avion quitte à peine le tarmac.

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