43. Retour

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Aujourd'hui, je rentre enfin à la maison ! Merci seigneur !

- J'espère que je ne vous reverrez pas de si tôt, Elizabeth.

L'infirmière Joëlle me fait un clin d'œil et je ne cache pas du tout ma joie. Vivement les côtes de porc, les frites et les gâteaux aux fraises de Martha ! J'en salive déjà.

Trois semaines depuis mon accouchement, trois semaines que je n'ai pas vu Jackson, mon petit prince me manque tellement ! Les infirmières m'ont dit qu'il était préférable qu'il ne vienne pas à l'hôpital, il y a beaucoup de microbes et il pourrait attraper facilement une maladie malgré le nettoyage systématique. Je ne veux sûrement pas ça.

Je dis au revoir à toutes les infirmières et aux différents médecins qui se sont occupés de moi. Chacune d'elles me sourient et me souhaitent le meilleur pour l'avenir. Il y a très peu d'hommes dans tout le service, environ deux, car Émilio n'était pas d'accord pour qu'un homme puisse venir me donner mes cachets ou changer ma carafe d'eau, et encore ! Les deux derniers sont toujours là parce qu'il n'y a presque plus de place dans les autres services. Cet homme abuse vraiment avec son argent et sa notoriété. Certaines infirmières viennent même jusqu'à faire de gros bisous à Demetrio. À peine trois semaines, mon fils fait déjà chavirer les cœurs des femmes mais pas seulement ! Même les infirmiers sont fans de lui !

Je tiens fermement mon fils dans mes bras alors que les portes automatiques de l'hôpital s'ouvrent, laissant l'air plaquer en arrière mes cheveux. La voiture d'Émilio m'attend devant l'entrée, et il est appuyé dessus avec un grand sourire.

Tout va pour le mieux jusqu'à ce qu'il ouvre la porte arrière de l'Audi.

- Émilio...

- Oui, mon amour ? Me répond-il avec un énorme sourire aux lèvres.

- Où est le siège pour bébé ?

Il me regarde et je comprends clairement, il a oublié.

- Ce n'est pas possible ! T'avais un job ! UN SEUL ! Comment j'ai fait pour épouser un idiot comme toi ? Rouspétais-je.

Émilio a l'air désolé et cela me fond le cœur, mais ce n'est pas un regard qui va porter mon fils jusqu'à la maison. James arrive en courant derrière moi avec un siège dans les bras, mon sauveur ! Je le remercie joyeusement alors qu'il installe le siège pour bébé dans la voiture qui n'est pas prévu pour, en temps normal. Je souris en voyant mon mari, les bras croisés, fusillé mon meilleur ami des yeux.

- C'est bon, tu peux y aller ! Dit-il sur le ton de l'agacement.

James se retire et se met derrière moi, droit comme un i. Je dépose délicatement Demetrio dans le petit cocon et lui fait un bisou sur le front. Mon petit bébé dort paisiblement depuis une bonne heure maintenant. Même si tout le monde me dit que j'ai été folle de lui donner naissance sans intervention, je les envoyais balader. Je pourrais mourir de tristesse si l'un de mes enfants quitter cette terre avant moi et je ne veux rien savoir, j'accoucherais par voie normale et sans piqûre dans le dos.

Ma grand-mère disait souvent que nous avons de la chance de vivre avec ces nouvelles inventions qui facilitaient le travail des femmes, mais que c'était notre travail de donner la vie. Elle n'a jamais eu la chance d'accoucher de façon "moderne" et j'ai l'impression que je me rapproche un peu d'elle en faisant la même chose. Elle me manque tellement et je me demande souvent si elle va bien, là-haut.

Je monte dans la voiture et expire un bon coup avant qu'Émilio ne mette le contact. Il tourne la tête dans ma direction et me sourit chaleureusement. Il a beau être idiot, et même un peu trop collant, je l'aime. Son regard noir ne vieillit pas dans mon corps, je l'aime depuis dix ans et je ne suis pas prête d'arrêter.

- Je pense qu'il faudrait que James nous laisse un peu, tu sais... C'est pas son fils qui vient de naître, c'est le mien. En plus, il te sourit et je...

Il souffle, je sais très bien qu'il cherche les mots pour ne pas montrer à quel point il est jaloux. Il se déchaîne sur l'embrayage et le pommeau de vitesse comme si les maltraiter changerait quelque chose.

- James est mon ami, Émilio. Tu es mon mari, tu vois la différence ou pas ?

Il s'arrête à un feu rouge et m'interroge des yeux. Il me fait non de la tête, je claque ma main sur mon front.

- Arrête de faire l'idiot un peu, il est marié et je le suis aussi. Après toutes ces années quand même !

Il sourit et m'embrasse doucement avant de continuer le chemin. Le trajet aurait pu être calme si je n'avais pas mis la radio. Oh, que j'aime la voix de cette Ella Eyre !

- I CAAAAME HERE FOR LOVE ! NA NA NA DOOOWN ! NOO !

Émilio me lance un air de dégoût en me voyant bouger dans tous les sens. Fait cette tête mon chéri, c'est toi qui a fait en sorte que je sois à tes côtés.

- Eli, mon amour, j'adore ta voix, vraiment... Mais apprend au moins les paroles au lieu de dire "na na na" et crier "noooo" à chaque fois... Tu risques de réveiller Demetrio en plus, se plaint-il.

Je le frappe légèrement et il rouspète sous les coups, se plaignant d'avoir une femme violente et sans cœur. Des fois, il peut être sans cœur, le plus froid des hommes, mais d'autres fois, il peut avoir l'âme d'un gamin de 5 ans en manque d'amour. Comment je sais ça ? Je sais que mon petit Jackson m'attend avec la même impatience ! Le père et le fils se ressemblent sur de nombreux points !

Émilio se gare enfin dans la cour de la maison, je sors et aperçois déjà mon Jackson, debout sur le perron avec son pouce dans la bouche et son doudou sous le bras. Il me voit et commence à sauter dans tous les sens avant de courir dans ma direction.

- Mamaaaaaaaan ! Hurle-t-il en m'ouvrant ses bras.

- Mon bébé !

Je lui fais un gros câlin avant de remarquer quelque chose sur ses bras.

- Jackson, pourquoi tes bras sont mauves ?

- C'est papa qui en a eu l'idée.

Il regarde à ma gauche et fait même un clin d'œil à son père en le pointant avec ses index tel un cow-boy. Ça n'a pas l'air d'être du feutre ou de la peinture, comment il a fait ça ? J'espère qu'il a une bonne excuse parce que là...

- Chérie, discute donc avec notre fils aîné ! Je vais déposer notre bébé dans la maison.

Émilio récupère le cocon où dort Demetrio et court presque jusqu'à la maison. Je le fusil du regard alors que Jackson a les mains sur sa bouche, il vient de se rendre compte qu'il a fait une gaffe. Il court lui aussi à la suite de son père. Oui, ils se ressemblent sur de nombreux points.

Mon retour est mouvementé dis donc ! Je me lance à leur poursuite et une fois dans le hall, personne. Ils se sont tous envolés ! J'en connais deux qui vont m'entendre quand je les retrouverais !

- EMILIO !

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1. Divorcée et en fuiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant