28. Refus

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PDV Emilio :

Voilà bientôt 10 min que nous étions à table avec mes parents, Jackson et moi. L'ambiance est glaciale et le silence lourd. Personne ne dit rien et mis à part le bruit des couverts qui s'entrechoquent entre eux, on peut clairement entendre les mouches voler. Seul mon père m'a adressé la parole, uniquement pour me dire de venir à table. Ma mère, elle, a juste baissé la tête pour me saluer avant que je ne prenne place en face d'elle, à côté de Jackson. Même mon fils ne dit rien et semble intéressé par les pâtes qui sont dans son assiette.

Je me racle la gorge et tous les regards se posent sur moi.

- Que se passe-t-il Emilio ? Demande ma mère froidement.

- Rien mère, je me demandais juste en quoi me vaux cette visite.

Elle échange un rapide regard avec mon père et celui-ci resserre sa poigne sur ses couverts avant de les poser près de son assiette.

- Nous devons discuter, Emilio, m'annonce mon père. Mais vois-tu, je pense que tu as plus de choses à nous apprendre que nous a ce que je peux apercevoir.

- Quelle surprise de taille nous avons eu, ton père et moi... Lorsque nous sommes arrivés peu de temps avant toi de trouver un enfant en ces lieux. Ajoute ma mère.

De tous les endroits de la maison, il y en avait bien un seul que je n'ai pas pris la peine de chercher et c'est bien la salle à manger. Enfin, cette salle à manger. La pièce est bien trop grande pour n'y manger qu'à 4 et j'avais même pensé à la transformer en salle de jeux pour enfants maintenant que j'en avais. Rien que l'idée de voir Jackson jouer ici avec son petit frère ou sa petite sœur me rend heureux. Que j'ai hâte que ma douce revienne vivre ici.

- Ah, et bien je vous présente Jackson.

Je me tourne pour regarder ce dernier.

- Jackson, je te présente mon père, Roméo, et ma mère, Patricia.

- Enchanté madame Patricia, monsieur Roméo.

Je vois mon père lever les sourcils et ma mère plissée les siens. Oui, mon fils est poli et quoi ? Qu'est-ce que vous allez faire ?

- De même, Jackson.

Répond mon père alors que ma mère lui offre un faible sourire.

Ce furent les seules paroles échangées pendant le repas et je ne sais pas si je dois être content ou redouter ce silence. Mes parents n'ont jamais été très loquaces, toujours préoccuper par l'entreprise, l'argent et le paraître plutôt que par leurs enfants. Timéo, Sylvia et moi avons appris à vivre sans cet amour parental dont tout le monde parle. Nous n'avons jamais été très fusionnels avec eux et voir comment Elizabeth s'occupe de Jackson me rend un peu jaloux, un peu beaucoup. La seule personne à m'avoir donné de l'amour sans contrepartie a été Elizabeth. Bien sûr, il y a eu Martha mais c'est un peu différents car elle était payé par mes parents pour s'occuper de moi. Ma femme n'a pas eu besoin de connaître le nombre de chiffres sur mon compte en banque pour m'aimer.

Jackson me chuchote à l'oreille qu'il a fini de manger et je lui dis d'aller se brosser les dents avant d'aller m'attendre dans sa chambre pour que je lui raconte son histoire. Je ne le quitte pas des yeux jusqu'à ce qu'il referme la porte derrière lui.

- Cet enfant est bien mal élevé à chuchoter à table en plein repas, lâche ma mère.

Je fronce les sourcils, mais ne dis rien. Je ne dois pas m'énerver pour ça, ils sont juste ignorant.

- D'où sort ce bâtard, Emilio ?

Mon père me lance un regard froid et livide, presque vide de toute émotion. Le sang dans mon corps bouillonne et mes phalanges virent au blond. Mon fils peut être "mal élevé", il n'a que 4 ans, mais en aucun cas, il n'est un bâtard. Personne n'insulte mon fils ainsi, personne.

- Il a un prénom et c'est Jackson. Jackson n'est pas un bâtard, c'est mon fils. Je n'accepterais aucune insulte à son égard, et cela, même de votre part.

- Et donc, à qui as-tu fait un enfant bâtard ? Ton épouse, cette profiteuse, n'est plus là et il pleut des enfants maintenant dans cette maison ?

Le rire sarcastique de mon père fait écho dans mes oreilles. Je me lève brusquement de ma chaise et fracasse mes poings sur la table de colère. Le silence du repas a disparu et mes parents me dévisagent non pas par surprise, mais par mépris. Il est inadmissible de faire cela à table, bien sûr. Je pointe un doigt accusateur à mon père avant de le diriger vers ma mère.

- Jackson est mon fils. L'enfant que j'ai eu avec Elizabeth qui est, soit dit en passant, mon épouse. Elle est et restera mon épouse jusqu'à ma mort et Jackson est le fruit de notre amour. Je vous interdis de regarder de haut ou d'insulter mon fils ! Il est peut-être mal élevé, mais à la différence de vous, Elizabeth et moi seront ceux qui rectifieront ses actes et pas une nourrice dont vous ne connaissez même pas le nom ! Osez traiter mon fils de bâtard et je ne répondrais plus de moi.

Mes parents étaient ébahis de me voir comme ça, fulminant et prêt à les attaquer pour défendre l'un des miens. Ma mère a perdu quelques couleurs et est devenue toute pâle comme si elle venait de voir un fantôme. Elle a même les larmes aux yeux, sans doute que son petit cœur ne supporte pas tout cet amour paternel qui grandit en moi chaque jour.

- C'est le fils de cette femme ? Je savais qu'elle reviendrait nous hanter, Roméo !

Ma mère crie presque en se retournant brusquement vers mon père.

- Cet ... enfant n'est pas un Maxwell... je refuse de considérer que cette femme a donné naissance à ma descendance, voyant Emilio, elle est impure ! Ce n'est qu'une femme vénale et sans un sou, continue mon père en soutenant mon regard.

- Ton père a raison, peut-être qu'elle t'a menti et qu'il n'est pas de toi. Tu sais, les pauvres inventent toujours de ces histoires pour nous voler.

Je n'en peux plus de tout ce mépris et de cette indifférence. Je recule et ma chaise tombe, dans un bruit strident. Je me dirige vers la porte, l'ouvre et me retourne pour dire une dernière chose à mes géniteurs. Je suis fatigué de ce refus perpétuel qu'ils ont de ne pas aimer celle que j'ai choisis.

- Voilà 4 mois que j'ai repris contact avec Elizabeth et vous savez ce qui est le plus drôle ? En 4 mois, elle n'a jamais fait allusion à l'argent comme vous le faite. Elle n'est pas vénale, vous l'êtes. Elle a élevé notre fils seule et sans l'aide de personne. Même quand je l'ai retrouvé, il m'a fallu 1 mois pour enfin apprendre que j'avais un fils et pendant un second, j'ai nié ma paternité. Elle m'en a voulu et je m'en veux aussi d'une part. Si elle avait été attirée par l'argent, elle m'en aurait réclamé, mais non. Quand je l'ai retrouvé, elle ne m'a rien demandé, ni argent, ni biens, ni titres. Je vous apprends que vous êtes grands-parents et la seule chose que vous retenez, c'est que Jackson est le fils de la femme que vous méprisez le plus sur cette terre ?

Je m'arrête un moment pour reprendre mon souffle et fixe mon père dans les yeux. J'exaspère devant ces personnes, les mêmes en qui je cherchais de la reconnaissance et à qui je mendiais l'amour. Mes parents ne méritent pas d'avoir Jackson dans leurs vies.

- Jackson est bel et bien mon fils, mon enfant, mon héritier, mon sang et je l'aime un peu plus chaque jour qui passe. Il a 4 ans, il commence à apprendre à compter sur ses doigts et les lettres de l'alphabet. Il adore regarder Rebelle et Le Château Ambulant et préfère Patrick à Bob. Ses céréales préférées sont les Lucky Charms, mais n'en mange pas trop, car ils sont très sucrés. Comme sa mère, c'est un fan des fruits rouges et tout comme moi, il adore les voitures. Il n'est pas misogyne comme vous père, et préfère essayer avant de demander de l'aide. Tout comme vous mère, il aime peindre.

Je souris à cette dernière remarque, les peintures de mon fils sont très... imaginative. Toutes ses œuvres sont accrochées dans mon bureau à l'étage et l'une d'elles décore mon bureau au QG. Son talent artistique est comparable au mien, mais c'est mon petit Picasso donc tout ce qui vient de lui est beau.

- Si vous avez fini, je vous prie de quitter les lieux sans plus tarder. Il n'y a pas de place dans cette demeure pour des personnes qui n'essaie même pas de parler avec mon fils et qui méprise ma femme. Je m'excuse, j'ai une histoire à aller conter et un fils à border. Parce que oui, je borde mon fils, chose que vous ne connaissez sans doute pas.

Je quitte la pièce sans me retourner et sans prendre la peine de fermer. J'ai dit ce que je voulais dire maintenant à eux de voir quel choix ils choisiront.

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1. Divorcée et en fuiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant