37. Interview.

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PDV Emilio : 

Je parsème de petits baisers son cou et elle émerge doucement de son long sommeil. Ses yeux sont doux et je pose mes lèvres sur les siennes.

Elle a enfin retrouvé le chemin de la maison qui est la sienne. Sa place est ici, dans mes bras, et ce, jusqu'à la fin des temps. Que ça m'avait manqué de me réveiller à ses côtés et surtout la sentir près de moi à tout moments. Sa respiration mêlée à la mienne tout comme nos doigts.

- Bonjour mon amour.

Elle ferme les yeux et laisse échapper un petit rire. Sa tête s'enfonce un peu plus sur mon torse où sa main repose.

- Bonjour.

Eli se lève et se pose sur mon torse afin de déposer des baisers un peu partout sur mon visage. Son odeur de pêche m'avait manqué ! Sa tête prend place sur le haut de mon torse et je hume doucement ses cheveux en la rapprochant un peu plus. Elle dessine de petits ronds sur mon corps alors que je la contemple.

Nos corps sont nus sous la couette et sa proximité ne m'aide pas à rester calme. Cette femme n'est que désir. Rien que la voir me donne envie de l'embrasser. Si elle décide de me quitter une nouvelle fois, je sombrerai sans doute dans la folie. Déjà, la première fois, j'étais méconnaissable, Alexeï a eu du mal à me remettre sur le droit chemin.

- Je viendrai avec toi aujourd'hui, je ne te lâcherais pas d'une semelle.

Comme si elle avait lu dans mes pensées, nos lèvres se retrouvent une nouvelle fois. Mon sexe se dresse d'un coup et je souris, ma bouche toujours collée à la sienne. Elle écarquille les yeux et nous replongeons sous la couverture comme si demain n'existait pas.

*****

- Monsieur Maxwell ! Êtes-vous ici pour nous dévoiler les secrets de votre mariage ?

- Beaucoup disent que vous avez épousé une croqueuse de diamants, qu'avez-vous à répondre à ces accusations ?

- Comment avez-vous su que cette femme était la bonne et jusqu'à l'épouser ?

La porte se referme à peine derrière moi que les questions affluent dans tous les sens. Qu'est-ce qu'il m'a pris ? J'avance jusqu'au bureau en face de la trentaine de journalistes et de leurs micros. Les flashes ne me permettent même pas d'apercevoir un seul visage. Je plisse les yeux et prends place, mon visage toujours aussi stoïque.

Mon regard froid les refroidit subitement et un silence s'installe dans la salle. Je me racle la gorge et m'avance vers les micros posés devant moi sur le bureau.

- Je vous remercie d'avoir répondu présent et d'avoir fait le déplacement jusqu'ici pour assister à cette interview que j'ai fait demandé hier soir.

Mon attitude les effraie, cela se voit, mais que voulez-vous ? J'ai changé pour une femme, un enfant de quatre ans, cela suffit amplement. Ça fait quoi, une minute trente que je suis ici et ces gens m'agacent à un point ! Leurs yeux de merlans frits me donnent envie de vomir.

- Je répondrais à cinq questions uniquement, je choisirais bien sûr lesquelles répondre.

Une première main se lève et je lui accorde la parole.

- Pour la BBC, certains affirment que vous avez accusé une femme à tort d'être votre épouse, qu'avez-vous à répondre ?

- Ce sont des calomnies. La femme qui était au bal de mon entreprise est bel et bien mon épouse.

Ils écrivent tous sur leurs petits carnets comme de petits automates alors que je souffle bruyamment. Eli devrait arriver dans quelques minutes avec ce pot de colle de James, son soit disant "meilleur ami". Je ne supporte pas de la savoir avec lui, ou un autre homme en général. Possessif ? Exactement.

- Et comment expliquez-vous votre réputation de coureur de jupons si vous êtes mariés ?

- Ma vie conjugale a battu de l'aile ses dernières années, mais pas jusqu'à dire que je suis un coureur de jupons. J'aime ma femme et je l'ai toujours aimé, les femmes qui étaient avec moi n'étaient qu'un échappatoire quand ma femme... voyageait.

- Pour CNN, que répondez-vous sur les rumeurs qu'elle soit une croqueuse de diamants ?

- Je ne le suis pas, ça vous pouvez être sûr.

Eli entre dans la salle sans faire état de zèle et avance pour me rejoindre. Son pull est trop large, mais a pour avantage de caché son petit ventre. Toujours fidèle à ses jeans, elle porte une paire de converse presque délavée au maximum. Ses cheveux sont ramenés en arrière et quelques mèches se rebellent à vue d'œil. Bien sûr, les appareils photo immortalisent chacun de ses pas.

Alors que quelqu'un lui demande son identité, elle prend place à côté de moi et m'embrasse chastement.

- Elizabeth Maxwell, enchantée de vous rencontrer.

Son sourire pourrait paraître pur si je ne la connaissais pas autant, il est hypocrite. Elle les méprise, elle aime l'anonymat et déteste le monde qui est le mien. Elle aurait voulu ne jamais être là et je me demande bien comment elle a pu accepter.

Je disparais du feu des projecteurs alors que ma femme répond à toutes les questions d'un calme dont je l'ignorais capable. Mon Eli est un volcan en éruption, pas un petit feu de forêt.

- Pour le New York Times, Madame Maxwell, êtes-vous au courant de ce qui est dit sur vous ?

- Oh que oui, rigole t-elle. Je n'en tiens pas compte, tout simplement. Je suis mariée à Émilio depuis 7 ans et nous sommes ensemble depuis 9 ans, j'ai eu le temps de me préparer à ce jour. Croqueuse de diamants ? Je ne pense pas, et même si je l'étais, en quoi cela vous cerne-t-il ? En rien.

Je caresse le dos de sa main avec mon pouce pour qu'elle se rappelle que chaque mot peut être retourné contre nous. Tous nos petits robots semblent choqués du nombre d'années que compte notre union, mais leurs mains sont toujours aussi rapides à taper sur leurs iPad dernier cri.

- Racontez-nous votre rencontre madame Maxwell.

- Notre rencontre n'a rien d'extraordinaire, Émilio m'a abordé quand je descendais l'East River. On a discuté un peu autour d'un chocolat chaud et il a proposé de me donner des cours de mathématiques. J'ai accepté et deux ans après me voilà marié.

Un simple regard sur ma montre m'informe qu'il est déjà 15h, ça fait deux bonnes heures que nous sommes ici. Nous nous levons comme un seul corps et Eli enroule son bras autour du miens avant d'avancer. Elle s'arrête quand un journaliste nous demande une photo, Eli m'embrasse amoureusement et je ne peux que sourire.

Nous sortons du bâtiment pour rejoindre notre demeure où un petit garçon nous attend sûrement avec impatience. 

Les journaux parurent le lendemain avec tous un article sur nous, sur notre rencontre, mon infidélité, la franchise de ma femme...etc. Par contre, ce qui ressort de manière générale de ces articles et que ma femme n'est pas de celles qui rigolent. Selon le journaliste du New York Times, Eli est une lionne possessive et froide, une sorte de version féminine de moi.

Elizabeth, quelqu'un de froid ? Non, jamais !

Violente serait mieux pour la décrire. 

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1. Divorcée et en fuiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant