La Cinéscénie, Nantes

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Nous prenions la route pour un endroit dont je ne leur avais pas parlé... Le Puy du Fou. Un parc d'attractions aux décors médiévaux retraçant les différentes périodes de l'Histoire et les différentes croyances. Les entrées du parc étaient chères et les places dans les hôtels rares à la période de la Cinéscénie. Nous prenions nos quartiers le matin à notre arrivée, au Camps de Drap d'Or. Chaque chambre est une tente distincte. Les couleurs rouges et bleues étaient faites à partir de pigments si intenses que les couleurs se fondaient dans l'atmosphère irréelle de la pièce. Ce qui fit le plus rire les garçons, ce fut les toilettes en forme de trône. Je leur conseillai de prendre de bonnes chaussures et nous étions partis pour les spectacles de la journée. Elle serait longue car nous devions faire tous les spectacles du parc à thème puis enchainer sur la grande Cinéscénie. Autant dire que nous allions marcher ! Un spectacle, puis un second et on se les enchainait sans s'arrêter, sans boire ni manger tellement nous étions impatients de voir le suivant. Ils étaient beaux. Parfaitement bien exécutés en cascades et effets spéciaux. Il y avait le juste équilibre entre trop et pas assez. Nous prenions du bon temps et le spectacle que j'attendais le plus se rapprochait à grand pas. Enfin. La Cinéscénie. Le plus grand spectacle nocturne au monde. Il était constitué de bénévoles et de nombreux tableaux retraçant l'histoire de la Vendée. La synchronisation et le réalisme étaient à couper le souffle. Mes yeux et ceux des autres étaient remplis des lumières des feux d'artifices et des couleurs turquoises, violettes, rouges et orangées de la représentation. On devait avoir vu ce spectacle au moins une fois dans sa vie... Je le fis découvrir aux personnes les plus chères à mes yeux et cela me rendait heureuse. Nous devions rejoindre notre hôtel, ensuite, le plus vite possible car non seulement nous ressemblions à des morts-vivants sortis de leurs tombes mais la foule nous séparait en petit groupe et nous freinait. Je me retrouvais écartée des autres avec Jack pendant un certain temps. Je reconnaissais le car, censé nous emmené jusqu'à notre hôtel et nous décidions de les attendre là. La foule s'était entièrement évaporée et le reste du groupe n'était toujours pas visible. Je m'en arrachais les doigts et partis à leur rencontre, laissant Jack au bus. Je fis le tour du bâtiment, demandai aux agents de sécurité mais nulle trace de mes amis... La mine dépitée, je rejoignis Jack qui était en train de discuter avec Daniel. Je courais et m'accrocher à son cou. Une fois sur mes deux pieds, une petite tape sur le haut du crâne et je lui adressai la parole.

-Tu m'as fait peur !!! J'étais assez à cran en ce moment pour ne pas avoir besoin de ce genre de stress...

-Toi aussi mon ange ! Me répondit-il. Il me trouvait toujours des surnoms à me faire fondre le coeur de manière à ce que je ne sois plus fâchée...

Je connaissais son petit jeu mais chaque fois cela marchait. Il était doué, très doué. Je m'endormis sur son épaule dans l'autobus et me réveillai dans le lit de notre tente. Le rouge m'agressa les yeux à la seconde où je les ouvris. Les lignes verticales me faisaient tourner la tête. J'avançais un pas après l'autre, doucement, prenant appui sur les murs et les meubles à ma portée. J'arrosais mon visage de l'eau fraîche s'écoulant du robinet, fermais ma valise et rejoignis Christina qui m'attendais dehors. Les garçons nous attendaient dans le bus... ou plutôt, dormaient dans le bus. Je me hissais sur mon maigre matelas, au dessus de celui de Daniel, faisant attention à ne pas le déranger dans son sommeil. 

Il devait être 8h du matin et nous arrivions à Nantes, 1h30 plus tard. Le temps de trouver l'adresse de l'hôtel, le conducteur mis bien une demi heure de plus. La majorité des garçons était debout et le bus trouvait enfin à se garer dans le parking de notre palace. J'utilisais le mot palace car l'architecture du bâtiment de l'hôtel (un Radisson Blue) était majestueuse. Les colonnes et les grandes fenêtres allongeaient la bâtisse. L'entrée possédait un carrelage noir et blanc et de magnifiques colonnes de marbre. Ce palais liait modernité et ancienneté. Les chambres se ressemblaient toutes et la décoration était avant-gardiste. Murs noirs et blancs, meubles et literies blanches quant aux chaises, elle étaient noires. Le temps de prendre possession des lieux, il fut bien 11h du matin. Nous sortions ainsi en ville pour aller manger quelque chose. On pris le passage de la Pommeraye, une sorte de grande allée fermée où de nombreux magasins se partageaient les locaux. On rencontrait ensuite l'église Notre Dame de Nantes dont la coupole étaient splendide. Nous prenions notre temps, August faisait des photos du groupe, qui les publiaient tout de suite après. C'était notre dernier jour, sans compter le concert du lendemain. La brise du nord laissait filer l'humidité des côtes bretonnes. Ne sachant plus quoi faire, un taxi nous pris pour nous emmener au Radisson. Je choisis de rester dans ma chambre, en pyjama devant mon ordinateur au lieu de rester avec les autres dans la chambre de Corbyn. J'avais envie d'être seule, sans savoir pourquoi... J'étais confortablement installée, dans mon grand gilet gris, mon short et mon t-shirt. Je restais là, immobile, tapant sur le clavier de mon ordinateur. J'avais besoin de me détendre, de laisser filer tout mon stress, de le faire couler le long de mes doigts et atterrir sur les touches de ce clavier qui absorbait ma colère depuis près de trois ans. J'attendais sagement, mais Daniel ne venait pas. Je posais mon ordinateur, retirais mes écouteurs et mon précieux gilet puis rejoignis l'oreiller. Daniel rentra tard et je sentis le lin de la housse de couette se décoller de mes hanches pour se reposer délicatement, réchauffée par la présence à mes côtés.

 Daniel rentra tard et je sentis le lin de la housse de couette se décoller de mes hanches pour se reposer délicatement, réchauffée par la présence à mes côtés

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Ma maladie d'amour//d.svyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant