On risque de la perdre

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*Je ne voyais plus rien et je m'effondrais sur le sol.*

Plusieurs personnes se précipitaient sur moi, la première était Daniel qui était pris d'une rage féroce. La seconde, Jonah qui exécutait ce que je lui avais ordonné. La troisième personne. Je ne reconnaissais pas sa voix mais elle disait pouvoir s'occuper de moi. Daniel n'arrivait pas à se résoudre à me voir partir et Jonah tentait de le tirer en arrière. Elle m'examina, toucha ma trace bleue sur le corps, elle s'agita, se releva, cria puis donna une sorte de diagnostic.

-Je ne peux rien faire... Vous voyez cette trace bleue, sur toute sa poitrine... Elle fait une hémorragie interne, elle doit être transférée à Paris immédiatement ou on va la perdre...!!!

Daniel était dans tous ses états. Je ne sais comment la fille fit mais j'entendis une ambulance, puis, à l'hôpital un hélicoptère. J'étais seule avec les médecins. Personne à qui me raccrocher. On m'ouvrit la poitrine, arrêta l'hémorragie qui me rongeait et je me retrouvais dans un avion. Tout ce passait vite, j'étais déjà arrivée quelque part, un hôpital je supposais étant donné l'odeur importante de gel hydro-alcoolique.

Je perdais toute notion de l'espace, je ne sais plus où j'étais ni quel jour nous étions.

J'étais hors du temps, hors du monde. Mes repères se restituèrent quand je sentis une décharge électrique sur le dos de ma main, et enfin, une main se poser sur la mienne. Celle de Daniel. Ce n'étais pas aujourd'hui en tout cas que je partirais. Les garçons étaient stressés. Et comme si cela ne suffisait pas, les médias avaient pris d'assaut cette affaire. Pourquoi ? Je ne le savais pas. Les fans restaient par groupe entassés devant la porte de ma chambre et un journaliste avec ses caméramans. Plusieurs fois ils ont essayés d'entrer mais sans succès. A la télévision, ils disaient que mon pronostic vital était engagé, que les soins étaient compliqués... Cela déprimait Daniel.

Un jour, les familles des garçons arrivèrent dans ma chambre. Leurs parents, leurs frères et soeurs... certains de leurs amis étaient venus les soutenir. Ils étaient tous dans la chambre. Ce jour là, mon coeur, battit plus fort, plus vite, puis s'arrêta net. Les médecin se ruaient et m'emmenaient en salle d'opération. J'eus le temps d'entendre les sanglots des garçons, les cris incessants de Daniel, étouffés dans le cou de sa mère. Le journaliste tenta de me suivre et fus rabroué par les infirmières.

Je ne réalisais pas la durée de l'intervention mais j'écoutais les soulagements des familles à mon arrivée dans la chambre. 3jours. Pendant 3jours, je restais dans un sommeil léger dont j'en sortis le 4ème jour. Ils étaient tous endormis à l'exception du père de Daniel. Il faut dire qu'il devait être tard, la lune était visible à travers les volets fermés, une barrière contre la nuit qui souhaitait m'emporter à jamais. Ils se levaient un par un, chacun venant me dire bonjour, heureux... Le dernier, Daniel... mit plus longtemps que les autres. Pourtant, lorsqu'il le fit, je lui adressais un grand sourire, il courut (la chambre était grande) et me « sauta » dans les bras. Ses mains sur mes joues, il m'embrassait, comme si personne d'autre n'était dans la pièce... Il s'allongea sur une portion de mon lit, nos doigts entrecroisés, son visage dans mon cou. Ces larmes chaudes coulaient le long de ma nuque, à mesure que ces paupières battaient la mesure. Ces larmes, pleines de soulagement, s'imprégnaient dans ma peau, dans mon corps et m'emplissaient des mêmes émotions que celle de la personne à côté. Cet instant était si magique, je ne pouvais m'empêcher de passer mes doigts entre ses cheveux, malgré ma transfusion qui me faisait souffrir.

-Dani, on peut être seul...?

-Oui, bien sûr... attends. Il se leva et demanda aux autres s'ils pouvaient sortir de la pièce mais ne rien dire au journaliste et aux fans.

J'étais seule avec Daniel, enfin.

-Dis, tu ne crois pas qu'il faudrait leur dire pour mon réveil ? On serait tranquille au moins...

-Mais comment tu sais ça toi ?

-Je sais beaucoup de choses... j'esquissais un sourire en coin sur mon visage.

Mon corps entier me faisait souffrir. Du bout de mes doigts au bout de mes pieds, en passant par mon coeur et mes poumons. Les médecins m'installèrent des tuyaux dans le nez, directement reliés à des bonbonnes d'oxygène, et on réduisait mes douleurs par de la morphine.

-Daniel, demande leur de revenir et en passant, dis leur que je me suis réveillée...Demandai-je avec un baiser.

J'étais en partie stressée par toutes ces personnes qui n'attendait que de bondir sur nous. Dans ces situations précises, dans des situations difficiles, nous avions tous besoin de nous retrouver sans tous ces médias autour... Une fois tout le monde dans la chambre et après avoir entendu mon réveil médiatisé, je réfléchis et vis avec les médecins combien de temps je devrais rester ici...

Ma maladie d'amour//d.svyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant