4 - Chad

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Eliana et Emile sont très proches. Ils l'ont toujours été depuis la naissance. Normal, ils sont jumeaux. Ça n'étonne personne. Mais dans leur cas à eux, ce sont des jumeaux qui ne font que se regarder – à la limite – pour se comprendre. Je n'ai pas de jumeau, je ne peux donc pas témoigner de mon idée. Mais leur relation est très belle à voir.

Emile a toujours eu, senti le besoin de protéger sa jumelle. Petit, maman lui a dit qu'ils devaient jouer ensemble. Car ils ne jouaient pas du tout ensemble. Ils étaient certes les premiers nés, maman m'avait raconté que ils ne jouaient pas ensemble. Du moins, ils ont cessé à partir de leur entrée en classe de primaire. Emile avait laissé sa sœur pour jouer avec ses amis qu'ils s'étaient fait. Sa sœur était un peu réservée donc ça a pris du temps.

Elle restait seule et la maîtresse – quelques mois après – à fait part de ça à notre mère. Elle avait été surprise, et un peu furieuse contre Emile. Emile avait profondément blessé sa sœur ce jour-là, il avait dit – d'après les souvenirs des jumeaux – très clairement : « Mais je me moque de ma sœur si elle n'a pas d'amis. C'est pas mon problème ! » Eliana avait fondu en larmes, et notre mère avait sévèrement puni Emile. Notre père se foutait de ça, à dire vrai rare sont les choses qui le captivent. Quand maman a expliqué tout à Emile, il s'est senti très mal. Il s'en était voulu et avait autorisé sa jumelle à le frapper pour « compenser ».

Depuis, ils sont proches – très très très proches même plus que n'importe quel jumeau – et s'entendent très bien avec nous comme avec eux-mêmes. Alors la réaction d'Emile est complètement normal. Nous aussi nous étions fou d'inquiétude. Nous n'avons pas tardé, nous avons pris la voiture et nous les avons suivi. Toutefois, Emile est monté et j'ai bien l'impression qu'il devenait fou ! Il criait, hurlait à tel point que nous l'avons entendu.

Arrivés à l'hôpital, nous descendons et nous découvrons un Emile complètement inconscient. Chad s'exclame :

- Qu'est-ce qu'il a ?

- Il était beaucoup trop agité. Nous l'avons simplement administré un calmant.

- Vraiment ? Demandé-je

- Rassurez-vous, il se réveillera dans quelques heures. Nous sourit l'un d'entre eux

On hoche la tête et nous entrons avec eux. Ils s'en vont avec les jumeaux et je soupire.

- Emile tient vraiment à elle.

- Qui ne tiendra pas à notre sœur ? Me sourit Adrien espiègle

On rit doucement. Mon ventre gargouille et Adrien rigole :

- Monsieur n'a pas mangé !

Je rougis honteux et lâche :

- Je reviens.

- Je bouge pas ! Sourit Adrien

Je lui souris avant de me diriger vers le distributeur. Je rencontre quelqu'un. Cette personne avait un torse d'acier. Je grogne légèrement.

- Désolé !

- Ce n'est rien. Dis-je en guise de réponse

Il m'aide à me relever et j'en profite pour le détailler. Des cheveux noirs – qui me donnent envie de passer ma main dans ses cheveux – un visage éclatant et des yeux verts. Son visage s'ancre en moi, ses sourires s'ancrent en moi, et l'irrésistible envie de l'embrasser encore et encore me prend. L'envie que nous couchons ensemble me prend. Je secoue la tête, je ne me comprends pas. J'ai l'impression que nous sommes liés car nos regards sont ancrés l'un envers l'autre et aucun d'entre nous ne veut interrompre cet échange de regard intense. Il grogne et je le fixe un peu perdu. Son grognement était bien étrange.

- Comment tu t'appelles ? Me demande-t-il

Je le fixe étrangement avant de répondre :

- Chad, et toi ?

- Flavio, ravi de te connaître.

Il chuchote quelque chose d'autre inaudible à mes oreilles. Il s'avance et je m'avance aussi inconsciemment. Mon corps le veut, le réclame, le désire. Pourquoi ces réactions étranges ? Son doigt passe sur tout mon visage et la chaleur de son doigt m'électrifie. Cette chaleur était si douce, si étrange, si reposante. Mes yeux se ferment quand il réitère son action. Cette fois c'est sa main qui passe sur mon visage et je laisse échapper un petit gémissement. Je rougis et il rit. Reprenant mes esprits, je me recule alors qu'il me dit :

- Désolé !

- Que... Je... Qui...

Il me fixe – souriant – attendant ma question.

- Bon, là je n'ai pas trop le temps de tout t'expliquer.

Je ne réponds pas, encore désemparé.

- Mais on se retrouve bientôt ? D'accord ?

- D'accord. Dis-je doucement

- A bientôt ! (Il se rapproche de moi et me chuchote) mon âme-sœur...

Il s'en va alors que je reste planté comme un con, encore chamboulé.

Besoin vitalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant