Besoin vital

19 - Adrien

Mon regard se pose sur le jeune homme qui vient de pénétrer la pièce dans laquelle je suis. Ce jeune homme à la peau claire, des cheveux bruns en bataille et des yeux gris. Mon regard s'attarde très longuement sur lui. Quelque chose en lui était étrange. Très étrange. Toujours sous ma forme de loup, j'avance près de lui et le renifle tout en tournant autour de lui. Je sens sa confusion – à lui et à mon âme-sœur – mais je ne m'en préoccupe pas. Et la, l'évidence me frappe en même temps qu'un grognement sort de ma gueule. Mon grognement semble interpeller le jeune homme en face puisque qu'il se tend.

- Sors. Ordonné-je sévèrement dans l'esprit de ma liée

- Quoi ? Non ! S'exclame-t-elle

- Sors ! Maintenant ! Va-t-en ! Ordonné-je encore plus sévèrement

- Pourquoi ? Me répond-t-elle par le lien

- Je t'expliquerai. Sors. S'il-te-plaît.

Elle souffle un peu triste et je couine. Je m'approche d'elle et lui lèche le visage.

- Pardon... M'excusé-je

- Adrien...

- Pardon. Je t'ai mal parlé, mais je t'expliquerai bientôt promis.

- J'attendrai en bas.

Elle s'en va tandis que je ferme la porte derrière elle. Je reprends mon apparence humaine avant de tendre la main à l'inconnu.

- Adrien, et toi ?

Il me regarde un peu perdu, avant de se reprendre et de la serrer en répondant :

- Lucas.

- Enchanté Lucas.

Il me sourit avant de dire :

- Pourquoi t'as voulu qu'elle parte ?

Je vérifie les alentours, et vérifie – par les sons – que personne ne nous épie. Une fois vérifié, je le regarde et chuchote :

- Loup neutre.

Il se tend alors que je ris. Son regard devient un plus méfiant en disant :

- Qui es-tu ?

- Adrien.

- T'es aussi un loup neutre ?

- Ouais ! Souris-je

Il se détend avant de me dire :

- Comment ? Je croyais que j'étais le seul au monde...

Je secoue la tête, le contredisant.

- Non, je suis le premier je te l'assure. Je m'étais assuré qu'il n'allait pas faire encore un second loup comme moi. Mais je me suis trompé lourdement, visiblement.

- Quoi ? Tu le connais ?

Je hoche la tête. Je rajoute même à contrecœur :

- Les liens du sang.

- Oh merde... Je suis désolé Adrien. Mais j'ai une question, comment tu m'as reconnu ?

Je souris en disant :

- En règle général – et de ce que j'ai appris sur les loups comme nous – nous avons un physique « étrange ». Tu vois, tu es brun avec des iris grises. Hors, je suis blond aux yeux bleus parce que je veux qu'il soit bleus. Mais sinon, mes iris sont argentés comme les tiennes si tu veux.

- Ah bon ?

Je laisse mes iris initiales reprendre le dessus ce qui étonne beaucoup Lucas. Il sourit avant de dire :

- Tu sembles en connaître un rayon. Je cache cette nature aux yeux de tous. Pour eux, je ne suis qu'un simple gamma. Tu fais pareil ?

- Oui, sur le point que je la cache aux yeux de tous. Et je me ferais passer pour gamma quand j'intégrerai la meute.

Il rit avant de dire :

- Nous sommes uniques. Je suis quand même bien content de t'avoir rencontré.

- T'inquiète, plaisir partagé. T'es loup neutre depuis combien de temps ?

- Ça fait deux ans jusqu'à maintenant.

- Ah, c'est encore frais. Ris-je, moi ça fait depuis cinq ans !

- Oh mon dieu ! Mais tu dois en connaître un rayon ? Tu ne voudrais pas m'apprendre quelques tuyaux ?

- Ouais. Pas de souci !

- Merci !

Il me serre dans ses bras et je ris.

- Amis ?

- Amis !

On se sourit avant de redescendre. Mes iris sont redevenus bleues. En bas, je retrouve le reste de ma famille et particulièrement Eliana en état de choc limite. Je l'interroge :

- Eliana, tu vas bien ?

- Ouais, plus ou moins...

- Pourquoi ?

- Une sale conne est venue la mépriser ! Si je la revois, elle va m'entendre ! S'exclame Émile énervé

Je fixe l'Alpha qui hausse les épaules.

- Elle s'appelle comment ?

- Annie. Répond Flavio

Lucas grimace et je le fixe. Je l'interroge :

- Problème ?

- Ouais... Annie c'est ma sœur. Me dit-il

Je le fixe étonné, alors que ma sœur et mes frères sont surpris.

- Bref, reprend Elliott agacé, on venait te chercher Adrien car on allait un peu se promener. Tu viens ?

- Bien sûr !

Lise me rejoint et je l'embrasse sur la joue. Nous commençons à partir et je sens que Lise est un peu perdue dans ses pensées. La culpabilité m'envahit et je chuchote :

- Désolé.

- Non, ce n'est pas grave.

- Vraiment ?

Elle hoche la tête avec un sourire – timide – avant de poursuivre sa marche. Toutefois, je la rattrape et lui dis :

- Ce soir, je t'explique d'accord ?

Elle hoche la tête avec un sourire – un peu plus grand – et je souris. Nous reprenons notre marche ensemble.

***