Chapitre 19

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Je sonnais chez Emilie. La dernière fois que j'étais allée chez elle, Maureen était encore en vie. Pour l'occasion, j'avais mis une robe noir, très simple.

C'était l'enterrement de Maureen. Sachant qu'elle était très simple, j'avais opté pour cette robe. Mathieu m'ouvrit et me salua chaleureusement. Il m'accompagna à la cuisine où étaient réunis Lilou, Jade et Emilie, vêtus de robes merveilleuse. Lois et Romain étaient aussi très bien habillés pour l'occasion. Je saluais tout le monde, embrassant Emilie sur la bouche. Elle sembla surprise, mais répondit à mon baiser. 

On monta tous dans la voiture, et une nouvelle fois, Mathieu dût conduire.  Puis, arrivant devant l'église on rejoignit beaucoup de monde. J'en connaissais très peu, et je me retrouvais rapidement isolée. Les autre saluaient des membres de la famille, des amis. Je ne les connaissaient pas. Au loin, j'aperçus Lylie, Mikle et Lucas. Je m'approchais:

-Salut... Je pensais pas vous trouver là.

-Salut Sarah. On connaissait Maureen donc c'est normal qu'on vienne. 

Je les laissais, cherchant ma douce Emilie dans la foule. J'entrevis un visage familier. Je regardais et vis avec surprise ma mère. J'allais donc la voir et lui demandais:

-Maman? T'es venue?

-Oui... Tu croyais quand même pas que je lui dirais pas adieu.

-Euh non... En effet... J'étais très proche de Maureen... J'ai pas envie que tu la remplace à la maison. dis-je.

- Sarah, ma chérie. Je comprends que se soit dur. Je t'ai jamais apporté d'amour. Alors que Maureen était toujours là pour toi. Je comprends parfaitement les liens que vous avez noués. Mais tu ne dois pas te laisser abattre. Et remplacer Maureen est une bonne idée. Seulement, je comprends que tu ne sois pas prête et j'attendrais que tu le sois. Je t'aime et je suis fière de toi. Sarah, tu sais faire les bons choix. Je t'aime. J'ai jamais été une bonne mère pour toi. Et j'en suis désolée. Si tu veux, on pourra passer du temps ensemble.

Pour la première fois, maman me montrait de véritables signes d'amour. Elle ne se comportait pas comme la femme froide et insensible que j'avais toujours connue. Je ne comprenais pas d'où venait cet amour. Je me contentais de bredouiller: 

-Merci. Je veux bien passer du temps avec toi.

Emilie s'approcha. Je l'interpellais et la présentais:

-Emilie, ma mère. Maman, Emilie.

-Vous êtes une amie de Sarah?

-C'est une des filles de Maureen. Je la connais un peu. expliquais-je.

Je fis un signe à maman et partis avec Emilie. Je lui demandais:

-Ça va?

-On peu dire ça. J'ai moins mal qu'hier.

- Sois forte Emilie.

Et on partit s'installer à l'avant. Romain avait insisté pour que je sois assise devant avec eux. "Maureen te considérais comme sa fille. Elle voudrait que tu sois vers nous. " avait-il dit. J'avais donc accepter de m'asseoir vers eux. J'étais coincée entre Emilie et une des ses cousine. La jeune fille avait dix sept ans. 

La tristesse qui émanait de ce lieu était forte. Maureen était très appréciée, et elle manquerait à beaucoup de monde. 

J'ai pleuré, Emilie aussi. Elle ne voulait pas rentrer suite à l'enterrement:

-La maison me rappelle beaucoup trop Maman... Aujourd'hui, je ne veux pas...

-Viens chez moi. lui proposais-je.

Elle accepta docilement et je prévins Romain:

-Euh... Romain... Emilie se sens pas prête à rentrer ce soir. Elle peut dormir chez moi si tu veux.

-Oui moi je suis d'accord. Veilles sur elle ma petite Sarah... Je suis tellement heureux que tu sois là. Tu nous aide beaucoup. 

Ses yeux étaient humides, mais il semblait sincère. Je lui recommandais d'être fort et le laissais. Puis, je dis au revoir à Lilou, Mathieu, Jade et Lois. On rentra.

Dans le bus, Emilie se retenait de pleurer. Les autres nous regardaient étrangement. Pour la première fois depuis longtemps, je m'en moquais. Emilie semblait aller un peu mieux maintenant. J'étais de mon côté devenu un robot. Dans ces moments là, je mettais toute émotion à l'écart. Ne plus rien ressentir. C'était le seul moyen d'aider les autres. Si Emilie me voyait pleurer, elle irait encore plus mal. Elle me demanda:

-Tu pleures pas?

-Non. Pas en public. Je craquerais ce soir. 

-Tu devrais te laisser aller. Après, tu te sentiras un peu mieux. Je sais que c'est très dur pour toi. Maman était très proche de toi. dit-elle. Tu sais, Maman t'appréciais vraiment. 

-Je sais. Mais ne t'en fait pas pour moi. Je veux que tu sois égoïste  Emilie.

On continua de parler, doucement. On se rappelais tous les moments plus ou moins joyeux, plus ou moins importants et géniaux passé avec Maureen. Je demandais:

-Tu te souviens quand j'ai invité Lucas? La tête que tu faisais! Sans Maureen, le repas aurait été horrible!

-Oui! C'était quand même drôle quand j'y repense! 

On descendit à notre arrêt. Je vis maman devant la maison qui se dessinait au loin. J'interrogeais Emilie:

-T'es sûre de pas vouloir rentrer? T'as sûrement des cousins chez toi. 

-J'en suis sûre. Il y aura trop de monde. Des oncles et tantes qu'on voyait une fois par an. Ils vont tous être triste et dire à quel point c'est dommage. Et puis... C'est bizarre, mais la maison... Je sais pas comment t'expliquer, mais elle est un peu l'âme de Maman. Je peux pas ne pas penser à elle là bas. 

-Je comprends. On y va? 

Je voulais parler à Emilie de la discussion que j'avais eu avec ma mère, mais le moment serait mal choisi. Elle venait de dire adieu à la sienne. 

***

Ce chapitre peu se conclure. Merci pour vos lectures!  On se retrouve demain avec un chapitre bonus.

Émilie (terminé) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant