Pirate's Soul - Tome 1 Les Origines

Chapitre 4 Partie 1

Ça faisait maintenant plus d'une semaine que Lawrence avait été embauché sur le navire. Il avait dû faire ses preuves sous le regard sceptique du capitaine et de son second. Mais ils avaient besoin de main d'œuvre, donc même s'il n'était pas des plus costauds, il servait bien à quelque chose. Par contre, le jeune prince n'était pas vraiment habitué à devoir se lever plus tôt et se coucher plus tard que tout le monde. Mais le pire pour lui restait le travail particulièrement physique qu'on lui demandait de réaliser : laver le pont, tendre les cordages... En général, lorsque le soir arrivait, il mangeait un petit bol de soupe que lui mettait de côté Caleb. Puis, accompagné par le cuisinier, il allait s'écrouler dans un des nombreux hamacs.

Les journées étaient longues aux yeux du jeune prince et le harcèlement de la part des autres marins se faisait de plus en plus pousser. Il ne comptait plus le nombre de fois où l'un des matelots lui avait murmuré des allusions plus que salaces en le prenant par les hanches. Mais rapidement les petites caresses se firent plus appuyées et le jeune prince dû se faire comprendre comme il pouvait, tapant, mordant et autre. Certains des hommes continuaient à insister malgré toutes ses protestations. Le capitaine avait alors rappelé une règle des plus simples à respecter sur le navire : Interdiction de forcer qui que ce soit... Qu'il s'agisse d'un membre de l'équipage ou d'un prisonnier. Quiconque ne respecterait pas cette simple règle se voyait privé de quelque chose de plus ou moins vital à ses yeux.

À son grand soulagement, après que cela fut rappelé, les membres de l'équipage se montrèrent plus distants avec le jeune homme. Lawrence pouvait alors travailler sans le moindre problème. Seuls quelques matelots persistaient sans pour autant le toucher, sifflant juste à son passage et rigolant grassement.

Alors que la journée était bien entamée et que le prince s'activait à nettoyer le pont, il put entendre la vigie hurler pour attirer l'attention du capitaine actuellement à la barre. L'homme qui devait avoir dépassé la quarantaine avait un regard toujours aussi perçant et de sa position en hauteur, il avait pu repérer un navire au loin.

Son second se reposant de sa nuit de navigation, Théo ordonna à un marin de le remplacer quelques minutes le temps de prendre sa longue-vue. Lawrence s'était mis à genoux pour l'observer en train d'approcher de la rambarde. Le capitaine porta alors l'ustensile à ses yeux, l'ouvrant en grand pour pouvoir l'utiliser. Il semblait concentrer pour observer le fameux navire s'approchant, malgré les remous provoqués par l'océan. Le jeune prince était quelque peu impressionné, car il avait déjà eu du mal à utiliser une longue-vue depuis sa chambre sans trembler, alors depuis un navire remuant sans cesse, il n'imaginait même pas.

Un sourire carnassier glissa sur les lèvres de Théo avant qu'il ne se tourne vers l'équipage présent sur le pont. Tapant dans ses mains, il attira l'attention de tous, s'approchant de la rambarde derrière la barre pour s'appuyer dessus. Les matelots le regardèrent avec intérêt, attendant de savoir ce que le capitaine comptait leur annoncer de si intéressant pour les stopper dans ce qu'ils faisaient.

– « Très bien, je pense qu'il est enfin temps de passer à l'action mes très chers compagnons. Je vous propose une petite mise en bouche... Je vous propose donc un petit navire marchand. Nous sommes assez loin du port de la cité royale, la marine ne devrait pas venir nous embêter. »

Les matelots se mirent à rire en comprenant les paroles du capitaine. Tous sauf Lawrence qui observait la scène avec curiosité. Il n'arrivait pas à savoir ce qui pouvait faire sourire et rire chacun des hommes présents sur le pont. Le jeune homme se tourna donc vers le marin le plus proche, venant lui tirer la manche discrètement à fin d'attirer son attention. L'homme baissa les yeux vers lui, haussant un sourcil, se penchant finalement vers lui pour savoir ce qu'il désirait. Le jeune prince se racla la gorge, quelque peu gêné de demander alors que tous semblaient avoir compris de quoi il retournait.