Chapitre 4

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5. Mon numéro de caste. Jade m'apellait souvent comme ça et j'avoue que je ne m'y étais jamais opposée. Les castes ont été créées par notre roi, Ernesto Sanchez afin de faire de notre monde, un monde meilleur. Sauf que c'était tout le contraire. Les castes servaient à distinguer les personnes les plus aisées des plus pauvres : les uns étaient les membres de la famille royale, les deux les plus riches, les 8 les plus pauvres. J'étais une 5, une artiste. Chaque caste avait une sorte de fonction attribuée :

Les uns : la royauté
Les deux : la célébrité
Les trois : le commerce
Les quatre : le social
Les cinq : l'artistique
Les six : les domestiques
Les sept : les ouvriers
Les huit : les S.D.F

Le monde était injuste, c'était ce que me répéter souvent ma mère. Je n'avais pas le droit de travailler dans un autre domaine que l'art. Ma maman était une peintre assez connue, mon père était un pianiste, c'est d'ailleurs lui qui m'a transmis sa passion de la musique, et mon frère un petit chanteur des bars. Il faisait des représentations dans des bars la journée et le soir dans des pubs ou des boîtes de nuit, ce qui avait le don d'attirer des filles maquillées comme des pots de peintures.

Lukas ramenait ces dernières à la maison et au moment où il en avait marre de les entendre jacasser, je les mettais à la porte en m'excusant de son attitude. Mon frère ne s'amusait pas avec les femmes, c'étaient elles qui voulaient lui parler et il était dans l'incapacité de dire "non".

Pour en revenir aux métiers, je voulais devenir une musicienne. J'étais capable de jouer de plusieurs instruments et parfois quand j'étais seule, je chantais. Je ne savais pas si j'avais une belle voix mais cela me permettait de me libérer. J'étais inscrite au conservatoire du lycée et étant la seule 5, je me faisais souvent charrier. Je n'avais pas ma place la-bas selon les autres membres de cette option.

Charly, lui, souhaitait être un peintre comme notre mère. Je le voyais bien dans ce domaine avec de la peinture partout. En y pensant ça me faisait sourire.

Je fus interrompue dans mes pensées par Pierrick qui claqua ses doigts devant mes yeux.

- Horia ?

- Oui, pardon. Qu'est-ce qu'il y a ? le questionnais-je en essuyant mes yeux mouillés par les larmes.

Je ne savais si je pleurais de soulagement ou de colère, de tristesse et de frustration. Sûrement un mélange de tout.

- Tu regardais dans le vide et des larmes coulaient sur ton visage, c'était plutôt flippant.

- Ce n'est pas grave. Je dois y aller, à plus tard.

Je me retournais, pris mon sac et partis aussi vite que possible. La douleur dans mon genou me lançait mais j'en fis abstraction. Je n'avais pas envie de parler de quoi que ce soit avec lui.

Derrière, Pierrick criait mon nom mais je ne l'écoutais pas. Je sortis du lycée et rejoins ma mère que l'infirmière avait contactée pour la prévenir de ce qu'il s'était produit. Je montais dans l'aygo blanche et attachais ma ceinture. Ma mère me posa milles questions auxquelles je repondis en lui assurant que j'allais bien.

- J'aimerais que tu m'expliques comment tu as fait pour avoir une blessure pareille ! me demanda ma mère

- Quelqu'un m'a frappé sans le faire exprès, ce n'est pas dramatique, je vais bien.

- Ah oui ? Je te connais par cœur et je sais que tu n'irais à l'infirmerie qu'en cas d'extrême urgence alors ne me mens pas s'il te plaît.

- C'est un garçon qui m'y a emmenée parce que j'ai fait un malaise juste après le coup que j'ai reçu.

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