Chapitre 28

181 15 115
                                    

- Mais comment on ouvre cette maudite porte ? cria Ben alors que nous venions d'arriver devant l'endroit qui allait résoudre notre problème principal.

Je l'observais, amusée.

- Ah ! Alors cette porte est aussi maudite que notre voiture, c'est ça ?

Il arrêta de la tirer désespérément et se remit sur ses deux jambes, pour me lancer un regard furieux.

- C'est toi qui nous entraîne dans tout ce merdier donc si tu as une meilleure idée, vas-y, je t'en pris, partage-la ! Nous serions ravie d'entendre un conseil de la fille maladroite et stupide de l'équipe.

Le sourire aux lèvres, je m'avançais vers les grandes portes du bâtiment puis les poussais légèrement. Leur poids me mit en difficulté pour les manier mais je finis par laisser une ouverture assez large pour que chacun de nous puisse entrer.

- Maladroite, peut-être mais stupide, non. Celui qui est bête, c'est celui qui tire la porte au lieu de la pousser comme l'indique la pancarte juste à côté.

Surpris, il détourna ses yeux pour fixer la dite pancarte qui avait retourné sa remarque contre lui. Le reste du groupe étouffa un rire mais je ne pu m'empêcher de sourire.

- Je ne porte pas mes lunettes, je n'ai donc pas pu voir l'affiche, rétorqua t-il en croisant les bras sur sa poitrine.

- Tu n'en n'a jamais portées, répondis-je en haussant les sourcils.

- Qu'est-ce que tu en sais ?

- Tes narines gonflent quand tu mens, autant te dire que c'est flagrant.

Benji plaça une main vexée sur son cœur et lâcha le cri outré d'une fillette.

- Horia a raison, intervint Vic, d'ailleurs c'est vraiment moche.

Son frère chercha le soutien d'un des garçons mais ils étaient trop occupé à se moquer de lui qu'ils ne remarquèrent pas l'appel au secours du pauvre Benjamin.

Les voyant distraits, je m'éloignais le plus discrètement possible de la bande et entrais dans la bâtisse datant du XVIe siècle. Visiblement rénovée, elle gardait pourtant l'aspect ancien de son époque. L'odeur qui en émanait me rappelait celle d'une bibliothèque où le papier dominait l'espace. Un des seuls endroits où je m'y sentais bien.

Le vaste couloir donnait sur un comptoir rouge et doré sur lequel on pouvait voir un stylo attaché à son habituelle chaîne en métal. Je n'avais jamais compris pourquoi ils étaient attachés, on confiait notre argent à des personnes hautement qualifiées et ils ne nous faisaient même pas confiance pour un petit bout de plastique ? Je trouvais ça révoltant. Un gamin de six ans tout au plus pourrait voler cet objet et ces gens fraîchement entrainés possédaient en général un diplôme de karaté, en plus de celui de ninja. Le jour où quelqu'un comprendra cette logique débile, il faudra qu'il m'explique. J'aimerai vraiment en comprendre l'intérêt.

Un claquement de porte et un raie de lumière de Lune me fit rapidement redescendre sur Terre. Mes pieds me menèrent à un ascenseur privé dans lequel la chaleur était insoutenable. J'appuyais sur le bouton gris qui indiquait le "private service" et attendait patiemment le ding qui m'indiquerait mon étage.

Je sortis de ce sauna, des gouttes de transpiration roulant sur mon front. Je les essuyais d'un revers de la main et me mis en route, suivant les panneaux et les flèches. Ceux-ci me montrèrent le chemin d'une immense case grise métallisée recouvert d'un gouvernail, si l'on puis dire ainsi. M'y attendant, j'avais imaginé toutes sortes de codes, les plus plausibles aux plus improbables. M'attelant à la tâche, je tentais ce qui me passait par la tête. Au bout du vingt-septième error, je m'abandonnais contre le mur. J'aurais dû m'en doutais ! À quoi je pensais quand je me disais que nous allions au moins réussir quelque chose dans notre vie ? Je ne possédais et ne posséderai jamais sept milles dollars ! C'était trop beau pour être vrai. Pourquoi on ne pouvait pas m'accorder un jour de chance, une fois dans ma vie ? Argh !

New-RyaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant