- Ça fait plus de quatres heures qu'on marche et il n'y a aucune trace de qui que ce soit ! Vous êtes sûr que vous ne les avez pas inventés vos camarades ? se plaignit mon cher collègue à la peau noire.
Je ne pensais pas qu'il était possible de ne pas supporter une personne autant que moi j'insupportais Benjamin.
- La seule chose que j'ai inventé, c'est l'aiguille et le fil que j'aimerai utiliser pour coudre ta bouche afin de ne plus t'entendre, répliquais-je.
Je passais devant lui, veillant à le bousculer au passage. Pierrick échangea un regard désespéré avec Amaury, ne se privant pas de lever les yeux au ciel, comme si on ne le voyait pas.
- Et c'est reparti pour un tour !
- Oh je t'en pris Pierrick, c'est lui qui nous guide dans un trou paumé et qui est désagréable alors n'en rajoute pas.
J'étais sur les nerfs ; non seulement mon bras me faisait atrocement mal mais en plus nous venions de marcher plusieurs heures sans aucun résultats. Je me posais contre un arbre et regardais mes compagnons. Tout trois m'observaient, ne sachant pas quoi dire.
- Qu'est ce qu'on fait maintenant ? demanda mon ami.
- Je n'en sais rien, répondit Ben, je pensais qu'on pouvait trouver quelque chose vers le Nord mais visiblement ces crétins ont dû se rapprocher de la ville.
- Ne prends pas ton cas pour une généralité, dis-je sur la défensive.
- Je croyais que tu dormais, toi ? Ou que tu étais morte, ça m'aurait arranger.
- Tu as déjà vu quelqu'un dormir les yeux ouverts ? Et quelqu'un de mort ne respire plus, au cas où tu ne le saurais pas.
- Justement, je ne t'entendais plus, je commençais à m'inquiéter.
- Toi ? T'inquiéter pour moi ? Laisse-moi rire !
- Mais je ne blague pas ! Ta mort m'aurait profondément affecter... En bien.
Son sourire provocateur ne fit qu'attiser mon sarcasme. Cet homme ne me plaisait pas, je n'avais pas confiance en lui. Je lui rendis son sourire qui sonnait faux et plaçais ma main contre mon bras. Le sang s'écoulait toujours mais par petites gouttes. Il ne m'avait pas rater.
- Tu te sens bien Horia ?
Je levais la tête et croisais le doux regard de Pedrito. Il s'était accroupi et me fixait de ses yeux marrons clairs. Sa besace traînait sur le sol boueux près de son nouveau compagnon qu'il semblait apprécié. Je passais mon regard de ma blessure à lui et inversement. Je ne voulais pas lui mentir mais je ne souhaitais pas tracasser son esprit non plus. Je choisis la vérité, préférant le prévenir si cela tournait mal.
- J'ai des vertiges mais c'est sûrement dû au sang que j'ai perdu, pas de quoi s'affoler.
- Ça saigne encore ?
- Oui mais beaucoup moins que tout à l'heure.
Il me scrutait, ses iris faisant des aller-retours entre ma bouche et mes yeux. Je ne savais pas comment réagir alors je fis comme lui : je l'étudiais dans les moindres détails. Sa peau était toujours blanche - l'hiver ne le faisait sûrement pas bronzer ; ses pupilles dilatées montrait un certain désir comme s'il faisait abstraction du monde qui nous entourait ; sa bouche entrouverte me donnait une folle envie de la refermer en posant mes lèvres dessus, ce qui aurait était clairement de la folie en présence de l'Insupportable et d'Amaury mais je me plaisais à imaginer ce moment. Son souffle chaud chatouillait mon cou et je le voyais ravaler sa salive faisant bouger sa pomme d'Adam. J'arborais probablement le teinte la plus écarlate que posséderait un magasin de peinture mais peu m'importait, Pierrick me dévisageait avec une intensité à couper le souffle. D'ailleurs, l'oxygène était-il encore présent à ce moment-là ? Parce que je ne respirais plus. Ou alors je retenais ma respiration, je ne saurais vous dire, dans tous les cas, l'air me manquait.
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New-Rya
AdventureElle ? Horia, 17 ans, une simple 5. Lui ? Pierrick, 19 ans, un grand 2. Elle est détruite, il va l'aider à se reconstruire. Dans un monde où les relations sont interdites entre les différentes castes, ils sont prêts à briser ces règles. Seule la g...