Chapitre 35

109 16 52
                                    

- Wouah ! Il t'en a fallu du temps pour la pecho. Ce n'est quand même pas si compliqué d'embrasser une fille ! déclara l'insupportable en nous voyant si proche l'un de l'autre.

Pierrick et moi étions revenus le sourire aux lèvres et les main jointes. Il n'en n'avait pas fallu plus aux autres pour afficher leur sourire en coin signifiant "Ah ! Enfin !". Je croyais que tout le monde se doutait que nous allions finir ensemble mais visiblement je devais être la seule à ne pas y croire. Et je pensais que ça n'étonnait personne.

Mon petit ami défectueux voulu ouvrir la bouche de façon à boucler celle de Ben mais je pris les devants :

- C'est sûr qu'avec ton caractère de merde et ta tête d'imbécile ça doit être vraiment complexe d'embrasser une fille, non ?

Mes camarades ne purent retenir leurs rires et j'avouais que j'étais plutôt fière de ma répartie. Pierrick, lui, me serra un peu plus contre lui avec son éternel sourire charmeur.

J'avais une envie irrésistible de sceller mes lèvres aux siennes mais j'étais quelque peu gênée par la présence de mes amis.

L'amour n'était pas quelque chose qui faisait entièrement parti de ma vie. Rien que le fait qu'il prenne ma main, j'avais l'impression que mon visage et mon corps tout entier étaient en ébullition alors je vous laissais imaginer à quoi cela devait ressembler devant les autres.

Soudain, Lukas s'approcha de moi, posa son bras autour de mes épaules et me glissa à l'oreille :

- Je crois que nous devons avoir une discution toi et moi. Une vraie.

Je hochai la tête en signe d'approbation et transmis l'information à Pedrito qui m'encouragea d'un clin d'œil. Il me serra longuement dans ses bras ce qui eut le dont d'accentuer le rouge vif de mes joues.

- Lâche la, il n'en a pas pour longtemps et il te la rendra après de toute façon, dit notre très cher Ben sur le ton de l'humour. Viens plutôt nous raconter votre histoire d'amour impossible.

Je bloquai instantanément. Ces mots me frappèrent et arrêtèrent mon cœur l'espace de quelques secondes. Je n'étais pas prête à ça. Je savais que je devrais être confrontée un jour à ce problème mais je n'y avais pas pensé sur le coup.

L'histoire des castes nous interdissait d'être ensemble, c'était la loi. Et je me devais, nous nous devions de la respecter.

Je ne suis pas censée l'aimer et ça en était de même pour lui.

À contrecœur je me disais que notre histoire n'aura tenu qu'une heure tout au plus. Cela me désolait et le besoin de pleurer, de ravager une forêt et même de déchirer notre texte de loi me prirent.

Je ne voulais que mon bonheur et il ne pouvait exister qu'avec l'amour de Pierrick. J'avais besoin de lui comme on avait besoin de respirer. Comme l'eau qui coulait dans un fleuve allait alimenter la mer, son amour pour moi flottait dans mes veines et irriguait mon cœur.

- Horia ?

Je tournai le dos et m'aperçus que j'avais littéralement arrêté de bouger voire même de respirer. Lukas me regardait d'un œil interrogateur mais je lui fis comprendre que tout allait bien et que je m'apprêtais à le suivre.

Il m'emmèna dans un endroit plus reculé, il était tourné et je ne percevais pas son visage. Il me faisait penser à mon père d'une certaine manière. Il avait la même façon que lui de se retourner quand il était en colère. Je ne voyais pourtant pas ce que j'avais fait de mal.

D'un geste brusque, il me fit face et me serra contre lui. Surprise par cette attention, je ne réagis pas toute de suite mais je finis, moi aussi, par lui faire un câlin.

New-RyaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant