Chapitre 38

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( NDA : relire les tous premiers mots du chapitre 1 pour comprendre la fin ! )

J'étais clairement sous tensions. Entre mon mal-être qui prenait un malin plaisir à écraser ma poitrine, mes blessures qui laissaient de vilaines traces et Pierrick qui semblait m'éviter, j'avais des envies meurtrières. Bon sang, un mois déjà et Charly ne me sortait pas de la tête. Renfrognée sur mon rondin de bois , je tirai la tête. Je voulais à tout prix qu'il arrête de me torturer l'esprit. C'est vrai quoi, je n'avais rien demandé moi et toutes ces pertes commençaient sérieusement à me peser.

- Riri, tu veux bien sourire un peu ? Tu ressembles à doudou, mon cochon dinde, il faisait tout le temps cette tête de boudin mal léché quand il était fâché. Vous avez peut-être un lien de parenté. Tu en penses quoi Vicky ?

Je tournai la tête vers Ben. Quel crétin celui-là ! Vic qui croisait les bras leva les yeux aux ciels et prit place à mes côtés.

- J'en pense que tu es le dernier des idiots Beninou.

Elle passa un bras autour de moi, me souriant de ces magnifiques dents blanches. Honnêtement, cette fille était trop parfaite et ça me dérangeait. Non mais franchement qui gardait les dents blanches après quelques mois en forêt hostile ? Je vous le demande moi !

- Mais quelque part, Ben a raison tu sais. Enfin, pas pour le boudin, quoi que avec cette tenue et ton visage couvert de marques et de tâches noires, on s'en rapproche mais bon.

- Merci de ton soutien. Ça me remonte vraiment le moral de savoir que je suis un boudin. Après tout qui ne rêve pas d'en devenir un ?

L'Insupportable me servit un sourire en coin tandis que le reste du groupe riait aux éclats. Ouais, vachement drôle les gars.

- Les amies sont faites pour dire la vérité, rajouta t-elle en me serrant exagérément dans ses bras.

Mon dieu ! Elle avait une poignée de fer, je ne respirais plus.

- Vic, dit moi que ce câlin est bientôt terminé.

- Oui, oui, encore quelques minutes et je te lâche.

Je concentrai alors mes pensées sur autre chose que ma probable mort, d'une façon pitoyable je vous l'accordais.

Pierrick souriait. Et nom d'un dragibus, quel sourire parfait ! Ses lèvres charnues étaient faites pour êtres embrassées. Leur couleur chair virant légèrement vers le rouge rendait une certaine luminosité sur son visage magnifiquement sculpté. Mes yeux remontèrent jusqu'aux sien et son regard se scella au mien. Ses iris marrons brillaient d'un éclat que je ne connaissais que trop bien.

Le regret m'envahit soudainement. Oui celui que j'aimais m'avait rejeté me faisant comprendre que nous ne réaliserions pas nos fantasmes dans l'immédiat. J'avais été touchée par ce rejet, je m'étais posée milles questions : n'étais-je pas quelqu'un de désirable ? Sûrement, mes cicatrices ne donneraient même pas envie à un addictif en manque. Les ecchymoses encore un peu présentes sur mon visage laissaient fortement à désirer. Je savais pertinemment que je ne ressemblais pas à un top modèle, loin de là mais je voulais me sentir belle. Non, en fait, j'avais envie de me sentir belle, de me trouver quelque chose de bien pour oublier toutes les monstruosités arrivées par ma faute mais aussi celles imprévues qui avaient causé ma perte.

Je me sentais minable et détestable. J'avais forcé l'homme que j'aimais à me faire l'amour. Pour l'amour des dragibus ! J'avais presque commis un viol ! Un viol mental, en tout cas.

Plus que quiconque il méritait des excuses. Pour ce que j'avais tenté de faire. Par les enfers, je ressemblais en tout point à mon père ce jour-là.

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