J'allais partir. En douce mais j'allais m'en aller quand même. Il était hors de question que je reste un jour de plus dans cette fichue grotte ! Cette odeur d'humidité et le sale caractère de Quaïdo m'avaient énervé. Je voulais quitter cet endroit pour de bon.
Je faisais donc mon sac, enfin plutôt celui de Pierrick puisque j'avais perdu le mien dans la forêt après mon affrontement. Bon d'accord, c'était surtout mon ami qui a fait tout le travail contre le loup. Vous vous souvenez ? J'avais l'air et je cite "d'un asticot dans son cocon" selon lui. Je m'étais ridiculisée et pourtant il était toujours aussi adorable avec moi. Je ne comprenais pas ; pendant les trois semaines depuis cette aventure, j'ai fait mon possible pour m'éloigner de lui, il aurait dû remarquer quelque chose mais rien. Absolument rien. Il continuait d'agir comme si tout cela était normal. Alors que ça ne l'était pas. Mon comportement avait changé, je n'agissais plus de la même manière. Mais lui n'y faisait pas attention. En fait il n'avait jamais fait attention à moi. Je ne parlais pas dans le sens où il s'en fichait de moi je parlais dans le sens où il ne me voyait que comme une sœur et non comme sa petite amie, ce qui, d'après moi, n'arriverait que lorsque les poules auraient des dents. Et croyez moi, à moins qu'on les fasse se reproduire avec un animal ayant pour gène "avoir des dents" ce n'était pas près d'arriver !
Trêve de plaisanterie, il fallait que je m'active, il était approximativement une ou deux heures du matin et il ne nous restait que peu de temps pour nous enfuir. Pierrick dormait toujours à point fermé et je ne lui avais pas parlé depuis plusieurs jours puisque j'étais assez occupée avec toutes les tâches ménagères que j'avais à faire. Je ne comptais le réveiller qu'une fois le sac rempli de tout le nécessaire.
Je me demandais comment il pouvait avoir un tel sommeil alors que j'avais l'impression de faire le bruit d'un éléphant dans un magasin de porcelaine. Au moins si je ne le réveillais pas, je ne risquais pas non plus d'éveiller les autres. Enfin c'était ce que j'espérais.
Je chargeais le sac de couvertures en laine, trouvée ou plutôt volée dans une pièce où l'on stockait le linge, de provisions que j'avais également prises sans autorisation dans l'endroit qu'ils apellaient "cuisine" et qui ne se composait que de simples réservoirs gorgés d'eau et d'épices ainsi que de fruits et légumes. J'avais embarqué avec moi la crème qu'Hiris avait prescrit pour la cicatrice de Pierrick et quelques produits de secours qui pouvaient toujours servir si quelqu'un se blessait. J'étais plutôt fière d'avoir réussi à "emprunter" toutes ces petites choses sans que personne ne s'en aperçoive. Je pourrais faire une vraie agent secrète, on me surnommerait "agent H" et mon pseudo serait prononcé avec l'accent américain ce qui aurait un effet très sexy sur l'ensemble des employés de la mafia. Il fallait sérieusement que je pense à arrêter de me faire des films. On dirait mon petit-frère qui croyait avoir des super-pouvoirs et qui était quasi-sûr de sauver le monde entier un jour.
Une fois mon travail terminé, je sortis en dehors de la chambre pour vérifier si les "gardes" qui faisaient la ronde durant la nuit étaient de ce côté de la grotte. Apparemment non, je ne voyais personne dans le couloir et tout me semblait calme. Pas de claquement de chaussures. Pas le battement régulier des armes sur le sol. Rien mis à part la tranquilité. Cela me paraissait étrange mais si nous ne tentions pas notre coup de suite, il faudrait le reporter à la nuit prochaine et comme je l'avais dis, je ne voulais pas repousser notre départ.
Cependant, je décidais de m'aventurer un peu plus loin que les trois mètres qui me séparaient de la porte. Ce silence était pesant et je doutais que nous ne soyions pas surveillés sous tous les angles. J'avançai donc sur la pointe des pieds et me déplaçais avec la douceur d'une libellule. Le couloir était toujours aussi sombre et étroit, seulement quelques torches venaient éclairer par-ci, par-là cet endroit obscur qui n'était pas, mais alors pas du tout accueillant. Je me demandais bien comment ces gens peuvent rester des mois voir des années là-dedans. Ce n'était ni convivial, ni familial et encore moins amical. Peut-être finissait-on par s'habituer, qui sait ? Les enfants qui passaient leur temps ici devaient s'ennuyer, je ne savais même pas s'ils connaissaient ce qu'était un jouet : une voiture ? Une peluche ? Une poupée ? Avaient-ils conscience qu'ils étaient totalement déconnectés du monde extérieur ? Ce petit groupe sympathique me donnait l'impression qu'il avait vécu sur ces terres là depuis une éternité ; et si c'était vraiment le cas, comment faisaient-ils pour instruire leurs enfants ? Il n'y avait pas d'école à proximité et cela m'aurait étonner que l'éducation nationale, comme aurait dit M. Suers, accepte les tenues qu'ils portaient. On dirait, à proprement parler, des hommes de l'âge de Pierre. Au moins, avaient-ils un comportement normal, c'était toujours ça. Et des habits aussi, dieu merci !
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New-Rya
AdventureElle ? Horia, 17 ans, une simple 5. Lui ? Pierrick, 19 ans, un grand 2. Elle est détruite, il va l'aider à se reconstruire. Dans un monde où les relations sont interdites entre les différentes castes, ils sont prêts à briser ces règles. Seule la g...