New-Rya

Chapitre 15

Je regardais dans le vide, sûrement un air surpris collé sur mon visage, vous savez cet air qui nous choque et qui nous rend heureux en même temps. Mon cœur se gonfla et j'eu l'impression de respirer après avoir longtemps été en apnée.

- Charly est vivant ?

- Oui. Enfin peut-être, nous n'en sommes pas sûrs à cent pour cent.

- Il s'est peut-être fait manger par un ours en colère qui voulait de la chair fraîche, qui sait ?

- Pierrick ! protesta mon professeur.

Je regardais mon ami défectueux droit dans les yeux. Si ces derniers étaient des revolvers, je pense qu'il serait déjà mort.

- Comment savez-vous où il se trouve ?

- La dernière fois que j'ai chassé avec M.Rivera, commença Pierrick, j'ai aperçu deux hommes qui parlaient d'un petit garçon de sept ou huit ans tout au plus et qui était plutôt têtu. Te connaissant, je me suis dit que ce trait de caractère devait être de famille, alors j'ai pensé que ça pouvait être ton petit frère. Comme je voulais en entendre plus, je me suis caché derrière un buisson et il m'a rejoint, dit-il en désignant le professeur d'espagnol. On a tenté de les suivre aussi discrètement que possible et il se pourrait qu'ils aient un territoire bien à eux, pas loin d'ici. Ils ne doivent pas être du coin, ils ressemblent beaucoup à des Indiens. D'ailleurs... Ça se mange des Indiens ?

- Berk...lui répondis-je.

- Quel genre d'humain pense à manger un autre humain ? le questionna M.Rivera, qui selon ses sourcils froncés, avait l'air dégouté.

- Moi ?

- Arrêtez sinon je crois que je vais vomir.

- Bon ce n'est pas tout, mais on a pris du retard avec l'événement de la veille donc on ferait mieux de se remettre en route, annonça Pierrick.

- Bien, chef !

Mon "ancien" ami me regarda et me fit un sourire en coin. Il était bipolaire ou quoi ? Un coup il me faisait la tête et l'autre coup il me souriait. Mais c'était quoi son problème ?

Nous marchions pendant plus de deux heures et j'avouais que je ne sentais plus trop mes jambes. Pierrick m'avait regardée durant presque tout le trajet. Il avait peur que je me volatilise peut-être ? Je le regardais dans les yeux, tout en continuant d'avancer mais je finis par me prendre une branche en pleine figure. Voilà qui était parfait ! Je venais de me ridiculiser et le fou rire de mon professeur et de mon ami défectueux ne faisait que confirmer mes dires.

Je les observais du coin de l'œil avec une moue scotchée sur mes lèvres, ce qui ne faisait que redoubler le rire des garçons. Je finis par me prendre au jeu et rigolai jusqu'à me tordre le ventre.

Je croyais que j'allais mourir de rire et non de faim ou de soif.

J'essuyai mes larmes à l'aide de ma manche et encourageais les deux enfants présents à côté de moi, de continuer notre route. Pierrick me pris la main. Je le regardais avec des yeux surpris. Il s'approcha de moi et me glissa à l'oreille :

- J'ai besoin...

- Hé les amoureux, je vous rappelle qu'on a un enfant à sauver alors vos bisous et vos cachotteries, vous vous les direz ce soir mais pas avant.

- Mais pas du tout ! répliquais-je.

- Ce n'est pas ma copine.

Pour toute réponse, M.Rivera haussa les sourcils de façon excessive. On se regarda tous les deux et on marcha comme si de rien n'était.