Chapitre 36

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Le temps passait mais personne ne semblait réellement y faire attention. On était tous plus ou moins occupé à trouver de quoi se nourrir ou de quoi faire du feu pour se réchauffer. L'hiver touchait à sa fin et pourtant les températures ne remontaient pas pour autant.

La plupart de notre groupe avait les joues rosies et des égratignures peignaient notre visage et notre corps. Pour ma part, j'avais beaucoup de mal à respirer par moment à cause des nombreuses blessures qui me contractaient les poumons. Mon souffle s'accélérait alors et j'avais à chaque fois l'impression que j'allais mourir. Les battements de mon cœur n'étaient plus réguliers et mes poumons ne souhaitaient plus assurer leur fonction principale. Je me retrouvais alors dans un état second où ma vie était en jeu. Pierrick restait à mes côtés et essayait de me réchauffer pour que je puisse reprendre mon souffle mais je savais bien que lorsque cette situation arrivait, il était plus qu'inquiet.

C'était exactement ce qui était en train de se produire. Je sentais la présence de mon petit-ami, cependant, je fermais les yeux pour penser à autre chose. Pour moi, c'était comme une façon de me dire qu'il ne voyait pas ce que je vivais.

Je tentais tant bien que mal de reprendre mon souffle mais rien n'y faisait. L'oxygène manquait et j'avais l'impression que mon cœur cessait de battre. Je chuchotais alors le nom de Pedrito mais ma voix était trop basse. Je m'épuisais à parler mais il fallait qu'il sache que cette fois-ci était plus importante que les autres.

- Pierrick... répétais-je plus fort.

- Oui ? Horia, dit moi que ça va mieux, que la crise est en train de passer.

- Aide moi... J'ai fro...

Je ne parvins pas à prononcer le dernier mot. Je portais une de mes mains à mon organe vital tandis que l'autre était posée sur le tronc de l'arbre sur lequel j'étais assise pour me maintenir.

Je recrachais du sang. Cette vision me dégoûtait. J'étais de plus en plus faible et pourtant il fallait que je reste forte. Autant pour Charly qui est de plus en plus malade que pour le reste du groupe.

Je ne savais pas d'où venaient les symptômes que j'avais et cela me contrariait énormément. Je ne le montrais bien évidemment pas, gardant pour moi cette anxiété qui me rongeait de l'intérieur.

- Merde Horia, ça va ? Je suis là d'accord ? Je serais toujours là.

Pierrick venait d'accourir vers moi, un plaid à la main. Il m'entoura avec ce dernier ce qui me réchauffa instantanément. La crise perdit son ampleur et je reprenais doucement mon souffle.

- Où est-ce que tu as eu ça ? lui demandais-je, désignant ce qui me couvrait.

- Oui, je sais, ne me remercie pas d'avoir fait en sorte que tout redevienne normal, répondit-il avec son éternel sourire en coin.

- Pardon, c'est juste que je commence à prendre l'habitude que tu prennes soin de moi. Fait attention, je risque de devenir accro.

Je lui décochais un clin d'œil ce qui eu l'effet d'agrandir son merveilleux sourire.

- Tu as tout à fait raison, je devrais me faire payer pour jouer l'infirmier.

- Quoi ? Je suis ta patiente préférée, tu as le droit de me faire un prix !

On se mit tous les deux à rire, détendant l'ambiance nerveuse qui s'était installée.

L'ange à côté de moi redevint sérieux et dit presque dans un murmure :

- Je peux te demander quelque chose fusée ?

- Bien sûr.

- Pourquoi moi ? Je veux dire, pourquoi m'aimer alors que d'autres garçons te méritent et pourraient prendre soin de toi mieux que je ne le fais déjà ?

New-RyaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant