Chapitre 14

238 21 93
                                    

Cela faisait maintenant quelques jours que nous habitions dans cette grotte, Pierrick, M. Rivera et moi. La cohabitation avec les garçons se passait plutôt bien et ils étaient très actifs en ce qui concernait la recherche de besoins vitaux.

Je n'avais pas trouvé Charly et j'étais de plus en plus inquiète. Je ne savais pas où il pouvait être et je commençais à me faire à l'idée qu'il soit parti rejoindre mon père et ma mère parmi les étoiles.

Nous étions samedi et je devais avoir ma compétition de natation aujourd'hui. Je me souvenais de la lettre que m'avait écrite papa dans laquelle il me faisait un promesse : celle d'assister à ma compétition. J'y croyais bien évidemment mais cela ne se réalisera pas. Je devrai avoir l'habitude maintenant, de me dire que tout mes rêves n'étaient bons qu'à enterrer dans mon cœur mais je n'y arrivais pas. J'avais envie de me dire que dans un futur possible, dans un monde meilleur, je pouvais essayer de me reconstruire une vie ainsi que celle des autres.

Je voulais être astronome pour étudier et apprendre les astres. Je souhaitais être une grande chercheuse et faire de grandes découvertes, aller dans des observatoires et transmettre ma passion à d'autres personnes aussi intéressées que moi.

Je le voulais.
J'y croyais.
Je m'accrochais à un de mes rêves.

"Mes pensées sont des étoiles qui ne veulent plus former de constellations".

C'est exactement ce qui se passait dans ma tête. Je ne savais pas où chercher Charly, ni s'il y avait des personnes vivantes autres que nous, si un jour cette fichue guerre allait s'arrêter.

Je ne savais pas.
Voilà le problème.

- Horia, tu veux bien revenir parmi nous et te préparer s'il te plaît ? me demanda M. Rivera.

- Me préparer pourquoi ?

- Quelque chose.

- Dis donc quelle réponse développée ! répondis-je sarcastiquement.

- Tu veux bien la boucler et prendre ton sac ? Merci.

Ces paroles me firent froid dans le dos. Pierrick ne m'avait jamais adressé la parole sur ce ton là et, même si nous étions un peu en désaccord lui et moi, cela ne l'empêchait pas de me parler comme une moins-que-rien.

Je me levais sans dire un mot et attrapai mon sac que j'avais posé dans un recoin de la grotte. Je le mis sur mes épaules et avançais jusqu'à l'entrée. Je sortis de notre tanière en passant par la cascade d'eau et suivis les garçons.

Mais qu'est-ce qu'ils mijotaient ces deux-là ?

- Je peux savoir où on va ? dis-je sur un ton que je voulais décontracté.

- Nous allons où le vent nous mènera, lança mon ami défectueux.

- C'est très drôle étant donné que celui-ci souffle dans toutes les directions.

- Tu te trompes, il souffle en direction de l'Est, me contredit mon professeur.

- Ah.

- Bien. Quelle belle journée, tu ne trouves pas Horia ?

- Non pas vraiment, Monsieur. Elle ressemble à toutes les autres. Il y a toujours les arbres, la guerre, la grotte, vous deux et moi seuls et complètement perdus. Je ne vois pas en quoi ça change d'hier où d'il y a deux jours.

- Écoute, commença Pierrick en posant ses mains près de mon visage , tu nous suis, tu avances, tu ne poses pas de questions et tu te tais. Tu penses que tu es capable de le faire ?

Je ne savais pas quoi dire alors j'acquiesçais et continuais la marche.

Je m'exécutais pendant une trentaine de minutes jusqu'à ce qu'on entende un bruit. Un bruit de pas.

New-RyaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant