Chapitre 31

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Une douleur lancinante me traversait l'abdomen.

Pourquoi je n'étais pas encore morte, moi ? J'étais sûre que je pourrais être dans le livre des records au nom de "la fille qui ne meurt jamais".

Pourquoi j'avais envie de rire ? Et pourquoi j'avais envie de pleurer en même temps ?

J'étais confuse. Mon esprit avait dû mal à réfléchir. Mon ventre était un supplice qui me semblait interminable. Je ne savais pas si j'allais tenir longtemps comme ça mais je préféraislargement survivre à tout ce martyre que mourir suite à ce que je supposais être un accident de la part de mon ami défectueux.

Défectueux, tiens c'était bien le mot. Je croyais qu'en ce moment, notre "amitié" dépassait tout : on avait des limites et on devrait les respecter.

Au final, peut-être que Pierrick cherchait réellement à se débarrasser de moi : soit parce que j'étais une calamité, ce que je comprendrais tout à fait, soit parce qu'il ne supportait pas d'aimer quelqu'un qu'il ne pouvait pas avoir.

Bon sang, ma vie était beaucoup trop compliquée. Pourquoi je n'avais pas la petite vie d'Américaine que tout le monde aimait et dont la vie était tellement palpitante que de la bave sortait de notre bouche.

C'était vrai que ma vie était aussi pleine de rebondissements mais soyons honnête : que préférez-vous entre la petite Hannah - Appelons-la comme ça de toute façon, toutes les nanas cools ont un prénom de ce style ci - qui est miss parfaite et qui est formidable ou moi, la petite Horia, qui est une catastrophe ambulante sur jambes ? Qui choisissez vous ?

Ça me ferait de très grandes vacances de quitter ton cerveau pour aller dans celui "d'Hannah".

Maudite conscience.

- Merde, merde, merde. J'ai fait une énorme connerie. Je me déteste, je me déteste, je me déteste !

- Pierrick, calme-toi, ce n'est qu'une balle, elle ne va pas en mourir, ça se soigne assez facilement.

Donc j'assistais à une discution entre mon ancien meilleur ami et, d'après la voix que j'entendais, M. Rivera, qui faisaient comme si je n'étais pas là. Super !

- Facilement ? Vous êtes sérieux ? Vous savez tout ce qu'elle a vécu ? Toutes les cicatrices qu'elle a prises pour sauver la plupart d'entre nous ?

- Est-ce qu'on s'en fiche ? Oui.

- Est-ce qu'on s'en fiche de mon poing qui va atterrir sur votre face d'abruti ? Oui.

Je sentais que ça allait partir en dragibus cette histoire.

- Dégagez de ma vue avant que je ne vous explose et que je mange vos tripes que j'aurais préalablement fait cuire façon barbecue.

- Pierrick, je suis un professeur de ton lycée, tu me dois le respect.

- Eh bien justement, il est là le souci.

Il marqua une pause, sûrement pour observer la réaction de M. Rivera et reprit sa phrase en suspens.

- Le respect est resté au lycée et je ne compte pas aller le chercher.

Un sourire se fendit sur mon visage mais il disparut rapidement suite à une quinte de toux qui me faisait atrocement mal. L'un des deux garçons se jeta à mes côtés et me prit dans ses bras. Je fermais les yeux, ne souhaitant plus penser et me laisser aller à cette chaleur rassurante que je ne connaissais que trop bien.

Il me manquait.

Il fallait être réaliste, j'avais envie qu'entre nous, il se passe quelque chose mais je m'imposais ces limites stupides.

New-RyaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant