Chapitre 5

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Je m'étais réveillée plusieurs fois dans la nuit à cause d'un cauchemar. Le même. Constamment. Celui où Lukas était parti, celui où maman pleurait, celui où Charly ne sortait plus de sa chambre, celui où Pierrick devenait comme Jade, celui où je mourrais consumer par le feu et par le chagrin.

Il était 3h17 du matin et je n'en pouvais plus de sortir du monde des rêves en pleurant. Je décidais donc de soulever ma couette et de me mettre en maillot de bain. Ça pouvait paraître bizarre mais j'avais envie de me libérer, de me vider l'esprit en allant faire quelques longueurs. Je partis donc discrètement au bâtiment qui servait de piscine.

N'étant jamais fermé, je pouvais y entrer comme je le souhaitais. Une fois arrivée, je me déshabillais et coulait au fond du bassin tel un poids. Je pensais à ce qui m'arrivait, à la décision que Lukas allait prendre. Je restais de longues minutes sous l'eau et quand je manquais d'air, je relevais ma tête pour respirer. J'ouvris les yeux et aperçus une silhouette dans la pénombre.

La personne se rapprocha doucement de moi et je remontais au bord. Peut-être était-ce un tueur en série et la seule chose intelligente que je trouvais à faire c'était me mettre face à lui.

Il était grand et avait une carrure imposante, ce qui faisait accélérer le rythme des battements mon cœur. Je devinais que c'était un garçon grâce à ses muscles que je distinguais. Ah non, ce n'était pas un tueur en série, c'était juste Pierrick. Minute, qu'est-ce qu'il faisait ici ?

- Pierrick ? Mais tu fais quoi ici à 3 heures du matin ?

- Je t'ai suivi, je voulais savoir où tu allais. C'est sympa cet endroit dis donc.

- Tu as quoi ?

- Je t'ai suivi, ça ne te dérange pas ?

- J'aurais juste pu croire que tu étais un psychopathe mais à part ça je pense que je vais m'en remettre.

- Je ne voulais pas te faire peur. Mais tu aurais vu ta tête, c'était mémorable !

- Sympa de se moquer de mon visage. Comment tu as su que j'étais debout aux aurores, tu m'espionnes ?

- Non, j'habite à deux pâtés de maisons de chez toi et je n'arrivais pas à dormir.

- Ah d'accord.

- Pourquoi être venue ici ?

- J'avais besoin de me détendre mais tu m'as perturbée dans cette phase de relaxation

- Pardon, fusée.

- Fusée ? C'est quoi ce surnom ?

- À chaque fois que je te parle tu t'énerves vite telle une fusée.

Il rigolait de sa blague. Il avait le don de mettre en colère.

- Ce n'est pas vrai.

- Bien sûr que si.

Je passais outre et lui demandais s'il comptait rester longtemps.

- Je ne sais pas encore. Tu aurais dû rester chez toi, ton genou n'est pas super beau à voir.

- Merci du compliment, dis-je sarcastiquement. Je vais nager un peu, enfin essayer du moins.

- Tu veux t'entraîner ?

- Oui, il y a une compétition dans deux semaines et je souhaite y participer.

- Alors, la meilleure chose à faire c'est de prendre soin de toi et de te ménager. Au moins une semaine. Parce que si tu fais ce que tu es en train de faire, ton genou va en payer les conséquences après ta compétition. Et crois moi, ça risque de faire mal, je sais de quoi je parle.

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