Chapitre 12

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L'atmosphère qui régnait était négative, l'air était polluant, le paysage n'était que déchets et le ciel gris.

Rien n'était parfait, pourtant j'arrivais à trouver un charme dans le décor de la ville où j'avais grandi. Certes, ce n'était pas une de ces grandes métropoles que tout le monde admirait mais c'était mon enfance qui restait dans cette ville. Et je n'avais pas envie de m'en détacher. Elle abritait tellement de souvenirs...

J'y avais perdu ma mère, mon père et ma sœur mais c'était là que Lukas m'avait aidé à me relever de cette dure épreuve, c'était là que j'avais appris à Charly comment faire du vélo, c'est là où j'avais accompagné mon petit frère à l'école, pour la toute première fois. C'était aussi là que j'avais vu Pierrick, celui qui a été mon seul et véritable ami depuis le début de l'année.

J'avais fouillé toute la ville en passant par l'école primaire jusqu'à la déchetterie. Je n'avais pas trouvé Charly et c'était presque la tombée de la nuit. Je décidais malgré mon cœur qui me l'interdisait de quitter la ville pour chercher dans la forêt. Ma raison l'avait emporté.

Je m'aventurai dans la sombre clairière. Beaucoup d'arbres m'entouraient et l'odeur était plus agréable que celle de tout à l'heure : un mélange de bois et d'essence. Je remarquais qu'il y avait quelques incendies sans grande importance et que la plupart des tronc d'arbres étaient tombés. Je marchais dans une direction totalement inconnue et farfouillais tous les recoins permettant à un enfant de se cacher.

Rien.

R. A. S.

Je ne me décourageais pas pour autant. J'avais entièrement confiance en mon frère et je savais qu'il avait pu trouver un endroit où passer la nuit sans difficultés. Je continuais quand même mes recherches par peur de passer à côté d'un indice ou tout simplement à côté de lui.

Je dégageais les branches qui me gênaient pour avancer et finis par voir une falaise. Je m'approchais doucement de celle-ci, une rivière coulait à environ cent mètres de mes pieds mais c'était beaucoup trop dangereux de m'aventurer là-bas.

Je continuais donc ma route en prenant des chemins qui n'étaient pas les mêmes que ceux que j'avais empruntés il y a à peine une heure.

Le ciel s'assombrissait de plus en plus; je devais trouver un endroit où passer la nuit.

Les arbres créaient des ombres au sol et je vous avoue que ce paysage était loin d'être rassurant. Pendant mon trajet je pensais à tout ce que j'avais vécu jusqu'ici et je me souvins que Charly était toujours en danger et que je n'arriverai pas à dormir tant que je ne l'aurai pas serrer dans mes bras ou tout au moins l'avoir aperçu.

Je savais que ce que je m'apprêtais à faire était complètement imprudent, insouciant, inouïe, dingue et fou mais j'étais prête à prendre des risques pour lui. J'allais le chercher jusqu'à tant que je le trouve et, quand on serait enfin à deux, on pourra partir à la recherche de Lukas.

Pourquoi je ne parlais pas de mon grand frère me direz-vous ? Parce que Lukas était plus responsable et plus mature que Charly. Il avait de meilleures idées de cachettes et savait où aller en cas d'explosion ou de bombardement. Charly, lui, n'avait que sept ans, c'était un enfant, il n'avait pas beaucoup de repères et je craignais le pire s'il s'était perdu en forêt.

Je décidai de prendre un chemin rocailleux, plutôt étroit. Des cailloux, de l'herbe et de la boue remplissaient cette route et j'avais du mal à avancer sans trébucher. Soudain, une silhouette se dessina dans la pénombre. Je n'arrivais pas à distinguer si cela pouvait être un enfant mais plus je m'approchais de celle-ci, plus cela me paraissait bizarre.

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