Notre bar préféré du samedi soir était bondé de monde comme à son habitude. Nous nous installâmes tous les trois au bar et le barman nous déposa quasi instantanément nos boissons alcoolisées préférées. Il n'y a qu'aujourd'hui, à travers les yeux de benji, que je me rendis compte du côté un peu pathétique de la chose. Heureusement pour nous, il trouva la situation plus amusante que honteuse. Le serveur prit sa commande et Benjamin s'installa entre moi et Gab.
La soirée se déroulait merveilleusement bien. Benjamin s'intégrait parfaitement à notre duo si bien que je sus qu'il était fait pour mon amie. Nous abordions toutes sortes de sujets et, quand Gab n'en put plus de se retenir, elle lâcha enfin le sujet Charles Potens.
- Tu sors avec Charles Potens ? s'extasia Benjamin.
- Quoi ? Toi aussi tu veux sortir avec ? grondai-je mal à l'aise avec le fait que tout le monde s'extasie devant lui comme s'il était Dieu en personne.
J'avais un peu de peine pour Charles car personne ne semblait vouloir le connaître vraiment en dehors de ses exploits scientifiques et de son compte en banque exceptionnel.
- Hein ? s'interrogea Benji en observant Gab qui haussa des épaules comme si elle ne voyait pas où je voulais en venir.
Nous bûmes toutes les deux une grosse gorgée de mojito pour moi et de sex on the beach pour elle, nous protégeant par la même occasion des questions gênantes et maladroites qui pourraient jaillirent hors de Benjamin.
- Tu l'as vu ?
Manqué !
- Quoi donc ?
- Le cœur !
- Ah ! Non, avouai-je un peu honteuse.
C'est vrai que tout le monde ne parlait que de ça quand il était question de lui. Charles lui-même abordait souvent le sujet et je n'avais jamais été assez prévenante pour m'y intéresser une seconde. Je lui avais déjà posé quelques questions, mais je n'avais jamais poussé la curiosité jusqu'à lui demander de me le montrer. J'étais pourtant venu chez lui par deux fois.
Gabrielle se leva de son tabouret, aussi raide qu'un bout de bois et s'excusa auprès de nous.
- Où là ! Urgence pipi, annonça-t-elle en grimaçant. Je vous abandonne deux minutes.
Elle s'éloigna la démarche coincée signe que l'urgence était réelle. Le problème avec ces tabourets c'était qu'on était tellement bien installé qu'on pouvait parfois enchaîner les verres sans prendre conscience que le réservoir se remplissait dangereusement.
Je me retrouvais donc seule avec Benjamin et nous ne trouvâmes pas tout de suite un sujet de conversation. Il semblait un peu timide ou du moins assez bien élevé pour ne pas m'obliger à parler si je n'en avais pas envie. La vérité ce n'était pas que je n'en avais pas envie, mais plutôt que je ne susse pas quoi lui dire. Je jouai donc nerveusement avec mon ombrelle, tournant la tête dans tous les sens pour me donner l'air occupé, histoire de ne pas rendre la situation désagréable.
Soudain, comme pour ponctuer l'absurdité de la situation, Benjamin éclata d'un rire bruyant sans doute renforcé par l'alcool.
- Je fais si peur que ça ? lâcha-t-il en me donnant un petit coup d'épaule complice.
- Non, pas du tout !
- Tu sais, je suis certain qu'on va très bien s'entendre toi et moi. Gabrielle me parle de toi genre tout le temps.
Je lui répondis d'un large sourire. Inutile de l'insulter en lui précisant qu'en revanche elle ne m'avait jamais parlé de lui. Restons courtoises ! La conversation pédala comme ça un moment sans qu'on ne vît réapparaître Gab. Avec le monde qu'il y avait dans le bar, il devait y avoir la queue au pipi-room.
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Cœur Artificiel
Любовные романыMaggie s'est toujours demandée pourquoi elle ? Avait-elle fait quelque chose qui justifiait ce qui lui était arrivée ? Sans doute que non ! La vie pouvait parfois être cruelle avec les plus faibles et ça elle l'avait bien compris. Ravagée de l'inté...