Chapitre 8

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Les chances pour que je puisse tenir sur mes jambes seules relevaient du néant et je ne disais pas ça parce qu'il décida de me porter jusqu'à son bureau. J'étais vraiment à deux doigts du malaise et si j'avais su qu'un jour je rencontrerai Charles Potens en tête à tête, j'aurai préféré être totalement lucide et pas à moitié évanouie.

La porte de son bureau franchi, il la fit claquer avec son pied et alla me déposer délicatement sur son canapé. Mon moi intérieur comprit que nous n'étions que tous les deux dans la pièce et, au lieu de paniquer à l'idée d'être seule avec un garçon, j'eus au moins la chance de sortir du coaltar. Avec ça il allait forcément croire que je l'avais fait exprès.

Incapable de rester allongée une minute de plus et donc de prendre le risque d'être vulnérable, je me redressai non sans maintenir fermement ma tête. Il m'observait en silence, attendant patiemment que je dise quelque chose pour évaluer les dégâts qu'aurait pu occasionner le coup sur ma tête.

- Où sont mes livres ? Et mon portable ? paniquai-je.

À croire que je n'avais rien de plus intéressant à dire où de choses plus préoccupantes à penser pour le moment. Il refit ce petit sourire charmeur qui me faisait chavirer.

- Votre portable est là, me rassura-t-il en le sortant de sa poche pour me le rendre. Je reviens !

Il sortit de son bureau ce qui me laissa le loisir de dévorer des yeux le côté face de son anatomie. Je ne savais pas ce qui m'arrivait, ce n'était pas du tout mon genre de faire ça, mais c'était plus fort que moi. Il avait quelque chose de magnétique et d'irrésistiblement attirant.

Mon portable vibra pour la seconde fois en peu de temps et j'eus juste le temps de voir le nom de mon correspondant sur l'écran avant que mon bon samaritain ne revienne les bras chargés de manuels, mon sac en bandoulière sur son épaule. Je rejetai l'appel sans aucun scrupule et remis mon téléphone dans ma poche.

- Je ne savais pas que les livres étaient si dangereux, me confia-t-il sur le ton de l'humour.

- Moi non plus, répondis-je en malaxant la bosse sur mon front.

Il déposa mes affaires sur son bureau et alla se servir un verre d'eau à la fontaine. Il revint vers moi et me le tendit gentiment.

- Buvez ça vous fera du bien, commença-t-il. Ou bien vomir, mais au moins nous serons fixés sur un éventuel traumatisme crânien, continua-t-il.

- Cool, raillai-je.

Rien que l'idée de me mettre à vomir devant lui me donnait justement la nausée. Gab avait raison, de prêt il était encore plus impressionnant. Le parfum entêtant de sa peau emplissait toute la pièce, un mélange de noisette et de chocolat. Une vraie pâtisserie vivante. Habillé comme la veille au soir, il avait simplement pris la peine de changer de chaussure pour en adopter une paire qui fasse un peu plus ville.

- Je plaisante ! Maggie c'est bien ça ? demanda-t-il la voix légèrement plus suave que tout à l'heure en repoussant une de mes mèches de cheveux qui c'était aventurée sur mon visage.

Je lui repoussai immédiatement la main, sans ménagement, pour lui montrer que son geste ne me plaisait pas. Il pouvait être aussi beau et attractif qu'il voulait cela ne lui donnait pas le droit de prendre ses aises avec moi. Il fut surpris, non sidéré, que je le rejette aussi franchement. Ça ne devait pas lui être arrivé depuis des années. Son bras resta en suspens quelques secondes puis il reprit une contenance, plutôt amusé par la situation.

- En fait c'est Magaret, mais tout le monde m'appelle Maggie.

- Enchanté Margaret, je m'appelle Charles, se présenta-t-il avec une classe folle.

Cœur ArtificielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant