Chapitre 2 [bouclé]

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On s'observait en silence, on se détaillait chacun longuement, on cherchait surtout à cerner l'autre.

Puis, le garçon aux yeux bleu saphir se rapprocha de nous en faisant un pas, instinctivement je tendis ma main et la sphère lumineuse réapparut. L'adolescent fit un pas en arrière, certainement apeuré par ma réaction. Je réalisai ensuite que mon premier réflexe avait été de faire apparaitre la boule verte. Je fermai ma main, coupant ainsi la lumière.

Il fit un nouveau pas et se rapprocha de nous, avec une démarche plus assurée qu'avant.

après plusieurs minutes de toisement, on commença à se parler, ils étaient assez timides, mais bientôt, la faim devint importante, alors on décida d'explorer nos salles. Grâce à nos trois pouvoirs, on parvenait à ouvrir les portes en fer, à nous protéger des bouts de verre et à voir à l'intérieur des pièces plongées dans le noir.

Au bout d'une heure trente environ, on se retrouvait dans la salle du garçon de rubis et on étalait nos trouvailles trouvées un peu partout en fait. Revolver, nourriture, boissons, bandages, couverts, sac à dos, linge et lampe torche.

Le revolver était l'objet le plus mystérieux, je l'avais retrouvé sur le sol au fond du couloir, comme si quelqu'un l'avait posé ici dans l'espoir que quelqu'un le retrouve, louche.

Les salles étaient toutes plongées dans le noir, avec toujours cette odeur de renfermé et de produits chimiques, épouvantable.

Puis, une fois nos trouvailles partagées dans les sacs à dos, plus personne ne parla. Je décidai de m'éloigner des garçons.

-Hé ! Emeraude ! m'appella Saphir.

Je les rejoignis et fronçai mes sourcils.

-Il y a un problème ? questionnai-je.

-Tu sais ce que ça veut dire « Eridia » ? demanda t'il en faisant les guillemets avec ses doigts.

Je secouai la tête, autant découragée qu'eux.

-On s'appelle par la couleur de nos yeux donc ? plaisanta Saphir.

Mais visiblement, la blague sur notre différence frappante n'était pas drôle.

Devant nos airs découragés, il se rattrapa :

-Excusez-moi, mais je pense qu'il va falloir nous trouver des prénoms.

-Attendez, vous aussi vous avez oublié vos prénoms ? demanda Rubis.

On hocha la tête.

-Vous pensez qu'on a fait quelque chose de mal ? ajoutai-je.

Saphir haussa les épaules.

-Possible, on aurait surement pu détruire le monde avec nos pouvoirs, répondit-il.

- Avec trois ados âgés de quatorze ans ? Je ne pense pas que l'on aurait été capable de détruire la planète, répliqua Rubis.

-Soit on a d'autre pouvoirs autre que la lumière, le vent et la protection, commençais-je.

-Soit il y en a d'autres, dit-on en chœur.

-Bien, supposons que l'on soit plusieurs à avoir des pouvoirs différents, pourquoi on aurait détruit le monde ? s'exclama Saphir.

Il avait raison sur ce point-là, pourquoi on aurait voulu de briser quoi que ce soit ?

Tout cela n'a aucun sens.

Rubis semblait sceptique alors que Saphir s'impatientait.

-On n'est même pas surs que le monde soit différent ! Reprit Rubis.

-Il n'a pas tort, affirmais-je;

-Émeraude...attends, tu n'es pas sérieuse ? Comment t'expliques que le bâtiment soit à moitié détruit, qu'il y ait des bouts de verres brisé ! Qu'il y ait des portes en fer gelées, et pour couronner le tout, un courant d'air chaud dans le couloir ! S'exclama Saphir, c'est beaucoup trop mystérieux!

-Il n'a pas tort, copia Rubis.

Un sourire s'étira sur ses lèvres alors que Saphir baissa la tête, réprimant un sourire également alors que je plaçai ma main sur ma bouche, étouffant un petit rire.

On en était venu au fait que l'on risquait de ne jamais se souvenir de nos prénoms réels. Alors, on suivit la suggestion de Saphir et on s'appela par la couleur de nos yeux, j'espérai juste que s'il y avait d'autres personnes comme nous, ils n'auraient pas les yeux vert émeraude, ou bleu Saphir ou encore rouge rubis !

Finalement, on s'était occupé d'établir des hypothèses sur le monde extérieur, mais je pensais plutôt que l'on devrait aller dehors, même si c'était dangereux, il fallait qu'on retrouvait des gens qui nous ressemblaient !

Je les observai discuter et mes yeux s'attardèrent sur le regard de Rubis, il était plus rouge que jamais.

Je me souvins d'un coup que j'avais des pouvoirs et j'ouvris mon poing dévoilant une boule lumineuse verte. Je poussai ma main vers le plafond, mais rien ne se produisit, comment?

J'essayai la porte à l'autre bout du couloir, rien. Tout ce qui était en relation avec des sorties possible était impossible à forcer.

-Les gars! paniquai-je en haussant la voix.

Ils sortirent de la pièce et apparurent dans le couloir,je respirai rapidement. Ils comprirent rapidement lorsque mon regard se tourna vers la porte intacte, alors que les murs étaient pratiquement détruits par mon pouvoir.

Nos regards démontrèrent la même panique, on ne pouvait pas sortir.

Eridia, Tome 1: L'éveil [En Correction/Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant