Chapitre 22:

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PDV SAPHIR

Je me réveille avec la tête dans le cul si je peux me permettre, j'ai incroyablement mal au nez et aux côtes.

Mon nez est bouché et je suis obligé de tousser et de souffler par le nez pendant dix minutes puis éjecter les intrus de mon organisme.

Quel humour que j'ai...

Je me redresse sur les fesses, en position assise et je scrute la pièce dans laquelle je me trouve, déjà je suis en caleçon et sans couvertures.

C'est gênant, très.

Je suis assis sur un matelas, ma foi, confortable, pas de câbles ou d'autres conneries, visiblement ce n'est pas une œuvre d'orcade.

Mais alors où on s'est fourrés encore?

Les murs sont sombres et sales, la peinture s'effrite, le plafond menace de s'effondrer mais le reste de la pièce est propre et rangée, le contraste est frappant et flippant.

Je saute du lit et mes jambes me conduisent jusqu'à la porte mais avant que je l'ouvre, cette dernière le fait toute seule et un homme habillé d'un jean troué ainsi que d'une chemise déchirée, sa barbe de plusieurs jours grisaille et son crâne est caché par une casquette délavée, ses yeux aubruns me fixent étrangement, je cache instinctivement mes parties d'une main tout en continuant de le fixer.

L'homme tend son bras devant moi, ainsi que des vêtements.

-Oh, merci, sourie-je.

J'enfile rapidement le jean et le tee-shirt tandis que je continue :

-Un bonjour ou bonsoir serait trop compliqué à dire? Je ne sais même pas où je suis.

-Contente toi de m'obéir, déclare l'homme froidement.

-Oula c'est bon, calme-toi mon pote, lançais-je en le suivant tel un toutou.

Nous parcourons un long couloir lorsque nous nous arrêtons devant une grande porte en bois, il l'ouvre et je découvre une pièce animée avec des gens qui boivent je-ne-sais-quoi, il m'ordonne de m'assoir sur une table à nos côtés.

Où sont mes amis?

Ici, les gens me regardent bizarrement, ils sont normaux, eux, je me sens oppressé par leur regard, ne sachant pas contrôler la couleur de mes yeux je plonge mon visage entre mes mains, espérant qu'ils finissent par m'oublier.

La porte s'ouvre de nouveau laissant apparaître Eileen et Topaze, je me lève de ma table et Eileen rejoint mon étreinte en moins de deux, une fois séparé je prends Topaze dans mes bras, ce dernier grogne articulant qu'il n'est plus un bébé.

Je ris tout de même et Eileen me demande :

-Où sont les autres?

-Je n'en ai aucune idée, répondis-je.

Avant que je ne puisse demander plus, la porte s'ouvre de nouveau mais cette fois sur Amber et Thaïla accompagnés de Emeraude.

Emeraude m'enlace comme jamais, puis Amber la copie également, je suis content de les savoirs en vie, les autres sont cool, mais rien ni personne ne pourra remplacer ces trois-là.

On s'assoit tous sur la table, Emeraude a le regard ailleurs, comme perdue :

-Tout va bien em'? questionnais-je.

-Ouais, ça va, c'est juste que je m'inquiète pour les autres, j'ai vraiment flipper.

-Et bah voyons, je savais pas que miss pouvoirs avait peur! s'exclame Thaïla hypocritement.

-De toute façon tu es bien trop bête pour l'avouer, que toi aussi tu as flippé, lâchais-je.

Elle me lance un regard noir en tant que réponse mais émeraude complète :

-Tu n'est même pas humaine, personne n'est parfait donc tu n'as pas peur de rien, tu me ferai presque pitié.

Thaïla ne répond pas mais elle se lève et se dirige vers le fond de la salle, là où est le bar.

-Vous y êtes quand même allés fort, déclare Amber, soucieux.

-Ne me dit pas que tu commences à la défendre! m'exclamais-je.

C'est le comble !

-eh bien si tu y tiens tant ! Oui! Je suis certain qu'elle a une part de lumière et pas que d'ombre et puis d'abord ! Tu n'es pas mon père! rétorque t'il avant de rejoindre la fille aux cheveux roses, nous laissant là, interloqués.

-Il vient de s'énerver ? questionne Eileen, sous le choc.

-Hum, ouais je crois, admet Emeraude.

**

Cela fait déjà vingt minutes que nous sommes debout, mais Caden, Rubis et Violet manquent à l'appel.

Le visage posé contre mon épaule, notre leadeur a le moral au plus bas, les trois garçons les plus importants pour elle ne sont toujours pas arrivés et même si elle ne le montre pas, je sais qu'elle est bouleversée, quant à moi, je l'ai blottie contre moi dans l'espoir de la consoler, même Amber et Thaïla commencent à s'inquiéter.

Les tables ne sont pas si confortables que ça et on s'est tous assis, dos au mur en attendant des nouvelles, lorsque Emeraude me chuchote :

-Tu entends ?

Je fronce les sourcils et je tends l'oreille:

-a part les ivrognes qui font un bruit de fou non, et toi?

-J'entends quelqu'un arriver, déclare-t'elle, et c'est proche.

Elle se détache lentement de mon étreinte, la porte s'ouvre et Caden apparait subitement a quelques mètres de nous, il n'en faut pas plus pour Emeraude qui se lève brusquement pour s'élancer contre Caden, ce dernier reste interloqué et il met quelques minutes à comprendre qu'il faut lui rendre son étreinte.

On s'est tous levés du coup et on observe calmement l'action presque irréelle qui se présente sous nos yeux, sincèrement, je n'aurais jamais pu penser qu'ils deviennent aussi proches brusquement.

Puis ils se séparent enfin, Caden prend les deux mains de mon amie dans les siennes, nous voyons ses lèvres bouger mais nous n'entendons rien, ils sont certainement trop loin et ils doivent certainement chuchoter.

Caden prend le relais et demande où sont les deux derniers avant que la porte s'ouvre d nouveau mais cette fois sur les derniers qui manquent, et c'est cette fois au tour de Rubis de recevoir Emeraude dans ses bras, ce dernier ne se fait pas prier et il répond automatiquement, Violet se contente de hocher la tête dans notre direction.

Avant de pouvoir leur en dire plus, un homme entre dans la pièce, la seconde suivante tous les ivrognes sortent exceptés nous, il nous observe un par un, ses yeux jaunes pétillent de bonheur et son regard s'arrête sur Amber, d'une voix claironnante et nostalgique et il annonce :

-Je suis si heureux de te revoir, mon fils.

Eridia, Tome 1: L'éveil [En Correction/Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant