Chapitre 15:

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Trois jours, trois jours que l'on marchait sans arrêt, je sentais les plus jeunes qui s'efforçaient d'avancer, c'était dur, toutes les nuits on entendait des avions de chasse qui patrouillaient au-dessus de nos têtes créant un vacarme insoutenable.

Caden nous annonçait que l'on allerarriver près d'une ville d'ORCADE, pour plus de protections, seules les personnes normales pourront y aller.

Mais je n'étais pas du même avis.

- Pourquoi je ne peux pas y aller! m'exclamai-je, je suis agile, je suis forte et rapide !

-Tu ne sais pas encore contrôler la couleur de tes yeux idiote! crache Thaïla.

-Toi, on t'a pas sonnée, rétorquais-je à nouveau.

-Et mon poing dans ton visage ça te tente ?! continue-t'elle.

-Non merci, on a déjà fait assez d'horreurs sur ton visage avec tes pouvoirs, pas besoin d'une nouvelle victime, rie-je.

Elle s'arrêta, je lui avais enfin bouclé le bec à celle-là.

-Loïs, Aiden et Kélya iront, toi, tu restes avec nous, décide Caden.

-Mais je sais contrôler mes yeux! Assurai-je.

-Bah montre alors! Et combien de temps ? Ce n'est pas dix malheureuses secondes qui te tiendront à l'écart ! Devance Thaïla.

-Plus longtemps que ton avenir, rétorquai-je du tac au tac.

Elya soupira longuement et écartait les plus jeunes loin de nous trois, quant aux garçons, cela faisait déjà belle lurette qu'ils avaient décidés de ne pas assister à notre querelle.

-Montre, ordonne fermement Caden.

Je m'exécutai sous les yeux ébahis de Thaïla et le regard ferme de Caden, je rompis le sort cinq minutes après et ils devinrent de nouveau Vert émeraude.

Je me sentais comme vidée d'énergie, mais n'en menais pas large, je m'étais bien décidée à me rendre là-bas !

-ok, tu iras, accepte finalement Caden sous les protestations de Thaïla.

Je lançai un regard provocateur à Thaïla qui bouillonnait de rage .

Je rejoingnis mes amis, fièrement et ils rièrent. Violet se leva et me prit à part.

-Tu me promets de faire attention? Je refuse que l'ORCADE se charge de toi, avoue t'il, inquiet.

-T'inquiètes, assurais-je avec un sourire au coin des lèvres.

Je déposai mes lèvres dans le coin des siennes, le faisant sourire, puis, je récupéra mon sac à dos.

Je lui souris une dernière fois et contrôlai mes yeux, je saisis mon sac à dos sur le côté et le balançai sur mes épaules, je lançai un simple regard à Caden.

-Loïs, tu te charges du groupe, ordonne fermement notre chef.

Le jeune garçon aux cheveux ébènes hocha la tête et nous pressa jusqu'à l'entrée, mince, on avait de la visite.

Des gardes avec le nom "ORCADE" brodé sur leurs vêtements contrôlèrent les entrées et sorties dans la ville, on ne passera jamais sans se faire repérer.

Loïs s'apprêtait à repartir mais je le bouscula et m'élançai en courant vers l'entrée, je ne leur laissais pas le temps de dire ouf et passa par-dessus la barrière de sécurité. Les deux gardiens ne me calculèrent pas tout de suite tandis que moi, je courai le plus vite possible dans les ruelles encombrées de passants.

J'entendais un des deux agents courir à ma poursuite en hurlant qu'un, "code bleu", était à enclencher.

Après avoir tourné plusieurs fois, après avoir escaladé des murs, je parvins à les semer.

Je débarquai dans une ruelle encombrée de poubelles puantes et nauséabonde. J'eus un haut le coeur, ma gorge se serra et l'odeur me piquait les yeux.

Malgré l'odeur étouffante, je parvenai à grimper au-dessus d'une poubelle et de m'agripper à un rebord de fenêtre, je m'y hissai sans grande difficultés et je parvins à monter sur le toit en répétant la même action sur vingt étages.

Je regardai en contre-bas, le vide se dressa sous mes yeux. Si je tombai, c'étaitla mort assurée et je ne souhaitai pas que mon corps soit utilisé comme arme ou autre connerie du genre. Je levais la tête vers le ciel et je me hissai sur le toit en agrippant un des gouttières , j'atterris dans un quartier américain digne des années deux mille-seize.

Un vrombissement puissant attira mon regard dans le ciel, c'était lorsque je découvris avec effroi l'énorme engin à dix mètres de ma tête et un faisceau lumineux qui m'éclairai que c'était sans espoirs.

Ou peut-être pas.

-EM! hurle une voix en contre-bas.

Je baissais automatiquement mon regard vers le bas et découvris mes amis ainsi que Caden et les sans pouvoirs qui me hurlèrent de m'enfuir. Mais c'était trop tard.

Un homme armé débarqua près d'eux et seulement les élus ainsi que deux sans pouvoirs parvinrent à s'échapper, les larmes roulèrent le long de mes joues lorsque je fis face à l'atrocité de la situation.

Tous ceux qui ont survécu à l'attaque à la tour sont entre les mains de O.R.C.A.D.E, je fis volte-face et découvris un garde, ce dernier m'attrapai par le bras alors que je me débattais en hurlant à plein poumons.

Puis, comme si c'était terminé, je sentis une aiguille glisser contre ma peau et s'enfoncer vivement, un énième hurlement franchit mes lèvres, mais il était le plus glaçant de tous, j'y ressentais parfaitement ma peur, mon angoisse et ma douleur .

Je sentais  mes paupières devenir lourdes et je ne voyais bientôt que du noir alors que mon corps s'affaiblissait à une vitesse phénoménale, une dernière pensée traversa mon esprit : alors, c'était ça, mourir?

Eridia, Tome 1: L'éveil [En Correction/Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant