Chapitre 16

22 2 16
                                    

J'observe du coin de l'œil deux filles blondes ainsi qu'un jeune garçon brun qui discutent, il y en a plusieurs des salles comme ça, je pense que ça fait plus d'un mois que je suis clouée ici, je stagne entre la salle de cours -que je partage avec cinq personnes-, le "réfectoire", ma chambre et la salle de bains.

Les jours ici sont longs et ennuyant, j'ai toujours cette image de Violet en mauvais état. J'ai beau essayer, je n'arrive pas à l'oublier. Je ne sais même pas complétement ce qu'il a fait.

Pour être franche, je m'en fiche complétement, mon objectif, c'est de retrouver mes amis, j'espère qu'ils vont bien, où alors qu'ils ont pu s'enfuir.

Mais mes espoirs s'amenuisent de plus en plus en voyant le nombre d'adolescents aux yeux de couleurs différentes se diriger vers leur dortoir chaque soir. Ils sont de plus en plus nombreux autant perdus que moi.

Je suis frustrée, mon cœur se serre lorsqu'une de mes pensées a le malheur de divaguer sur mes amis ou pire, Lui. Ce gars me fout la trouille, le mec en noir.

En plus d'être flippant de nature, son rictus hypocrite et charmeur n'arrange rien du tout.

Comme d'habitude, les trois autres m'observent de temps à autre et ne vienne pas me voir, je pense que tout le monde sait pour les Élus.

Ça m'a tellement agacée que désormais je contrôle mes yeux sans arrêt, me fatiguant doublement, je me lève, laissant le plateau sur la table, une manie qui m'amuse, je me suis découvert une nouvelle passion, faire chier ceux qui me retiennent ici.

Le fait de ne pas emmener ma vaisselle sale vers les cuisinières est une habitude, ils ne prennent même plus la peine de me reprendre, fatigués de mon caractère.

Je passe devant les deux gardes qui surveillent le réfectoire en leur souriant hypocritement.

Ils me suivent des yeux lorsqu'un des deux attrape mon poignet en me tirant en arrière.

Prise par surprise, mon premier réflexe est de me détacher et d'utiliser mes pouvoirs, l'homme s'effondre au sol tandis que je recule à l'extérieur, un peu surprise.

Son collègue se met aussitôt au chevet de l'homme au sol pour vérifier son pouls, par chance, il bat encore, enfin, j'aurais préféré le contraire.

Je fais les grands yeux et me tourne vers mes trois acolytes qui me regardent, apeurés et étonnés.

-C'est ce qui arrive quand on décide de s'en prendre à moi, vous feriez mieux de vous tenir à carreaux, lançais-je au garde.

Il hoche lentement la tête tandis que j'arque un sourcil et sourit silencieusement.

J'entends des pas qui se rapprochent rapidement, des gardes viennent à la rescousse!

Je soupire, remonte mes manches qui étaient retombées et rejoins ma chambre, sachant que dans les dix minutes qui allaient suivre mon retour, un homme en noir viendrait me chercher, j'allais me débattre, il me regarderait méchamment, je lui rendrais son regard, il me conduira dans une salle blanche, il m'attacherait à un lit et il m'enverrait des coups de jus pour que je me torde de douleur.

Mes cernes et mon teint pâle prouvaient le fait que j'étais loin d'être sage, ces coups m'épuisent et pourtant je survis. Quelle chance!

Ironie quand tu nous tiens...

Sauf que pour ma plus grande surprise, c'est une femme que je vis arriver, elle était habillée en gris, ses cheveux bruns tombés en cascade sur ses épaules et descendaient jusqu'à ses hanches, son visage était fin et je lui aurait donné même pas quarante ans, les rides sur son visages ne se voyaient à peine, mais ce fut son regard bleu perçant qui m'étonna. Le même regard que Saphir...

Mon coeur bat à la chamade et j'ai les mains moites, son assurance me perturbe, et pour la première fois, je me sens soumise et complétement perdue.

-Que me voulez-vous, crachais-je, mais ma voix se brise à la fin.

- Aucuns maux en tout cas, n'assurent la femme, sa voix mélodieuse pourrait presque me mettre en confiance instantanément, mais je comprends son manège.

C'est lorsqu'elle vient s'assoir à côté de moi que je réagis, je me redresse et je recule vers le mur le plus proche les bras croisés. Je tourne la tête vers la porte fermée, même si j'essayais de m'enfuir, des gardes m'attendraient surement à l'extérieur.

-J'vous crois pas, lâchais-je.

-Tu veux revoir tes amis? Questionne-t-elle avec un rictus malin au coin des lèvres.

Mon sang ne fait qu'un tour puis la colère monte en moi, mon sang pulse dans mes veines et je ne sens plus mes poings que je sers fermement, tranchant ma paume à cause de mes ongles.

Je respire rapidement et mes yeux lancent des éclairs.

Sans que je ne contrôle quoi que ce soit, la paume de ma main s'ouvre subitement pour laisser place à une boule verte lumineuse menaçante, cette dernière s'abat sur la femme que je parviens à plaquer contre le mur.

Je me rapproche d'elle tandis qu'elle peine à respirer, ses cheveux soigneusement coiffés sont en bataille, son rouge à lèvre s'est étalé sur le côté je-ne-sais-comment et sa lèvre inférieure tremble.

Je garde mon bras tendu en l'air pour la maintenir au-dessus du sol et dirige mon autre main vers la porte où des hommes armés entre, je les maîtrise en moins de deux et les autres se stoppent.

-Le premier qui approche, je la tue, c'est bien clair? Menaçais-je.

Les gardes jettent un œil à la femme qui leur ordonne de ne rien faire.

Je dirige mon regard vers la femme qui m'observe calmement.

Je mets plus de puissance dans mon geste et commence à fermer lentement ma main, l'empêchant de respirer correctement.

Elle commence à suffoquer tandis que je prends un malin plaisir à la faire souffrir pendant que je parle :

-Vous avez intérêt à les laisser tranquille avant que je ne m'énerve réellement, jusqu'ici j'ai suivis vos ordres, mais ça va changer, si vous ne me dîtes pas OÛ ils sont, je vous tuerais lentement et la souffrance se lira sur votre visage, menaçais-je.

Elle hoche la tête, ses traits tirés par la douleur, je dés sert légèrement mon emprise sur son coup

-Je ne suis plus la gentille fille-fille à son chienchien, je peux devenir méchante et sans-cœur, je vous déconseille de leur faire du mal, annonçais-je calmement mais d'une voix forte et soudainement pleine d'assurance.

-Je ne sais pas qui vous êtes et j'en ai rien à faire, crachais-je, mais ne faites plus la maligne avec moi.

Sur cela, je défais totalement mon emprise sur elle et la femme tombe face contre sol, sa poitrine se soulève rapidement tandis qu'elle reprend son souffle.

Elle se lève, une main sur sa poitrine et me fait face.

-Quoi? Vous voulez vous mesurer à moi? M'étonnais-je en riant.

Elle semble déstabilisée car elle finit par sortir sans me laisser un seul regard de mort, je lâche les gardes que j'avais oublié, un d'entre eux allaient bientôt mourir étranglé si elle ne serait pas partie.

Les gardes me lancèrent un dernier regard avant de s'en aller.

Je ne sais pas ce qu'elle voulait me dire, et sincèrement, j'en ai rien à carrer, demain je bouge mon cul et je retrouve mes amis, terminer, je ne serais plus la soumise.

Eridia, Tome 1: L'éveil [En Correction/Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant