Chapitre 9:

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PDV EMERAUDE

Une semaine plus tôt

Cela faisait déjà plusieurs jours que nous avions rejoints la tour et c'était normal d'y apporter quelque chose, c'est donc après avoir fini de manger que Violet et moi nous retrouvions derrière la cuisine occupés à laver les assiettes.

Le silence était pesant et l'atmosphère étrange état palpable, je me retrouvai à jeter quelques coups d'oeil à Violet, ce dernier affairé à essuyer les couverts.

-Tu es arrivé quand? questionnai-je finalement.

-Je suis là depuis neuf mois, annonce t'il, froidement.

-Et comment? continuai-je tandis que je lui tendai une assiette.

-Avec des fils accrochés à mes bras, répondit-il.

Je m'apprêtai de nouveau à répondre mais il me coupa la parole :

-Pourquoi toute ses questions?

-Comme ça, répondai-je.

Il scrutait mon visage à la recherche d'un quelconque signe de mensonge avant de lancer :

-mauvaise réponse.

Cette fois, c'était à mon tour de le fixer :

-T'es dans ma tête peut-être?

-Non, admet-il -je souris- , mais tu mens, ça se voit.

Je levai les yeux au ciel, mais bien sûr.

-Je ne mens pas, me défendai-je.

Il laissa un sourire orner ses lèvres avant de terminer d'essuyer les assiettes puis il sortit de la pièce sans m'adresser un seul autre regard.

Je soupirai d'agacement et je rangeai les assiettes lavées et essuyées dans un des placards.

Je rejoignis les garçons dans un des trois salons, avec qui le courant passait bien, en même temps, nous étions dans la même galère.

-Alors émeraude, comment s'est passé ta corvée avec Monsieur grognon? demande sarcastiquement Saphir.

-J'ai l'air d'en avoir été comblée? répondais-je.

Il secoua la tête en rigolant et je le suivis joyeusement, Amber se contentait de sourire, d'ailleurs, je ne vis pas Rubis.

-Où est Rubis ? questionnai-je.

-Là-bas, m'indiqua Amber d'une signe de tête, je tournai la tête et je découvris Rubis adossé à la fenêtre, immobile.

Je le remerciai et je me levai pour le rejoindre, arrivée derrière lui, je posa mon coude sur son épaule, il tourna la tête vers moi, triste.

-Qu'est ce qu'il se passe? questionnais-je tout en retirant mon sourire habituel pour le remplacer par de l'inquiétude.

-Nos parents sont certainement morts, tous, il n'y a plus que nous, admet il.

-Peut-être, affirmais-je, mais c'est pour ça qu'il faut qu'on s'en sorte.

-C'est surement con, commençai t'il, incertain.

-Je t'écoute, assurai-je en retirant mon coude de son épaule pour le poser sur le rebord de la fenêtre.

-Mais mes parents me manquent, je veux dire, je n'ai aucun souvenir d'eux, peut-être que je n'en ai jamais eu, mais s'ils étaient là, peut-être qu'ils auraient pu m'aider, affirme t'il.

Je lui souriai et posai ma main sur le dos de la sienne, amicalement, son regard divaguai sur nos mains avant de ne se détourner vers le paysage.

-Je suis certaine, que où qu'ils soient, ils sont fiers de nous, et fier de toi particulièrement, tu es déjà très courageux Rubis, ne l'oublie jamais, admis-je avant de ne retirer ma main de la sienne, supprimant la légère vague de chaleur qui m'avait envahie.

Violet passa près de moi et me bouscula, je réagissai aussitôt :

-Mais c'est quoi ton problème?! M'écrai-je.

Il ne se retournai même pas, alors, je levai mon bras en l'ai, le regard menaçant, j'en avais plus qu'assez qu'il me traite comme une moins que rien!

-Emeraude, non! s'effara Saphir,  arrête toi!

Mais le coup partit tout seul, les pieds de violet se décollèrent du sol et son corps fut projeté contre le mur d'en face, y laissant un léger renfoncement.

Il se redressait difficilement, un regard noir peint sur le visage.

-ça, c'est pour t'être foutu de moi, lançai-je.

Une fois debout, il ne répondit pas et s'éclipsa dans le couloir.

-Trouillard, soufflais-je, accablée.

-Emeraude! tonna la voix de Caden, et je sus pile à ce moment là que je risquais d'avoir de gros soucis.

Il me conduisit à un des étages inférieurs, là où personne n'allait, il s'approcha d'une vitre et me demanda de le rejoindre.

-Tu sais, débuta t'il, quand on m'a dit que les Elus étaient enfin arrivés, je ne m'attendais pas à te voir.

-Comment ça? questionnai-je.

-J'avais...volé quelques dossiers me concernant chez ORCADE, avoua t'il, et j'y avais vu ta photo ,ton nom...et puis tes pouvoirs, évidemment, je n'avais pas pu fouiller plus.

Je hochai la tête, comprenant tout de même que ce n'était pas simple de l'apprendre ainsi.

On observait le paysage calment, les remous du sable, et le vent emporter de la poussière au loin, après plusieurs minutes de paix intense, je m'excusai :

-Je suis désolée d'avoir agis ainsi, même s'il m'avais énervée j'aurais dû me contrôler.

-Tu n'as pas à t'excuser, assure t'il, je l'avais déjà prévenu de ne pas te chercher.

-Toi, tu as dit ça? Sur moi? m'étonnai-je.

-ça a toujours l'air de te surprendre, rie t'il doucement.

Il posait sa main sur mon épaule continua :

-Sois tout de même compréhensive avec violet, ce n'est pas simple aussi pour lui, de nouveau sentiments font surface il faut simplement qu'il apprennent à les contrôler, sourit t'il, espiègle.

Je fis volte-face, les yeux écarquillés :

-De nouveau sentiments? Caden! m'écriai-je en comprenant aussitôt.

Il levait les mains en l'air en riant :

-Je ne fais que supposer!

Je lui lançai un faux regard noir mais sans pouvoir m'empêcher de me dire au fond de moi, qu'une dangereuse attirance grandissait en moi pour Violet.

Eridia, Tome 1: L'éveil [En Correction/Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant