Nous sommes le deux Février et dans deux jours, c'est mon anniversaire. Je devrais être excitée, je vais avoir dix-huit ans, c'est quelque chose quand même. Dix-huit ans c'est la majorité. C'est un cap comme dirait ma mère. Cela fait des semaines qu'elle m'en parle. Elle est tellement excitée, en vue de ce jour, qu'elle me prépare même une fête. D'ailleurs, ça fait au moins une heure qu'elle me bassine avec ce qu'elle a prévu pour mon anniversaire.
- Ava chérie, tu as distribué les invitations à tes copains d'école ? me demande-t-elle surexcitée
Les invitations ? Je les ai brûlées dans la cheminée du salon. Qui en voudrait de toute manière ? Personne ! Même moi je ne veux pas de cet anniversaire ! Ma mère le sait pourtant que je n'aime pas les anniversaires, pourquoi me force-t-elle ?
- Ils ne veulent pas venir, c'est ça ? Tu peux tout me dire ma chérie, me dit-elle incertaine.
Je lâche une exclamation d'étonnement tout à fait fausse.
-Tu t'y es prise comment pour deviner que personne ne sera là ? Lui dis-je énervée.
Je descends du tabouret de bar et sors de la cuisine, j'ai besoin d'être seule. Je n'en peux plus de l'entendre parler de cette foutue fête sans aucun intérêt. Ça sera un jour comme les autres et basta ! De toute façon, qui voudrait d'un anniversaire sans amis pour rire avec vous, dansé, jouer à des jeux stupides ? Personne.
Je monte, à toute vitesse, dans ma chambre pour ne plus supporter l'apitoiement qu'à ma mère à mon égard. Pour ne plus entendre tous ces trucs sur cette putain de fête dont je n'ai vraiment pas envie.
Arrivée dans ma chambre, je claque la porte aussi fort que je peux, pour bien faire comprendre mon énervement. J'allume la chaîne Hi-Fi et augmente le volume le plus fort possible.
J'allume mon ordinateur portable afin de m'occuper l'esprit, j'en ai marre de les entendre me parler de cet anniversaire comme-ci c'était la meilleure chose qui soit. Même mon père et ma sœur s'y mettent depuis plusieurs jours.
« Ava, tu auras dix-huit ans, te rends-tu compte, la liberté ! S'était exclamée ma sœur tellement contente pour moi. »
« Oh ! Je me souviens du jour où ta mère a accouché de toi. Dire que cela remonte à dix-huit ans. Je me sens vieux, avait dit mon père le sourire aux lèvres »
Je sors de mes pensées en entendant le bruit des notifications « Facebook ». J'ouvre machinalement l'onglet des notifications et je constate qu'il y en a une trentaine. C'est énorme, de toute façon, je sais à quoi m'attendre. Je regarde quand même, je ne peux pas résister. Alors je clique sur la première notification :
« Tu devrais mourir »
Il y a une cinquantaine de commentaires. C'est avec les larmes aux yeux que je continue ma lecture toujours plus douloureuse, commentaire après commentaire.
« De toute façon, elle est tellement grosse qu'elle ne va pas tarder à éclater »
« Ah ! Oui comme les ballons gonflables :') »
« mdr je suis sûr qu'elle peut rouler tellement il y a de graisse »
« Je n'en peux plus de ces commentaires, ils sont à mourir de rire, en même temps comment tu peux vivre comme ça, ce n'est pas possible d'être aussi gros ! Elle devrait faire quelque chose »
« Bah oui se pendre ! Quoique même la corde lâcherait »
Les larmes ruissellent sur mes joues, j'ai honte, je suis en colère, surtout contre moi, d'être comme je suis ! Je peux comprendre tous ces gens. Je pense qu'ils ont raison. Je devrais plutôt mourir. Je ne suis qu'une erreur, je ne manquerais à absolument personne.
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Le combat de ma vie.
General FictionTous les jours, c'est la même rengaine, les mêmes moqueries, les mêmes insultes, toujours les mêmes qui me pointent du doigt. Toujours ces mêmes personnes qui me jugent, me détestent et se moquent de moi.