18. La Destruction.

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Je baisse ma manche après avoir refait correctement mon bandage. J'essuie du revers de ma main les dernières larmes qui ruissellent le long de mes joues. Je fouille dans mes tiroirs sous le lavabo de la salle de bain à la recherche d'un mascara. J'applique le mascara avec précision sur mes cils. Je me poudre légèrement le visage puis je laisse tout en plan et je rejoins ma chambre, afin de préparer mon sac de cours. Je descends à toute vitesse pour rejoindre mes parents au rez de chausser. Je ne prends même pas la peine de déjeuner, je fais un bisou sur la joue de mes parents puis sort de la maison et je pars en direction du lycée.

Arrivé au lycée, je rejoins directement Dean qui m'attend devant la grande bâtisse comme à son habitude depuis deux semaines. Depuis qu'il sait pour ma tentative. Deux semaines où Jane ne m'a pas adressé la parole. Je sais qu'elle parle toujours à Dean, mais moi, elle m'évite. Je crois que je l'ai déçu, elle aussi, je la dégoûte comme tout les autres en France. Mais Dean, lui est encore la, il me soutient comme il peut, même s'il croît que j'ai arrêté de me faire du mal, tout les jours, il vérifie s'il n'y a pas d'autre. Alors je le dupe. Je continue ma torture personnel sur mes cuisses chaque jour, une nouvelle trace de mon enfer personnel.

Nous allons directement dans la salle de cours, Dean me raconte ces aventures de la veille ou me raconte ce qui se passe entre Jane et lui. Il me fait aussi part des nouveaux potins. J'acquisse avec un sourire totalement faux, mais il a l'air d'y croire alors il continue tout en me prenant le bras.

La journée est interminable entre les cours barbant, je crois que je n'arrive plus à suivre, mon esprit par toujours trop loin, je me demande ce que Harry fait en ce moment même. Je me pose un tas de questions sur Harry. Sa fait bien trop longtemps que je n'ai pas eu de nouvelle, il me manque terriblement. Je me passe en boucle notre premier baisé échangé puis le jour où il est venu au lycée avec un bouquet de fleurs. Quand est-il de ce bouquet ? La t-il jeté ?

Je sens mon téléphone vibré dans la poche avant de mon jean. Je le sors discrètement pour ne pas me faire prendre par le professeur. La notification m'indique que j'ai reçu un message d'Harry. Immédiatement, mon cœur s'affole, mes joues s'empourprent. Ma température corporelle monte en flèche. Des papillons dans mon ventre se réveillent et mon esprit imagine un tas de déclarations d'amour plus belles les unes que les autres.

La réalité est autre....

« Ava, je voulais tellement y croire, je voulais croire en nous, mais après ce qu 'on m'a dit, je ne veux juste t'oublier. Je ne te pensais pas comme tel ! En tout cas, tu joues bien ton jeu !

Adieu Harry ! »

Mon cœur bat toujours à une vitesse folle, mais malheureusement les papillons sont mort, la température et descendu, mon visage et devenu blanc. J'ai envie de vomir. De mourir. Je me sens trahie, humilier, sale. Kim a encore tapé là où sa fait mal. Elle a réussi. Cette fois-ci, je n'ai pas envie de me laisser faire, je n'ai pas envie de tout perdre à nouveau alors je réponds rapidement à Harry.

« Rejoins-moi sur la plage prés de l'école dans une heure.»

Après la sonnerie, je sors de l'établissement aussi vite que possible, tout en essayant d'éviter Dean. Je ne veux pas qu'il me suive, ni qui me pose un tas de questions. Je dépêche de rejoindre la plage à quelques minutes de l'école en espèrent qu'Harry vienne. Tout un tas de question se pose. Qu'est-ce que Kim lui a racontée. Pourquoi préférer t'il la croire par rapport à moi ? Je pensais que nous étions plus que ça, je pensais que je comptais plus pour lui, qui me faisait confiance, qui croyais en moi. Pourquoi quand j'arrive enfin à être heureuse et oublier le passé tout refait surface comme ça.

J'admire l'horizon depuis dix minutes maintenant, le soleil est au zénith. Le son apaisant des vagues me berce malgré la boule qui se forme au creux de mon ventre. Je me demande s'il va venir. J'imagine tant de scénarios dans ma tête tous avec un happy-end à la fin. Une fin où il me dit qu'il m'aime au plus profond de son âme. Je soupire une énième fois en regardant l'heure défilée sur ma montre.

Je tourne le dos aux eaux profondes de l'océan pour faire face au sable fin et à la rue. Je le cherche du regard en espérant le voir arriver avec un bouquet à la main. Mon cœur s'affole. Un frisson parcourt mon corps en l'apercevant au loin, malheureusement il y a ni bouquet de fleurs, ni cadeau, ni sourire venant de sa part. Tête baissée, il s'aventure sur le sable chaud, c'est boucles tombant sur son front.

Comme toujours, il porte un tee-shirt noir et un jean noir moulant qui lui va à ravir. Il relève la tête en ma direction et le temps s'arrête. Ses pupilles rencontrent les miennes, elles se cherchent, elles se disent que nous n'arrivons pas à nous dire, mais malheureusement, je n'y vois que de la tristesse et de la déception.

- Je t'écoute Ava ! Expliques toi ? Me demande Harry durement.


Aucun mot ne sort de ma bouche, tout est bloqué au fond de ma gorge. Je suis toujours impressionné par cet homme que j'aime tant. Cet homme si beau et si imposant face à moi. Il m'intimide énormément. Son regard est intense et froid, j'ai l'impression de le dégoûter. Qu'a-t-elle pu dire à mon sujet pour qu'il me déteste tant. Pour qu'il passe de l'amour à la haine si vite.

- Vu que tu ne parles pas, moi, je vais parler à ta place. Je ne pensais pas que tu n'étais qu'une traînée qui est prête à tout pour se taper le mec de sa sœur. Juste pour devenir populaire ! Mais tu t'es vue à la fin ? Tu fais tellement pitié ! Comment tu as pu inventer un harcèlement scolaire pour partir de France, c'est tellement pitoyable. Il paraît même que tu as voulu te suicider ? Tu aurais peut-être dû réussir ta tentative. Tellement tu es immonde pour ce que tu as fait vivre a ma cousine. Ava, je ne veux plus jamais te voir, mais plus jamais.

Je suis paralysée. Le ciel me tombe dessus. Tout s'effondre, mon cœur est piétiné encore et encore. Je ne comprends pas ce qui se passe, je ne comprends rien. Je le vois me hurler dessus, devenir rouge de colère. C'est beau yeux émeraude sont devenu noir. Je voudrais lui répondre, mais je n'y arrive pas. Je n'arrive même pas à encaissé tout ce qu'il me dit. Les larmes ruissellent sur mon visage. Je suffoque.

Tout d'un coup plus rien, il n'y a plus un son qui sort de sa magnifique bouche. Il est tendu, ces muscles sont contractés, ses narines dilatées par la haine. Il m'observe quelques instants. Il doit attendre une réponse de ma part, mais je n'y arrive pas. C'est alors qu'il se tourne, je suis dos à lui. Mon cœur me hurle de le prendre dans mes bras de tout avoué. Dire la vérité, mais mes mots ne veulent pas, ma bouche est incapable de s'ouvrir. Il se met à marcher en direction de la route. Je le vois s'éloigner de moi. Ma vue se trouble par les larmes. Je le suis du regard et je suis là a le laisser partir comme une cruche au milieu de cette superbe plage comme dans les films à l'eau de rose.
C'est là que j'aperçois deux personnes qui m'est familière que je déteste tant. Celle qui ont participé à toute cette horreur. Ils me regardent le sourire aux lèvres, jubilant de bonheur.

John et Kim.

Je m'effondre sur la sable brûlant, le soleil tapent dans mon dos. A genoux, sur le sol, je hurle. Je hurle toute la douleur qui est encré au fond de mon âme. Je hurle au pré de cette foutue vie merdique. Je me déchire de l'intérieur, je pleure toutes les larmes de mon corps. Je me recroqueville sur moi-même criant ma douleur à de nombreuses reprises.

Le combat de ma vie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant