La discutions avec ma sœur m'a fait longuement réfléchir. J'ai toujours cette envie de mourir, de ne plus vouloir exister, mais ce que Laura m'a avouée me retourne l'estomac et le cœur. J'ai envie de pleurer, car au fond de moi, je me rends compte qu'elle a besoin de moi et qu'elle m'aime plus que tout. Je pense que je peux compter sur Laura, peut-être même sur mes parents. Du moins, je l'espère.
Je suis là allongée sur mon lit d'hôpital à fixer le plafond qui devient jaunâtre au fur et à mesure que les années passent. Mes cheveux blonds sont éparpillés sur le haut du lit, j'ai toujours ma perfusion accrochée à mon bras et depuis quelques temps maintenant j'ai une sonde pour me nourrir car jusque-là j'ai toujours refusé de manger.
Le temps passe, les jours aussi, je n'ai plus la notion des jours. Sommes-nous lundi, mercredi ou même dimanche ? Je n'en sais rien je ne suis entourée que par ma solitude, mon désespoir, et ce dégoût de moi-même.
Je me demande comment aurait été ma vie, si je faisais cinquante kilos de moins ? Serais-je populaire ? Ou du moins appréciée des autres. Aurais-je eu un petit copain ? Une vie sociale ? Je ne sais pas. Comment cela aurait pu se passer. Mais je n'ai pas c'est cinquante kilos en moins. En y pensant cela fait combien de temps que je n'ai pas mangé de vraie nourriture ? Peut-être que j'ai perdu quelques kilos, oui j'ai dû perdre un ou deux kilos c'est un bon début ça ! c'est bien ça. Il faut que je me pèse. Il faut que je sorte d'ici.
Je soupire un bon coup et je me redresse dans mon lit pour m'asseoir. J'essaye de penser à ce que ma sœur ma dit. Elle a besoin de moi, elle a besoin de moi, elle a besoin de moi. Je prends mon courage à deux mains, je saisis la petite manette sur le côté de mon lit. J'appuie sur le bouton de couleur rouge qui sert à faire venir une infirmière.
- Ava tu as besoin de quelques choses ? Me demanda l'infirmière à lunette
- euh oui.... je... Je voudrais un plateau. Répondais-je timidement
-oh... Ok, j'arrive.
L'infirmière sort de la chambre en laissant la porte entre ouverte je peux donc voir que la blonde à lunettes parler à ses collègues en blouse vert pâle. Je vois un sourire apparaître sur le visage des deux autres infirmières. Elles se tapent dans la main joyeusement sûrement en signe de victoire car j'ai demandé à manger.
Je ne comprends pas tellement pourquoi elles réagissent de la sorte. Peut-être qu'elles s'inquiètent pour moi... Ca me fait chaud au cœur. Un sourire s'étire sur mon visage sûrement dû à toute la joie contagieuse des infirmières.
Quelques minutes plus tard, je vois l'infirmière m'apporter un plateau avec le menu du jour. Elle le pose sur la tablette qu'elle approche près de mon lit pour que je puisse passer à table. C'est la première fois que je mange au lit, maman me la toujours déconseillé par peur de tacher mes draps.
Le faite de penser à ma mère, me rend nostalgique, cela fait un moment que je ne l'ai pas vue. Les médecins m'ont interdit quelconques visites tant que je ne m'alimenterais pas. Je baisse la tête et soupire, cette pensée me rend triste. Je crois que la dame à lunettes le remarque car elle vient s'asseoir à mes côtés.
- à quoi penses-tu Ava ? Me demande-t-elle soucieuse
- à ma mère
-Elle te manque ? Se souci la blonde à mes côtés
-Oui, je crois que oui, j'ai envie de les voir... de voir mes parents... avouais-je
- Alors tu sais ce qui te reste à faire.. . Me sourit-elle, tu sais déjà que demander ce plateau est un grand pas. Le reste viendra naturellement. Fini-t-elle
- Mais j'ai peur...
- Peur de quoi Ava ?
Je relève la tête vers cette dame, son visage porte des traces de fatigue comme-ci elle n'avait pas dormi depuis des jours. Ses cheveux blonds sont lâchés en cascade sur ses épaules. Elle me regarde avec son air interrogateur et triste comme si elle avait peur que je recommence.
- Peur que tout recommence, peur de ne jamais y arriver. Peur de décevoir encore plus que je ne l'ai fait en voulant mourir. Peur de vivre. Dis-je en lâchant une larme.
- Tu sais Ava, la vie fait peur mais elle vaut la peine d'être vécue. Tu vivras des moments merveilleux. Le bonheur arrive toujours lorsqu'on s'y attend le moins. Toi aussi, tu y auras le droit, et tu n'es pas seule comme tu le crois, toute ta famille est là pour toi. Un jour, quand tu seras prête tu prendras ta vie en mains et tu te diras « je peux le faire, je peux y arriver. Je suis la meilleure. Je vais tout déchirer ». Puis quand tu auras fait ce parcours magnifique qui t'attend en sortant d'ici, tu te diras j'ai réussi, oui j'ai réussi à m'en sortir de toute cette merde. Tu regarderas droit vers toi avec le futur qui t'ouvriras grand les bras, dit-elle en me souriant
Ce discours me donne tellement envie d'avancer, j'ai limite envie de déplacer des montagnes, de résoudre les plus grand défis du monde, de sourire à la vie. Mais suis-je réellement prête à affronter tout ça réellement ?
- Je sais qu'au fond de toi, tu es prête à avancer, j'en suis sûr.
Je la regarde, je pense qu'elle a raison. Au fond de moi, je pense être prête à sortir d'ici. Voilà presque qu'un mois que je suis enfermée dans cette chambre hôpital. En guise de réponse, j'attrape ma cuillère et la trempe dans l'espèce de purée bien trop liquide pour être une purée au goût potable. Je mets la cuillère à ma bouche et avale difficilement la bouchée.
Cela fait maintenant une semaine que je mange. Une semaine que je mange que des trucs liquides mais bon les médecins étaient ravis de me voir enfin manger. Il paraît même que j'ai meilleur mine, sans trop s'emballer. J'ai pu voir mes parents il y a deux jours, ils étaient très fiers de moi de me voir manger. J'ai voulu leur demander ce qui allait se passer maintenant qu'ils savent. Cependant, ils ne m'en ont rien dit, voulant certainement me préserver. Laura vient me rendre visite aujourd'hui. Je suis heureuse de la voir.
Mes parents m'ont aussi apporté plusieurs livres, je peux enfin m'occuper. Je ne suis plus obligée de regarder ce plafond dégueulasse ou à la fenêtre. Je suis dans ma lecture du nouveau livre « after » lorsque que j'entends frapper à ma porte. Je réponds simplement que c'est ouvert, je pose mon livre sur la petite tablette blanche non loin de la bouteille d'eau.
Je vois ma petite sœur débouler dans ma chambre et courir jusqu'à moi pour me prendre dans ses bras. Cela fait un bien fou de la voir, elle me manquait. Je regarde par-dessus son épaule quand j'aperçois deux personnes en tenue de gendarme sur le pas de la porte. Je repousse légèrement ma sœur pour l'interroger du regard.
- Ava, maintenant que tu vas mieux, et pour que tu passes réellement à autre chose dans ta vie, il faut que tu leur racontes tout ce que tu as vécu comme harcèlement. Ils ont déjà recueilli pleins de preuves et ils ont déjà interrogé plusieurs personnes mais ils ont besoin de ton témoignage Ava.
- Je ne suis pas sur d'être prête à ça, dis-je en baissant la tête
Je ne suis pas prête à raconter ce qu'il s'est passé. Dire ce que j'ai vécu pendant si longtemps. Je n'ai pas envie d'y repenser, je veux avancer et qu'on me laisse tranquille. Je prends la main de ma sœur pour me réconforter sans pour autant trouver le courage nécessaire. J'avais réussi à mettre tout ça dans un coin de ma tête, je commençais enfin à plus y penser. Je n'ai pas envie de pleurer encore et encore.
- S'il te plaît Ava, fait le et après on en reparlera plus jamais promis mais là on ne peut plus repousser faut vraiment que tu leur parles, dit ma sœur désespérée.
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Holà,
déjà merci on est à 200 vue sur ma fiction et je suis très contente qu'elle vous plaise. Aussi je voulais m'excuser si je suis plus longue à poster tous simplement car je n'ai plus d'avance dans mes chapitres et j'étais en période d'examen.
dites moi ce que vous avez pensé de ce chapitre :) XOXO
Le lien du groupe pour la fiction : https://www.facebook.com/groups/179329548900333/
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Le combat de ma vie.
General FictionTous les jours, c'est la même rengaine, les mêmes moqueries, les mêmes insultes, toujours les mêmes qui me pointent du doigt. Toujours ces mêmes personnes qui me jugent, me détestent et se moquent de moi.