Chapitre 11

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Le repas avec Jacen s'est plutôt bien déroulé, pour une fois j'ai mangé des choses que j'ai pu savourer et apprécié. Nous avons discuté de tout et de rien, nous avons fait connaissance. J'ai appris qu'il avait un frère, qu'il ne voit plus, que leur mère s'est suicidée quand ils étaient jeunes et que c'est leur gouvernante qui les a élevés parce leur père a sombré dans l'alcool à la mort de sa femme, et est mort il y a sept ans dans un accident de voiture.

C'est à ce moment-là que j'ai réalisé que sa famille avait vraiment beaucoup d'argent. Les voitures sont devenues rares, la plupart sont des tas de ferraille abandonnés, envahis par la rouille et la nature. Très peu ont pu être récupérées après le bombardement. Les usines automobiles ont fermé quelques mois après cet évènement parce que les voitures coûtaient bien trop cher à faire construire et plus personne n'en achetait par manque d'argent. Toutes ces usines sont en friche, la nature ayant repris le dessus. Nous sommes donc revenus à un ancien moyen de transport du mois pour les personnes n'ayant pas les moyens de s'acheter un véhicule, pour les grands trajets : le cheval.

Il m'a raconté ensuite qu'après la mort de son père, il a dû élever son petit frère, de trois ans son cadet, et qu'à sa majorité, c'est à dire il y a deux ans, il a dû partir faire sa vie ailleurs et qu'il ne l'avait pas revu depuis. Il ne s'est pas étendu sur le sujet et je n'ai pas cherché à en savoir plus parce qu'il avait fait la même chose avec moi à propos des tests et que, vu la façon qu'il avait d'en parler, sa situation familiale avait l'air compliquée.

Il m'a raccompagné, dans ma chambre, tard dans la soirée. Une employée m'attendait devant pour m'emmener à la salle de bain, malgré l'heure tardive. Le fait que je sois gênée devant elle a amusé Jace et en a profité pour m'embrasser. C'était magique. Ce baisé n'a duré que l'espace d'une seconde mais il était tout simplement merveilleux. J'aurai aimé qu'il dure plus longtemps. Mon cœur s'était mis à battre la chamade et une pointe d'adrénaline est montée en moi.

Je l'ai ensuite regardé partir après qu'il m'ait dit bonne nuit et ai salué l'employée. Je n'ai pas pu enlever ce sourire bête de mon visage jusqu'à ce que je m'endorme. Je ne devrai pas être heureuse comme ça alors qu'Adrian était certainement en train de se faire torturer. Mais c'était plus fort que moi. Mon cœur ne voulait pas ralentir. Je ne m'étais jamais sentie aussi heureuse et ça m'a inquiétée l'espace d'une seconde.

Quand j'ai dû renfiler la combinaison blanche, je me suis sentie déprimée quelques secondes. Le retour à la réalité. À l'inverse de d'habitude, je n'ai pas passé beaucoup de temps sous la douche, même si mes pensées étaient occupées. Je me suis endormie le sourire aux lèvres et ai dormi comme un bébé. Je crois que c'était la meilleure nuit que j'ai passé depuis pas mal de temps.

Au réveil, j'ai trouvé le plateau de mon petit déjeuner sur mon bureau. J'ai tellement bien dormi que je n'ai même pas entendu le bip de la porte, et ça ne m'était jamais arrivé auparavant. Je sors de mon lit et vais m'asseoir pour aller manger. Le repas d'hier m'a redonné l'appétit. J'y trouve une tranche de bain avec du beurre, un jus d'orange et un thé. Ils ont été gentils avec moi aujourd'hui.

Soudain, je réalise que je me marie demain. Mon cœur loupe un battement puis se serre. C'est arrivé si vite, est-ce que je suis vraiment prête ? J'aime beaucoup Jacen mais est-ce que je suis prête à partager ma vie avec lui ? Il le faut.

Un papier blanc sur le plateau en métal gris attiré mon attention. Je le prends et remarque qu'il n'y a qu'une de marquée dessus. 20h30. Qu'est-ce que je suis sensée faire à vingt heures trente ? C'est ma mère qui veut me voir pour les préparatifs du mariage ? Peut-être pour essayer la robe. Des gens étaient venus prendre mes mesures, sans doute qu'ils veulent que je la mette pour peaufiner quelques détails.

RF192Où les histoires vivent. Découvrez maintenant