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Chapitre 38

Trois jours ont passé, les journées devenaient de plus en plus longues. Avec les autres épouses nous avons d'abord fait de la musique, où, d'ailleurs, Anela s'est révélée excellente. Elle joue parfaitement du piano et de la harpe, à chaque fois que ses doigts frôlaient l'instrument, les notes s'enchaînaient parfaitement bien, formant des mélodies qui pouvaient transporter n'importe qui vers un autre monde.

Le lendemain, c'était dessin, et ce fut d'ailleurs la seule journée oùje le suis vraiment amusée. J'ai pu enfin montrer aux autres que j'étais douée quelque part, ce qui a par ailleurs étonné Thérésa. Nous avions champs libre pour les dessins, j'ai donc fait parler mon imagination et ai fait des dizaines de dessins, tous aussi différents les uns des autres. J'étais fière de ce que ça pouvait donner et les autres femmes venaient régulièrement regarder mon travail pour voir où j'en étais et s'inspirer. Pour la première fois depuis des jours, je me suis sentie un minimum acceptée par toutes les épouses et ai pu enfin faire quelque chose qui me plaît.

Sauf qu'aujourd'hui nous avons regardé différentes pièces tout au long de la journée, dans une salle faite pour, et aussi ennuyante et inintéressante les unes que les autres. J'ai lutté plus d'une fois pour ne pas m'endormir afin de ne pas être mal vue, surtout après la journée potable d'hier. J'ai donc fait des efforts et ai essayé de m'interressé mais j'avais l'impression que c'était toujours la même chose avec simplement des acteurs différents.

Avec Josua nous sommes allés nous entraîner, pour que je me réveille après cette journée d'ennui total, et je dois bien avouer que me défouler m'a fait du bien. J'en avait marre de rester assise à ne rien faire et à sans cesse bouger pour trouver une position dans laquelle je n'aurais ni mal au dos, ni mal aux fesses. Je crois que c'est la seule chose passionnante que j'ai pu faire aujourd'hui, c'est pour dire. Au moins, ça m'a occupé, c'est déjà ça.

Après notre scéance, nous nous sommes préparés, comme tous les soirs, pour le dîner et la soirée qui suivra. J'ai opté pour une robe courte mais habillée vert émeuraude, en mousseline, avec un col halter et un dos nu. La robe marque ma taille et est volante sur les cuisse. Je me sens légère dans cette robe. Je fais un maquillage simple, j'en ai marre de passer des heures à me démaquiller, et pour mes cheveux, je fais un chignon bas un peu lâche accompagné de tresses.

Je me regarde un instant dans le miroir, le résultat me satisfait. Et puis si les gens ne sont pas contents, ils peuvent aller se faire voir. Nous nous dirigeons avec Josua vers la grande salle à manger où je rejoins notre groupe habituel. Je regarde dans mon assiette, ce soir c'est poulet rôtit et légumes. L'odeur de la viande envahit mes narines et, bizarrement, me dégoûte. D'ordinaire, j'adore le poulet mais là je ne sais pas, ça me donne envie de vomir plus qu'autre chose. Mais comme j'ai horriblement faim, je passe outre ça et mange.

Pendant le repas, Jace me raconte que pendant la réunion d'aujourd'hui, la question des renégats avait été un peu abordée, mais ils ne se sont pas vraiment attardé dessus. Aparrement le président est vite passé à autre chose, ce qui a profondément énervé mon mari. Mais il n'a rien dit étant donné que ce sujet n'avait pas encore été abordé depuis le début du séjour, c'est presque un miracle que Dane ai bien voulu en parler, même juste cinq minutes.

Avec les filles, nous leur avons raconté notre passionante journée à regarder du théâtre et ça m'a quelque peu rassuré de savoir qu'elle aussi ont trouvé ça ennuyant à mourir. Au moins je n'étais pas la seule. Puis au cours du repas, je me surprends à être prise d'un gros coup de barre. Je ne sais pas ce que j'ai en ce moment mais je suis tout le temps fatiguée, comme si ça faisait trois semaines que je ne dors pas, alors que je fais des nuits entières. Pourtant, les horaires de mon emploi du temps ici ne sont pas tellement différents de celui au manoir, peut-être que je me couche plus tard, ça doit être ça.